Tu aimes le heavy ? Tu aimes les Français ? Si tu as répondu oui à une de ces deux questions, t'es au bon endroit. Tu aimes la guerre ? Si tu as répondu oui... Eh bien tu es un étrange individu. Mais reste, je ne juge pas. Aujourd'hui, on va parler des petits Toulousains de Evil-Minded. Enfin non, on va plutôt parler de leur album : Into The Jaws Of Death (tout un programme, n'est-ce pas ?). Autant le dire tout de suite, des fois que tu aies un doute : cet album est un concept-album. Sur quoi, me demanderas-tu ? Eh bien, il suffit de jeter un oeil aux titres des morceaux : D-Day, No Man's Land, Call Of Duty, Holy Wars...

Oui, Evil-Minded parle de guerre, de conflits armés, d'interventions militaires, de castagne quoi. Ca déconne pas. Pourtant les petits gars ont l'air assez sympathiques et marrants, j'en veux pour preuve le t-shirt Punisher arboré par un des musiciens sur la pochette du disque (ce qui fait fondre mon coeur de fan de comics) ou encore la photo du groupe qui se cache sous le CD et qui consiste en une chaleureuse invitation à aller voir ailleurs s'ils y sont (les quatre gus nous tendent chacun un majeur bien dressé). Tout commence sous les meilleures auspices quoi !

Et le plaisir continue quand l'album commence, parce qu'il est doté d'un son franchement pas dégueu du tout : tout est propre, la basse résonne pas trop mal, le chant n'est pas trop mis en avant. Pas mal du tout, pour une production indépendante ! Et le premier morceau (une fois l'intro, qui nous met dans l'ambiance guerrière du disque, passée), avec son intro à la Am I Evil, est bien rythmé, bien foutu, avec un petit riff classique mais ô combien efficace. En revanche, niveau chant, on a droit à une voix assez claire (quoique pas totalement dénuée de puissance non plus). Le constraste marche assez bien je trouve : un son très "black-album-esque" avec un chant très clair et des gros refrains. Le tout avec pas mal de mélodies. Evil-Minded, serais-tu en train de me brosser dans le sens du poil ? Assurément !
Le deuxième morceau continue d'ailleurs dans cette lancée en accélérant la cadence et en proposant un riff presque thrashy. Ce n'est pas un morceau brutal non plus, la voix claire calme le jeu mais la prod le renforce un peu (au niveau des guitares surtout). Donc on est sur du ni trop bourrin, ni trop sucré. Décidément, ces messieurs commencent à me plaire.

Sauf que ces deux morceaux nous amènent à constater un petit défaut : l'inspiration. On pense souvent à d'autres groupes quand on écoute cet album. Durant l'écoute de ces deux premiers titres, il m'est souvent arrivé de penser à Metallica. Est-ce un vrai problème ? Eh bien chacun pense ce qu'il veut mais de mon côté je trouve que ce n'en est un que quand les morceaux sont mauvais. Or, comme tu vas le voir, ce n'est pas le cas ici. Oui, on pense souvent à d'autres groupes. Mais Evil-Minded ne fait pas dans le simple pompage, loin de là ! Le morceau qui suit, par exemple, nous fait penser à du vieux Maiden (période Number) grâce à sa fougue et ses mélodies. Ce qui n'est toujours pas un problème. Les gars n'essaient pas de faire du Maiden à la place de Maiden. On n'est pas dans le revival peu inspiré qu'on doit se coltiner depuis quelques années. On en est même à des kilomètres ! Mais j'ai senti que ces messieurs aimaient les mêmes groupes que moi. Donc forcément, ça me parle. Allez, puisqu'on est dans la partie critique, ça chante anglais avec un très fort accent français. Ce n'est pas un vrai problème, sauf quand on est d'humeur taquine (on a vite tendance à trouver ça un peu drôle).

Missing Paradise semble être la ballade de l'album. Début assez lent, tout en finesse... Avant une belle accélération. Sympa. Quant à Call Of Duty, elle m'a pas mal rappelé un Maiden (encore lui ?) moderne, avec ses titres qui mettent le temps pour se révéler. Tiens, elle aurait pu se caler sur A Matter Of Life And Death par exemple (ceci est un compliment, sois-en sûr). Le titre suivant est un petit heavy comme on aime, sympathique sans plus.

Et mon enthousiame repart de plus belle sur la chanson qui arrive, Holy Wars, qui est tout simplement mon titre préféré de l'album (et de loin !). Avec un petit riff d'intro à la Megadeth (amusant pour un titre appelé Holy Wars, mais on pense plus à She-Wolf), pile le genre de riff que j'aime, pile le genre de rythme que j'aime, pile le genre de lignes de chant qui tapent dans le mille... Top ! Puis arrive un gros break bien sympa avec un solo bien mélo... Tip top ! Et une accélération progressive pour repartir en furie totale sur la fin du morceau. Tip top top ! Je l'ai déjà dit mais je me répète : mon morceau préféré ! A tel point que le sympathique mid-tempo qui suit et le gros heavy qui conclue l'album paraissent presque inoffensifs. Si le premier passe encore, j'avoue ne pas être rentré dans 235U (excepté quand le titre accélère, à peu près à la moitié).

On a donc une super première moitié d'album et une deuxième qui m'a un peu moins emballé (excepté, bien entendu, Holy Wars). Mais attention, malgré mon manque d'enthousiasme devant certains morceaux, je suis forcé de constater que cet album ne contient pas de mauvais morceaux. Je n'ai jamais eu envie de passer à la chanson suivante, ce qui est assez rare ! On tient donc là un honnête petit album de heavy français, produit totalement indépendamment. Si ça t'intéresse, ami lecteur, je ne peux que t'inviter à filer quelques deniers au groupe pour acquérir leur album. Ca vaut le coup pour toi et c'est vraiment important de les soutenir, eux !

Morceau préféré : Holy Wars
Super aussi : Into The Jaws Of Death, No Man's Land
Tout caca : euh... rien en vue !

Tracklist de Into The Jaws Of Death :

01. D-day
02. Into The Jaws Of Death
03. No Man's Land
04. The Old Knight
05. Missing Paradise
06. Call Of Duty
07. Pain
08. Holy Wars
09. Evil-Minded
10. 235U