C H R O N I Q U E

Ah, cet album... Quel vent de fraîcheur s'est abattu sur le Metal cette année-là (1998) !
Edguy, c’est une bande de mômes venus d'outre-Rhin (à l'époque de la sortie de leur premier album, Tobias Sammet n'a que dix-huit ans), qui n'a pas froid aux yeux et qui nous balance un troisième album extrêmement ambitieux... et complètement réussi.

Dans la lignée des grands frères (Helloween, Gamma Ray, Blind Guardian), Edguy ajoute sa pièce à l'édifice en proposant un Power Metal mélodique de haute volée baignant dans les orchestrations majestueuses. Dès l’intro, le côté symphonique est mis en avant. Les deux premiers titres, Until We Rise Again et How Many Miles vous laissent sur le carreau. Ca envoie du gros refrain bien puissant, les mélodies sont accrocheuses. La production est excellente et relègue les deux premiers méfaits du groupe (passés, il faut bien le dire, complètement inaperçus) au rang de démos. Le premier album du groupe, Savage Poetry (1995), aura d'ailleurs droit à un lifting puisqu'il sera totalement réenregistré en 2000.
Mais il n’y a pas que ça. Car la production, aussi impressionnante soit-elle, ne fait pas tout. Les titres sont aussi bien plus inspirés que par le passé. Au niveau de la composition, c’est un vrai fossé qui sépare ce Vain Glory Opera des deux albums précédents.
Les morceaux sont variés. On n'oublie pas de bien accélérer le tempo de temps à autre (Fairytale, No More Foolin’). Quelques titres sont bien heavy (Walk On Fighting, Vain Glory Opera). Même les ballades sont réussies (Scarlet Rose, Tomorrow), ce qui n'est pas peu dire car l'exercice est souvent raté dans ce style musical. Le côté symphonique aide beaucoup, ceci dit.
Edguy parvient même à s'approprier le fameux Hymn d'Ultravox. Il fallait oser !
Evidemment, les morceaux Out Of Control et Vain Glory Opera sont pour moi les plus intéressants (et aussi les plus ambitieux) avec des gros choeurs partout et une touche orchestrale bien amenée. On retrouve avec plaisir la voix de Hansi Kürsch (Blind Guardian), invité sur ces deux titres, ce qui leur amène une valeur ajoutée indéniable. Toutefois, je ne voudrais pas minimiser la qualité du chant de Tobias Sammet qui s’en sort plus qu’honorablement sur l’ensemble de l’album. Un autre invité est venu placer un solo sur le titre Out Of Control, c’est Timo Tolkki (grand gourou de Stratovarius à l'époque et aussi derrière la console pour cet album). Tobias Sammet, des invités, des orchestrations… ça vous évoque forcément autre chose, non ?

Quand on connaît la suite, on sait que cela va déboucher sur le premier album d'Avantasia, trois ans plus tard, après un Theater Of Salvation encore assez symphonique, le facétieux Tobias Sammet décidant de mettre de côté ces compositions épiques et symphoniques pour son projet solo et laissant à Edguy les compositions plus "classiques". Et du coup, Edguy, en perdant sa spécificité, va devenir au fil du temps (en tout cas, à mon goût) beaucoup moins intéressant, après encore tout de même le sympathique Theater of Salvation et l’excellent Mandrake.
En clair, si vous avez adoré les deux premiers volets d'Avantasia, voici l'album d'Edguy qui en est le plus proche.

Tracklist de Vain Glory Opera :

01. Overture
02. Until We Rise Again
03. How Many Miles
04. Scarlet Rose
05. Out Of Control
06. Vain Glory Opera
07. Fairytale
08. Walk On Fighting
09. Tomorrow
10. No More Foolin'
11. Hymn

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