Artiste/Groupe:

Electric Mob

CD:

Discharge

Date de sortie:

Juin 2020

Label:

Frontiers Music

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16.5/20

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Electric Mob est un jeune groupe qui nous vient du Brésil et Discharge est son premier album. Je me suis penché dessus par curiosité car j'ai très récemment entendu le chanteur Renan Zonta sur le tout nouveau Magnus Karlsson's Free Fall et j'ai trouvé qu'il se débrouillait fort bien (il a fait parler de lui en participant à la version brésilienne du show télé The Voice). Du coup, quand j'ai vu que le même mois, et sur le même label (Frontiers), sortait le premier album de son propre groupe, je me suis dit que j'allais y jeter une oreille. Et alors que je n'ai pas été plus emballé que ça par la nouvelle offrande de Karlsson (pas spécialement mauvaise dans l'absolu mais atteint du syndrome "c'est toujours la même chose, il n'y a que les vocalistes qui changent"), l'album d'Electric Mob m'a tout de suite accroché et donné envie de prendre ma plume pour vous en toucher quelques mots.

Déjà, stylistiquement, ce groupe n'a rien à voir avec ce que fait Karlsson (on va donc arrêter d'en parler), ce n'est pas du power épique mais du gros hard rock classique avec des touches parfois bluesy et d'autres plus heavy ou modernes. La musique proposée est directe, solide, très rock'n'roll, avec des influences 70s et 80s décelables mais jamais trop envahissantes... même s'il arrive qu'on pense parfois, subrepticement, à quelques autres formations. Les point forts de Discharge : un sens de la compo qui accroche et fait mouche, une science du riff totalement maîtrisée par le guitariste Ben Hur Auwarter (whaaat ?!) qui possède un jeu conjuguant puissance, dextérité et feeling, une section rythmique solide qui groove à l'envi, un son de toute beauté (la production est impeccable, puissante, chaleureuse et dynamique avec un mix équitable) et, enfin, vous l'avez vu venir, une bête de chanteur en la personne de mister Zonta dont les capacités vocales sont stupéfiantes. Quel coffre, quelle puissance et quelle maîtrise ! On n'a pas fini d'entendre parler de ce jeune homme, m'est avis. En plus de cela, le propos - pourtant cantonné à la sphère d'un hard assez classique qui ne réinvente pas la roue - est suffisamment diversifié pour tenir en haleine jusqu'au bout de la douzième et dernière piste. 

Awaken (intro chantée d'une trentaine de secondes) et Devil You Know ne pourraient (et ne devraient) faire qu'une. C'est d'ailleurs ainsi que ça se passe dans la vidéo. Sur ce démarrage, le heavy rock des Brésiliens a quelque chose d'un peu sale, poisseux, pesant... entêtant aussi. Il y a du blues là-dedans, une certaine forme de sensualité légèrement décadente et une grosse guitare qui prend par les sentiments. Et, comme dit plus haut, Renan Zonta livre une sacrée performance, très habitée. On le sent, le quatuor ne va pas faire les choses à moitié. Juste après, c'est King's Ale qui débarque avec son intro au banjo, un style un peu moins lourd, mais toujours "rock qui roule des mécaniques", le riff a quelque chose qui rappelle un bon vieux Guns N' Roses et ça marche ! Moins troublant que le morceau précédent mais tout à fait efficace.

Je vais vous épargner le commentaire détaillé piste-par-piste mais vais tout de même évoquer ce qui vous attend par la suite : vous aurez, entre autres, du blues rock plus posé, qui ne manque pas d'âme et possède un très beau solo de guitare (Got Me Runnin'), du rock plus heavy qui vous fera taper du pied (Far Off), du hard encore plus énervé, rapide et concis (Upside Down dont vous pouvez voir le clip délirant ci-dessous), davantage de subtilité et de guitare sèche (et slide) avec l'atmosphérique Your Ghost et son ambiance western (avec joli sifflement inclus), quelques touches de modernité (les sonorités sur le couplet) sur Gypsy Touch dotée une basse remarquable (également énorme sur 123 Burn, plus inclassable avec son orgue de barbarie, sa noirceur et quelques chœurs inattendus en milieu de parcours), du hard funky sautillant - sorte de mix AerosmithRed Hot Chili Peppers - qui se permet l'incursion de cuivres (l'excellente Higher Than Your Heels... je vous défie de rester de marbre face au riff d'entrée et l'arrivée de la section rythmique) et une belle conclusion sous la forme d'un We Are Wrong puissant et épique se concluant sur quelques notes de piano mélancoliques... Beaucoup de force et d'assurance sur ce premier album qui ne manque pas d'arguments pour vous rallier à sa cause ! 

En bref : Discharge est un premier album très réussi qui lance la carrière d'Electric Mob sur des rails fort prometteurs... et je sens que, quand l'heure du bilan annuel viendra, ce groupe figurera en très bonne place parmi mes découvertes les plus marquantes de 2020. Voilà un des disques les plus divertissants et enthousiasmants que j'ai entendu ces derniers mois. Belle carte de visite pour un combo qui a tout pour faire parler de lui. A suivre, forcément.


Tracklist de Discharge : 

01. Awaken
02. Devil You Know
03. King's Ale
04. Got Me Runnin'
05. Far Off
06. Your Ghost
07. Gypsy Touch
08. 123 Burn
09. Upside Down
10. Higher Than Your Heels
11. Brand New Rope
12. We Are Wrong

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