C H R O N I Q U E

Dornenreich c’est le genre de groupe à la plastique presque parfaite : dix huit ans d’existence, huit albums à son actif, dans un renouvellement musical et artistique perpétuel. Chaque opus est l’occasion d’un nouveau questionnement où Black Metal et Néofolk se mêlent toujours avec force et harmonie créative. Mais attention, Freiheit est annoncé comme la dernière œuvre du groupe. Alors profitons en, et découvrons ensemble ce « last » mais on l’espère « not least » de la catégorie !

L’album commence tout en douceur, avec un folk de la plus belle facture. Guitares sèches, violon et voix susurrante sont les ingrédients qui alimentent les trois premières pistes. Le Black Metal reste éloigné le temps que le groupe donne le ton à l’album. On n’est plus dans la violence d’un Flammentriebe mais plutôt dans l’éclaircissement d’un In Luft Geritzt. C’est un vent de liberté qui souffle sur Dornenreich, celui qui se construit dans la subtilité et la grâce. Le Metal se greffe à la marche à partir de Das Licht Vertraut Der Nacht, mais toujours par le biais d’un Néofolk qui donne la part belle au violon si particulier d’Inve, qui lorgne parfois même du côté des Hongrois de Dalriada. Les compos sont faites d’accélérations et d’excitations métalliques, pour ensuite retomber dans la douceur d’une brise d’automne de l’acoustique folklorique, que peut apporter une piste comme Im Fluss Die Flammen par exemple.

Il est à noter que c’est le côté dark folk qui prend le dessus sur le reste des influences. Sans doute le passage d’Eviga aux différents retours live d’Empyrium a-t-il laissé des traces sur l’inspiration du groupe. On peut donc regretter que la part Black Metal et désespérée du groupe soit laissée au profit d’un folk atmosphérique de bonne facture, certes, mais pas non plus exceptionnel et très original. Ainulindalë fait par exemple beaucoup mieux dans ce genre. Evidemment, tous ne seront pas d’accord avec cette analyse. Dornenreich charrie un nombre de fans assez hétéroclites, certains préfèrent des albums comme Her Von Welken Nachten ou Bitter Ists Dem Tod Zu Diene, aux ressources Black Metal à la fois brutales et précises, d’autres Durch Den Traum ou In Luft Geritzt, dans du Néofolk traditionnel. Difficile de trancher donc !

Si « liberté » est le doux nom de ce dernier album, alors c’est bien par ce biais qu’il faudra comprendre et analyser Freiheit. Liberté de composition, liberté musicale, liberté des ambiances, voilà comment se dessine le « last » de Dornenreich, dans une maturité artistique qui magnifie une dernière fois le Black Folk pour l'éclaircir d'un dernier coucher se soleil, tel que dévoilé par la pochette... Espérons tout de même qu’il ne soit pas le dernier, mais si ça l’est, alors il aura conclu un parcours magistral d’un groupe qui aura su marquer de sa patte si personnelle et créative, un genre qui avait grand besoin d’un souffle libérateur -justement- dans ses inspirations et son esthétique mortifère.

The show must go on !

Tracklist de Freiheit :

01. Im Ersten Aller Spiele
02. Von Kraft Und Wunsch Und Jungen Federn
03. Des Meeres Atmen
04. Das Licht Vertraut Der Nacht
05. Aus Mut Gewirkt
06. Im Fluss Die Flammen
07. Traumestraum
08. Blume Der Stille

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