1997.
Alors que Rhapsody lance Legendary Tales en Italie, premier album et chef-d’œuvre du genre Hollywood Metal ; Emperor compose Anthems To The Welkin At Dusk en Norvège, passage obligé et cultissime du Black Metal Symphonique.
Pendant ce temps, dans une commune reculée en Bavière, Andreas Bach et Markus Stock écrivent en toute sérénité Songs Of Moors & Misty Fields. Une œuvre plutôt passée inaperçue à l’époque, qui allait pourtant laisser de profondes traces dans deux genres distincts et encore peu associés jusqu’à ce jour : le Néofolk et le (Black) Metal. Mais Andreas et Markus n’en étaient pas à leur premier essai. A Wintersunset était déjà sorti un an auparavant, mais avec moins de singularité et d’originalité que Songs Of Moors & Misty Fields. Le groupe avait fait ses preuves, mais sans marquer de véritable tournant. Le Néofolk était alors encore largement dominé par Sol Invictus, premier et grand nom du genre. Tandis que le Black Metal se pourfendait dans un style criard et de plus en plus granguignolesque.
Puis vient Songs Of Moors & Misty Fields, et Empyrium devient pour beaucoup une légende, initiateur des vagues Néofolks puisant leurs sources dans les forêts les plus profondes du monde. Mais la réussite des Bavarois s’est surtout faite dans l’association du Néofolk à la musique Metal, disons Black Metal pour les inspirations. Cette association a alors lancé des groupes comme Agalloch et autres grands noms du Black/Doom Atmosphérique. Songs Of Moors & Misty Fields est donc, un mélange subtil entre la profondeur et maturité du folk et l’agressivité et noirceur du chant Black.
On y retrouve des instruments comme le piano, le violon, la flûte associés à des guitares, batteries et chants alternant voix claires, voix criardes et chœurs orchestraux. Le tout produit un son très mélancolique, qui donne d’ailleurs son nom à l’une des pistes de l’album : Ode To Melancholy. Inspiration que l’on retrouvera ensuite chez Agalloch par exemple (The Melancholy Spirit). Cette mélancolie noire et folklorique est typique d’Empyrium, dans ses racines profondément rurales et naturelles, et résonne aujourd’hui encore d’actualité. Car Empyrium c’est aussi un son un peu suranné, une production un peu hésitante reconnaissable entre mille. Beaucoup de groupes de la vague atmosphérique ou cascadienne revendiquent cette paternité dans leurs mélodies et inspirations thématiques. Un mélange d’Henry David Thoreau, de peinture naturaliste et romantique, en somme. A l'image de cette très belle peinture de Caspar David Friedrich.
Empyrium n’est pas seulement l’instigateur d’une association musicale riche et mélancolique, c’est aussi un groupe devenu mythique avec le temps, ne produisant que peu d’albums, faisant peu d’apparitions, laissant ses fans se nourrir des quelques albums distribués en petit nombre. Tout cela, et la mise en pause de plus de douze ans, ont contribué à la « légende Empyrium », encore vivante aujourd’hui grâce à la persévérance du dernier membre fondateur, Markus Stock. Mais Empyrium n’est déjà plus l’Empyrium du Songs Of Moors & Misty Fields, et la mélancolie revient s’installer doucement, le temps est passé et ma chronique est à présent terminée…
« In the silence of the night I loose myself,
it makes me drunken with its sweet blue sound.
In the drunk'ness of solitude
I fear no more the solemn realms of death
No single sigh from my lips as I drink the wine of bitterness
My heart is aching nevermore
for I know that all may end
Just I and the poetry of the night
Now forever one....
Just I and the poetry of the night, now forever one,
The ensemble of silence plays so beautiful for me... »
[The Ensemble Of Silence]
Tracklist de Songs Of Moors & Misty Fields :
01. When Shadows Grow Longer
02. The Blue Mists Of Night
03. Mourners
04. Ode To Melancholy
05. Lover's Grief
06. The Ensemble Of Silence
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