Artiste/Groupe:

Disturbed

CD:

Evolution

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Reprise Records

Style:

Metal Alternatif

Chroniqueur:

Didier

Note:

14/20

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Eh ben non ! Je ne connaissais pas non plus Disturbed. Je sais, c’est sûrement une hérésie de plus, mais c’est comme ça ; et comme, en plus, je découvre que le groupe n’est même pas encore référencé, je me suis retroussé les manches et, en toute naïveté, je me suis écouté ce nouvel album du groupe de Chicago. Le groupe a été fondé en 1994 par le noyau dur Dan Donegan (guitare), Mike Wengren (batterie) et David Draiman (chant). John Moyer les rejoint à la basse en 2003. Le groupe rencontre aux US un succès phénoménal dans la catégorie metal alternatif et a vendu plus de quatorze millions de ses six albums. En 2011, le groupe décide d’arrêter pour une durée indéterminée. Mais en 2015, à la grande joie des fans, ils reviennent en force avec un nouvel album, Immortalized, qui rencontre encore le succès, grâce notamment à une reprise du célèbre The Sound Of Silence de Simon et Garfunkel, qui truste les ondes FM outre-Atlantique. Ils se remettent illico au boulot et accouchent aujourd’hui de ce Evolution. D’après Dan et David, le groupe a voulu faire évoluer leur son vers le classic rock de leur jeunesse, d’où ce nom. Qu’en est-il ?

Eh bien je ne sais pas si c’est une évolution par rapport aux albums précédents, que j’ai un peu écoutés, mais j’y trouve, moi, une certaine continuité. Mais en tout cas, je trouve le contenu assez varié et intéressant et on prend un certain plaisir à écouter et réécouter cet album. Le groupe semble prendre un malin plaisir à alterner du metal puissant avec de belles ballades à faire verser de petites larmes. L’album attaque dans le sérieux avec un tube en puissance, Are You Ready. Le morceau idéal pour attaquer un album et qui va, j’en suis certain, faire mouche en live. Difficile de ne pas sauter sur place à l’écoute de ce morceau. On est de suite saisi par l’intensité et la texture de la voix de David, le type a du coffre et du métier !

No More, qui suit, est tout aussi puissant avec un refrain très accrocheur. Plus pop, avec toujours un gros effort apporté au refrain, j’aime bien In Another Time dans laquelle David regrette une époque où nous vivions vraiment au lieu de nous regarder vivre. J’aime bien la lourdeur de Stronger On Your Own, hargneux, au tempo lent (on ne peut pour autant parler de ballade), au refrain archi accrocheur qui vous monopolise les synapses malgré son classicisme. Pas mal d’effets électroniques encore dans l’intro de Saviour Of Nothing, un morceau mid-tempo avec un refrain bien trouvé, le tout pourrait faire penser à un morceau calme de Five Finger Death Punch. Watch You Burn est difficile à classer, c’est une sorte de marche champêtre, à la guitare électro acoustique sur le couplet, qui se muscle sur un refrain soigné. C’est au final un des morceaux les plus originaux et réussis de l’album. Je trouve assez intéressant ce refrain et les chœurs que David ajoute, se répondant à lui-même, alors que j’aime moins le break sympho qui ne sert à rien. The Best One Lie est aussi un morceau pêchu, notamment mené par un excellent travail du batteur, mais qui ne brille pas par son originalité. Plus sympa, et toujours agrémenté d’une très bonne batterie de Mike Wengren, This Venom, dans les bonus de l’édition Deluxe, propose un morceau dans lequel David chante à travers une talkbox le couplet et martèle un bon refrain assez catchy.

Je parlais de morceaux plus mous et il y en a quand même pas mal puisque dans le style ballade ou ballade puissante, on trouve d’abord et dès le troisième morceau A Reason To Fight, gentillette mais entêtante ; puis, quelques pistes plus tard (tous les trois morceaux ou bien ?), Hold On To Memories, pseudo acoustique et carrément mièvre, assez caricaturale du genre et enfin le dernier morceau de l’album, Already Gone : re-guitare acoustique + violons + voix de crooner = ronflements intenses. A noter que dans la version Deluxe dont il est question ici, on trouve encore deux ballades, puisque on a une version live de The Sound Of Silence enregistrée en duo avec Myles Kennedy dans le rôle de la voix aiguë ainsi qu’une petite dernière, Uninvited Guest, minimaliste (guitare et chant) et proprette pour clôturer l’album en sortant son briquet ou en faisant des bisous à ses voisins. Le morceau mue vers la fin et se pare d’effets symphoniques archi too much ; dommage, je préférais le minimalisme au coin du feu de camp. 

David n’a pas hésité à comparer ce Evolution au tournant que représente le Black album dans la carríère de Metallica. Je ne vois pas trop le rapport puisque, dans le cas de Metallica, cet album est plutôt le début de la (fin, en ce qui me concerne) rencontre de Metallica avec le grand (très grand) public, alors que ça serait plutôt une certaine continuité grand public pour Disturbed. Toujours est-il que j’ai pris un certain plaisir à écouter cet album intensivement pour pouvoir vous le chroniquer. Il est un savant mélange de puissance et de subtilité, sacrément mis en valeur par la voix exceptionnelle de David Draiman que je ne connaissais pas du tout (et que vous pouvez aussi entendre dans son autre projet, Device). Ce type semble pouvoir tout chanter, du heavy à la ballade pour jeune fille en fleur, un véritable caméléon de la corde vocale. Pas de révolution en vue donc, juste un Evolution (annoncée), mais bon pour le service ! 

 

Tracklist de Evolution :

01. Are You Ready
02. No More
03. A Reason To Fight
04. In Another Time
05. Stronger On Your Own
06. Hold On To Memories
07. Saviour Of Nothing
08. Watch You Burn
09. The Best Ones Lie
10. Already Gone
11. The Sound Of Silence (featuring Myles Kennedy, bonus live)
12. The Venom (bonus)
13. Are You Ready (Sam de Jong Remix, bonus)
14. Uninvited Guest (bonus) 

 

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