Artiste/Groupe:

Discharge

CD:

End Of Days

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Punk Hardcore

Chroniqueur:

Orion

Note:

14/20

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Des Punks de plus de cinquante balais, vous y croyez, vous ?
Eh bien en tout cas, eux ils y croient. Revoici les mythiques Discharge, qui n'ont jamais vraiment lâché l'affaire depuis le tout aussi mythique Hear Nothing See Nothing Say Nothing (1982) et ils sont toujours aussi énervés !

Initiateurs du D-Beat et du Hardcore, ces Anglais ont eu une influence considérable sur la scène musicale extrême. Alors le terme culte n’est pas trop fort pour définir ce groupe. Demandez par exemple à James Hetfield, Max Cavalera, Scott Ian ou Robb Flynn ce qu’ils en pensent. Discharge a notamment largement influencé toute la vague Thrash Metal.

Evidemment, je ne vous cacherai pas qu’il y a un sacré côté nostalgique là-dedans : Discharge, ça me rappelle mes années lycée. Et même si je n’écoutais pas trop de Punk à l’époque (j’étais déjà le "hardos" - l'ancien mot pour désigner le métalleux - de la bande), pas mal de mes potes ne juraient que par le Punk et j’en ai bouffé, du Discharge, du Exploited et du Sex Pistols. Et à force d’en bouffer, vous savez ce que c’est, on finit par trouver ça cool…

Pour leur retour, les Anglais ont choisi le label Nuclear Blast. Les plus fanatiques du groupe trouveront peut-être étrange (pour ne pas employer le mot de "trahison") cette signature avec le gros label allemand de Metal, qui est un peu l’antithèse de la philosophie punk, à savoir l’underground et le "do it yourself system" (l’album précédent notamment avait été entièrement réalisé par le groupe)…
N’empêche, mine de rien, avec The Exploited, Agnostic Front, Madball, Hatebreed et Discharge dans son catalogue, Nuclear Blast va finir par devenir le label de référence du Punk / Hardcore… Business is business.

Petit point sur le line-up actuel du groupe : Terry "Tez" Roberts, son frère Tony "Bones" Roberts (guitares) et Roy "Rainy" Wainwright (basse), les trois membres originels de Discharge, sont toujours là. Pas mal de monde est passé dans ce groupe depuis sa création, il y a eu des départs et des retours, certains ont changé d’instruments, on ne va pas faire tout l’historique. On retiendra juste qu’aujourd’hui, les membres originels sont entourés de Jeff "JJ" Janiak au chant et Dave Caution à la batterie, tous deux membres de Broken Bones, le groupe de Hardcore formé par les frangins Roberts en 1983. Bref, Discharge aujourd’hui, c’est tout simplement les membres de Broken Bones avec le bassiste de Discharge en plus.

Passons maintenant à ce nouvel album : quinze titres, trente-trois minutes… la moyenne est facile à faire, vous savez déjà que les morceaux vont droit au but et ne s’embarrassent pas de fioritures inutiles, comme d’habitude pourrais-je ajouter. En gros, sur une intro de Dream Theater, vous mettez quatre titres de Discharge. Naaan, je rigole… Enfin, c’est pas loin d’être ça quand même.
Au programme, du riff bien basique, de la rythmique qui tabasse comme c’est pas permis et un chanteur qui vocifère les paroles (la voix de JJ me rappelle un peu celle de Wattie Buchan [The Exploited]). Pas de surprise à attendre, vous photocopiez Hear Nothing See Nothing..., vous lui ajoutez une grosse production et voilà End Of Days. Oui, avec les deux guitares, le son est énorme, très "metal" et ça, ça risque de ne pas faire que des heureux chez les vrais fans du groupe… Personnellement, je trouve ce choix judicieux (voir pourquoi plus haut). Et c’est tout de même un meilleur choix que celui que le groupe avait fait sur quelques albums des années passées (Grave New World ou Massacre Divine par exemple).
Quinze titres, quinze coups de Doc Martens dans ton c**. Un album de Discharge, ça s’avale d’une traite, cul sec ! Je ne vous cacherai pas qu’il y a parfois une certaine redondance d’un titre à l’autre mais on s’en fout, on n’est pas là pour se prendre la tête. Quelques brûlots sortent tout de même du lot, grâce à un riff plus percutant ou un refrain qui claque comme une beigne : False Flag Entertainment, New World Order, Killing Yourself To Live, Hung Drawn And Quartered et Accessories By Molotov…


Je ne vous mentirai pas en vous affirmant qu’il s’agit là de l’album ultime du groupe. Mais globalement, End Of Days vous donnera exactement ce que vous êtes venus chercher. En tout cas, moi, je n’en demandais pas plus…
Punk’s Not Dead… et toujours en forme !

 

Tracklist de End Of Days :

01. New World Order
02. Raped And Pillaged
03. End Of Days
04. The Broken Law
05. False Flag Entertainment
06. Meet Your Maker
07. Hatebomb
08. It Can't Happen Here
09. Infected
10. Killing Yourself To Live
11. Looking At Pictures Of Genocide
12. Hung Drawn And Quartered
13. Population Control
14. The Terror Alert
15. Accessories By Molotov (Part 2)