Ephel Duath

Artiste/Groupe

Ephel Duath

EP

On Death And Cosmos

Date de sortie

Juin 2012

Label

Agonia Records

Style

Avant-Garde Metal

Chroniqueur

fifi59

Note fifi59

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Ah Ephel Duath...
Ce groupe italien, fondé en 1998, a d'abord évolué dans une sphère Black Metal Symphonique de haute volée, pour se diriger ensuite vers une intéressante mixture Jazz/Metal/Hardcore difficile d'accès !

La discographie est particulière, globalement séparée en deux parties :
- une démo (Opéra, en 1998) et un album (Phormula, 2000), puis un Rephormula (2002) réédition du précédent, agrémenté de deux remixes et trois titres de la démo en plus. La période Black Sympho, aux aspects Prog, est alors à l'honneur, je pense sincèrement que nous tenions là un des ténors du genre tant la musique du groupe etait riche, complexe, passionnante...
- ... mais ça, nous ne le saurons jamais puisqu'arrive l'évolution, que dis-je, la révolution ! The Painter's Palette (2003) effectue en effet un changement de cap spectaculaire : exit le Black Sympho, bonjour le Metal avant-gardiste, complètement barré, à base de Jazz et de Hardcore... cet album, lorsqu'on est rentré dedans (pas si évident), est purement et simplement monstrueux et jouissif ! Confirmation avec Pain Necessary To Know (2005), qui s'avère plus torturé que son prédécesseur... et son remix électro... très particulier (Pain Remixes The Known, 2007). Through My Dog's Eyes (2009) est moins agressif et mise plus sur la diversité des atmosphères, mais naturellement, la patte Ephel Duath est toujours présente !

Vous l'aurez compris, ce groupe est difficile à appréhender, sa musique est en perpétuelle mutation, il est imprévisible, les structures sont complexes et peuvent désorienter.
Bref, on accroche... ou on décroche complètement !

Pour moi qui ai découvert et adoré Ephel Duath avec Rephormula, le choc fut rude, l'incompréhension totale en observant le choix stylistique opéré ensuite. Mais force est de constater que j'ai finalement (mais difficilement) accroché, The Painter's Palette ayant toutefois ma (nette) préférence.
Reconnaissons-le cependant, je regrette la période initiale. 

C'est dans ce contexte qu'apparaît la nouvelle production du groupe, un EP trois titres se nommant On Death And Cosmos.
Pour être franc avec vous, je ne m'attendais pas à être surpris, pensant à un prolongement des productions précédentes.
Je vous avais parlé de choc lorsque le groupe est passé du Black au Jazz Metal barré... et bien je vais de nouveau employer ce mot pour définir mon ressenti après la découverte de On Death And Cosmos !

Question line-up, on a vraiment du beau monde. Davide Tiso (guitare) s'est en effet entouré de Karyn Crisis (chant, Crisis, Karyn Crisis Band), Steve DiGiorgio (basse, Death, Testament, Sadus...) et Marco Minneman (batterie, Paul Gilbert, Necrophagist...).
Le son est excellent... et pour cause : l'album a été mixé par Eric Rutan au Mana Recording Studio (Cannibal Corpse, Hate Eternal...) et masterisé par Alan Douches (Mastodon, Nile, The Great Old Ones...). Ajoutons que le superbe artwork est l'oeuvre de Dehn Sora, un artiste français qui a notamment collaboré avec Loudblast ou Ulver.

Allez, n'y allons pas par quatre chemins : l'écoute de Black Prism, premier morceau de l'EP, m'a fait immédiatement dire que c'était mon préféré d'Ephel Duath depuis l'album Rephormula !
Sombre (évidemment), variété des tempi et des vocaux : extrêmes (black/death), clairs (lorsqu'ils apparaissent, ils sont intégrés aux vocaux extrêmes), structures cohérentes, aux aspects prog, on ne décroche jamais... Black Prism incarne le retour à un style réduisant fortement la destructuration ou la surprise... mais attention, cela ne signifie pas que cette composition est banale, on a toujours une richesse musicale appréciable ! Je pense qu'on pourra la définir comme étant du Metal Extrême Atmosphérique et Progressif !
Raqia suit les traces de Black Prism, Ephel Duath semble donc avoir décidé de repartir vers des zones plus "conventionnelles" (façon de parler, noter les guillemets, on parle quand même d'Ephel Duath, qui est tout sauf conventionnel !) mais non dénuées de richesse. Le début est calme, planant, superbe, il est important à ce stade d'indiquer que la production est exemplaire, précise, équilibrée, apportant une raison supplémentaire de s'enthousiasmer. Ce titre est plus posé que le précédent, les vocaux clairs, toujours intégrés aux vocaux extrêmes, se font plus hurlés, c'est de nouveau un excellent titre !
Stardust Rain est l'ultime compo de l'EP, et bien c'est définitivement acquis : Ephel Duath va sortir son enregistrement le plus "accessible" (notez encore les guillemets !) depuis Rephormula !
On passe du lent (très prog) au mid-tempo (moins fréquent) très accrocheur, l'ensemble est évidemment très noir, les vocaux, très présents, plus désespérés que jamais, apportant beaucoup à cette atmosphère torturée.

La question est posée : Ephel Duath vient-il d'entamer une nouvelle mutation ?
Pour tout vous dire, j'ai tendance à le souhaiter. L'écoute s'est faite sans la moindre difficulté, signe d'une "simplification" (notez une fois de plus les guillemets !) du propos, permettant de procurer à la musique du combo une efficacité non négligeable.

Ephel Duath ne part pas dans tous les sens, ne nous surprend pas au détour de chaque riff, cette fois il installe une atmosphère ténébreuse et progressive, qui nous immerge dans une sorte de désespoir nous tenaillant les tripes !
Pas de Black Metal Symphonique ici, ce n'est pas un retour aux sources, mais c'est une nouvelle évolution musicale qui, si elle est confirmée par la suite, fera sans doute débat.

Pour ma part, j'adhère !

Tracklist de On Death And Cosmos :

01. Black Prism
02. Raqia
03. Stardust Rain

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