CHRONIQUE (DAMIEN)

J'ai un secret à vous dire : Devin Townsend est mon père (non je ne m'appelle pas Luke). Et Devin Townsend est un fou. Un fou tout ce qu'il y a d'authentique. Un vrai barge. Capable de martyriser vos oreilles à l'aide d'une dizaine de couches sonores superposées (Vous connaissez City ? Le premier qui dit non, je le massacre), il sait aussi inventer les mélodies les plus génialement irréelles que vous entendrez dans votre vie (hum au choix "Suicide" ou tous les albums du monsieur en solo. Quoique City regorge de mélodies extrêmes mais sublimes donc...Bref). Bref donc après le très bon mais très incompris The New Black sorti sous l'étiquette Strapping Young Lad, Devin disait être à bout. Il faisait peur, il déprimait, il n'en pouvait plus, il avait besoin de vacances. Il les avaient bien méritées. Mais vu que Devin est intenable, il est revenu dès octobre pour sortir son projet ambiant The Hummer puis nous livre sa première offrande pour cette sainte année 2007. Courtes vacances donc. Mais est-il remis ? Va-t-il mieux ?

A priori rassurez-vous, l'homme n'est pas humain. Il se régénère à une vitesse impossible pour nous pauvres mortels. Et vu qu'il était pas content, il a presque tout fait lui même. Presque parce que la batterie à été enregistrée par le batteur de Meshuggah. Sinon, chant, guitare, prog, prod et tout et tout, c'est lui. En grande forme. Une fois que l'on a fini de se demander comment il fait pour être aussi indispensable, on écoute. Et là, c'est le drame. Mince ! Devin ! Comment fais-tu pour sortir deux disques par an tout en restant varié et toujours excellent quoi qu'on en dise ? On hurle au génie là !

Concept basé sur un spectacle de marionnettes contant l'histoire de Ziltoïd, le méchant extraterrestre débarqué pour détruire la Terre, cette bande sonore est géniale. L'histoire est captivante, la musique grandiloquente mais pas trop (c'est Devin tout de même !) et il est impossible de décrocher de ce disque avant la fin. Musicalement, c'est du Devin, du grand. Au top. Entre des couches de Strapping Young Lad, on trouve des miettes de Ocean Machine, d'Infinity, de Terria, d'Accelerated Evolution et de tout ce qui fait Devin. Et ce qui fait Devin c'est que du chef d'oeuvre du pur du vrai. Alors l'attaque de Ziltoïd vous effraiera, Hyperdrive vous emmenera loin vers sa mélodie immense et les parties narratives vous subjugueront. La fin grandiose dans des sonorités dignes des dernières livraisons du sieur vous scotchera et vous fera vous agenouiller devant votre statue de 20 mètres de haut et prier pendant des jours entiers "Devin Ô Grand Canadien barré Notre Père à Tous n'arrête jamais ! Ô nous t'en supplions ! ".

Sérieusement, ce Ziltoïd est comme tout ce qui sort de l'esprit du bûcheron dreadlocké : impensable et indispensable. Ô Merci Devin....

Du coups ce sera 20/20 par ce que nom d'un caribou en bois, Devin nous enterrera tous.

CHRONIQUE (FX)

Dès que l'on entend des termes du type "voici le nouveau projet de ce génie déjanté", nous avons deux solutions forts probables, soit il s'agit de Mike Patton qui pond actuellement autant d'albums que de projets différents, ou bien dans le cas échéant Devin Townsend, bien connu pour être à la tête de groupes comme Strapping Young Lad, ou également de Devin Townsend Band. Il semblerait que la fatigue et la déprime extrême dont semblait souffrir Devin lors de son dernier passage parisien se soient plus qu'estompées, car notre canadien préféré nous sort un disque complètement dément, semblant venir comme lui de la quatrième dimension.

"Ziltoid the Omniscient" est en fait un album concept, dont d'ailleurs celui-ci est extrêmement "simple". Il s'agit de l'histoire de Ziltoid l'extraterrestre qui vient passer une journée sur notre bonne vieille planète bleue (enfin bleue grise maintenant il parait...). Celui-ci plane dans sa soucoupe au-dessus du Qatar afin de nous envoyer des messages, à nous Terriens ! Ces messages videos sont d'ailleurs facilement trouvables sur la toile. Mais pourquoi Ziltoid fait-il tout cela demanderez-vous ? Mais tout simplement pour prendre le contrôle du temps, voyons ! Ciel, mais comment veut-il réussir cela ? La réponse est toujours aussi élémentaire, en utilisant le seul carburant capable dans tout l'univers d'opérer ce miracle, je veux bien entendu parler du café noir ! Voila voila...

Ces banalités étant expliquées, passons à la partie musicale. Il est évident à l'écoute de cet album que les fans de Devin Townsend ne seront pas particulièrement dépaysés, les titres tournant dans des styles proches de ses deux autres formations principales, bien que, comme il s'agisse d'un album concept, les titres s'appuient surtout sur une volonté de mettre en avant les ambiances, et les messages de notre ami Ziltoid également. Mais ça n'empêche pas que ça envoie du bois tout de même.

Ce type de disque aura sans doute un peu de mal à trouver son public, mais il aura au moins le mérite de ne pas laisser indifférent, ce qui est la marque souvent des génies, qu'ils soient compris ou incompris. On ne peut pas dire que cette galette soit particulièrement abordable, car si on ne parle pas l'anglais plus que couramment et qu'on ne prend pas la peine de se pencher sur le concept il est difficile de s'attarder sur la musique à elle seule. En d'autres termes Devin Townsend nous sort un OVNI du nom de "Ziltoid the Omniscient" qui vient de nulle part et qui nous donne tout de même une bonne bouffée d'oxygène à l'heure où nombre de groupes dont on fait à peine la différence semblent apparaître tous les jours. Cet album est donc unique quoiqu'on en pense, et ça c'est déjà une performance.