Dio

Artiste/Groupe

Dio

CD

Sacred Heart

Date de sortie

1985

Label

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Orion

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C H R O N I Q U E

Contrairement à ce que concluait mon éminent confrère dans son excellente chronique de l'album précédent, The Last In Line, j'ai toujours trouvé que les meilleurs albums du maître Dio, qu'il sortit sous son propre nom, étaient au nombre de trois : Holy Diver, Last In Line ET Sacred Heart.

Celui-ci, paru en 1985, avait encore quelque chose de magique que, effectivement, on ne retrouvera plus beaucoup sur les œuvres ultérieures. C’est aussi le dernier album avec le line-up que j’appellerai la dream-team du groupe : Ronnie James Dio au chant bien sûr, Vivian Campbell à la guitare, Vinny Appice à la batterie (ex-Black Sabbath), Jimmy Bain à la basse (ex-Rainbow) et Claude Schnell aux claviers.

Alors, la suite de la carrière de Dio, après ses deux majestueux premiers albums, est-elle caricaturale (pour reprendre les propos de mon toujours éminent confrère) ? Oui, un peu. C'est vrai qu'à cette époque, Ronnie James est à fond dans le trip magiciens et dragons. Et ça, ça se voit dès la pochette, non ? C'est clair qu'à côté des deux superbes illustrations des deux albums précédents, elle fait bien pâle figure. Néanmoins, je me rappelle ma joie, encore adolescent, quand j'ai tenu cette pochette entre mes mains. On peut dire que je l'attendais, cet album. Dio, en 1985, c'était un gros groupe et la sortie de son nouvel album était pour le moins attendue. Alors, fut-ce la déception quand je fis enfin glisser le diamant sur les sillons ? Oh que non. La première face de l'album (correspondant aux quatre premiers morceaux) est excellente. King Of Rock And Roll en premier lieu qui lance l’album sur un tempo élevé, tout comme We Rock lançait The Last In Line et Stand Up And Shout lançait Holy Diver. Le morceau est en faux live pour donner un peu plus de poids aux paroles. Le refrain claque bien et le solo de mister Campbell est top. Excellent départ !
Puis arrive Sacred Heart, un morceau bien lourd, comme Holy Diver et Last in Line avant lui. Placé comme eux en seconde position et donnant son titre à l’album, on peut dire que Dio a le sens de la redite. Mais pas de la répétition, ces trois morceaux ne se ressemblant pas. Sacred Heart démarre par un gros coup de synthé (un instrument un peu plus en avant que d’habitude sur cet album) et après, c’est un rythme bien heavy, dans la grande tradition Dio, qui se met en place. Un titre efficace, s’il n’est pas absolument incontournable.
Another Lie monte d’un cran en agressivité. La voix de Ronnie James se fait plus coriace, la guitare de Vivian se fait plus tranchante. Très bon morceau encore une fois.
Et on termine la face sur le tube des tubes, venant de Dio en tout cas : Rock and Roll Children. Le synthé virevoltant que l’on a connu sur Rainbow In The Dark joue les premiers rôles et conduit la mélodie imparable du morceau. Ou quand Dio va lorgner du côté du Hard FM (c'est d'ailleurs le morceau de Dio qui a le mieux marché en single). Pour autant, le titre reste heavy et le solo de gratte est excellent.

Le reste des morceaux (c’est-à-dire la face B du disque) n’est peut-être pas aussi essentiel que ce début d’album, mais on y retrouve quand même Hungry For Heaven (second single tiré de cet opus après Rock And Roll Children) et Just Another Day. Le premier montre le côté le plus mélodique du groupe, comme Mystery avant lui (sur The Last In Line). Le second par contre est construit sur un riff rapide, le synthé y est carrément en retrait. Campbell y réalise encore une belle performance. Si l’entente n’est plus au beau fixe entre Ronnie James et son guitariste Vivian Campbell, ça fonctionne encore artistiquement parlant puisque celui-ci co-signe cinq des neuf titres avec le chef. Mais c’est la dernière fois. Campbell quittera en effet le groupe peu de temps après l’épisode Hear n’Aid (la réponse Metal au We Are The World de Michael Jackson) et sera remplacé illico par Craig Goldy, transfuge de Giuffria.
Après, c’est vrai que Like A Beat Of A Heart, Shoot Shoot ou Fallen Angels sont des titres plus anecdotiques, même s’ils sont loin d’être ratés. Shoot Shoot notamment, qui clôt l’album et qui souffre évidemment de la comparaison avec Egypt et Shame On The Night, deux monuments qui concluaient respectivement The Last In Line et Holy Diver. Pour autant, le titre possède un pré-chorus assez sympa qui le rend tout à fait écoutable.

Bien sûr, et je rejoins mon (toujours éminent) collègue sur ce point, Sacred Heart n’égale pas les deux albums précédents. Mais il n’est pas non plus un album raté, loin de là. Le groupe y livre encore une fois un bon paquet de compositions qui tiennent bien la route et même un hymne (car Rock And Roll Children en est un, assurément !) Après, tout est question de goûts, bien sûr, mais je trouve qu’il serait dommage de mettre cet album de côté. D’ailleurs, les fans du groupe ne s’y sont pas trompés à l’époque puisque Sacred Heart sera certifié disque d’or aux Etats-Unis. Ce sera aussi le dernier album de Dio à connaître un succès aussi important. Alors, Sacred Heart, le dernier Dio indispensable ? Peut-être bien…

 

Tracklist de Sacred Heart :

01. King Of Rock And Roll
02. Sacred Heart
03. Another Lie
04. Rock And Roll Children
05. Hungry For Heaven
06. Like The Beat Of A Heart
07. Just Another Day
08. Fallen Angels
09. Shoot Shoot

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