Après un Etemen Aenka de très vol paru en 2021, Dvne nous revient – déjà ! – avec un nouveau disque. Excellente nouvelle tant le groupe nous avait enthousiasmés avec ce disque qu’on ne cessera de recommander à qui veut découvrir la scène sludge / stoner. D’entrée, je ne résiste pas au plaisir de relever la très opportune sortie de ce nouvel effort au même moment où le film Dune 2 vient de connaître un immense succès dans les salles. Dvne ayant été formé en 2013, on ne les accusera donc pas d’opportunisme et la très bonne publicité générée indirectement par le film de Denis Villeneuve ne peut leur faire que du bien. Souhaitons-le leur en tout cas. Je précise au passage que le nom du groupe n’est pas anodin et que l’univers du groupe assume l’inspiration de l’œuvre culte de Franck Herbert. Mieux même, le groupe s’appelait carrément Dune à ses débuts avant de changer une lettre, pour des raisons légales de droit très probablement. Tout cela fait donc sens, c’est magnifique et cela ferait presque du bien au moment où le non-sens semble plus que jamais au cœur de notre époque. 

Dvne avait beaucoup plu avec une recette musicale qui nous embarquait dans un sacré voyage musical bien épicé réhaussé de passages mélodiques splendides. On retrouve cette recette sur ce nouvel effort même si je précise que la dimension mélodique est un peu moins présente sur Voidkind. L’aspect planant parfois qu’on retrouve dans la dimension mystique de Frank Herbert est moins mise en avant contrairement à Etemen Aenka mais c’est un détail et on trouve quelques beaux passages d’atmosphère bien travaillés. Il y a un sacré savoir-faire en la matière chez Dvne. L’ensemble ici est plus percutant, plus stoner pour tout dire et ça continue d’être sacrément plaisant à l’écoute. Le quintette composé de Victor Vicart et Allan Paterson aux guitares, Dudley Tait à la frappe, Daniel Barter au chant et Maxime Keller aux claviers est à la manœuvre du vaisseau Dvne. Si le patronyme de Victor Vicart peut vous paraître bien de chez nous, c’est normal, c’est un frenchy expatrié. 

L’ensemble impressionne toujours par sa grande densité, tout s’enchaine et on se laisse embarquer dans un bien joli voyage. Le groupe varie toujours bien les ambiances, le chant évolue, varié avec des lignes plus travaillées entre clair et growl, l’ensemble envoie très bien. Aucun morceau ne sort vraiment du lot tant la qualité générale est bonne, c’est très plaisant ce sentiment « d’album ». Pointure de la scène post-sludge / stoner, Dvne est une bonne écoute pour tout metalleux souhaitant prolonger l’expérience Dune au cinéma (pour celles et ceux qui ont aimé évidemment). Un très bon disque d’un groupe qui confirme l’essai et les excellentes dispositions d’Etemen Aenka. Je mégoterai en disant que ce Voidkind me semble légèrement inférieur à ce dernier mais la qualité reste très bonne et Dvne un groupe assurément à suivre. En plus, le groupe sera dans notre contrée courant mai et méritera le détour.

Tracklist de Voidkind :