Artiste/Groupe:

Delain

CD:

Apocalypse & Chill

Date de sortie:

Février 2020

Label:

Napalm Records

Style:

Rock / Metal symphonique

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Je dois dire que j’ai été un peu dérouté par ce nouvel album de Delain. Et pas seulement à cause de son artwork qui s’éloigne énormément de ce que le groupe nous a proposé jusqu’alors. C’est vrai, ce genre de collage photographique fait plus penser à une pochette d’album d’un groupe de rock des années 70 / 80 qu’à celle d’un groupe de Metal Symphonique en 2020. Non, musicalement, j'ai eu du mal à reconnaitre à la première écoute le groupe des excellents Human Contradiction et Moonbathers, les deux derniers albums en date.

A l’écoute des premiers morceaux, on se dit que Delain a l’air de suivre les traces de son grand frère, Within Temptation, qui avec son dernier album, Resist, a aussi pris un tournant rock électro assez prononcé. En effet, dès le premier titre, One Second, avec ses "wouh ouh wouh ouh" qui font justement vachement penser à du Within Temptation, on voit la nouvelle orientation du groupe, plus rock que metal, on va dire plus "formatée". On notera sur ce titre la participation assez importante du guitariste Timo Somers en voix claire, prestation qui ne me convainc pas vraiment (pas plus que celle du chanteur de Beast In Black, Yannis Papadopoulos, invité sur le titre Vengeance un peu plus loin). Marco Hietala n’était pas disponible cette fois-ci ? Dommage…

Orientation confirmée dès le second titre avec son beat très dansant et sa mélodie bien popisante. Chemical Redemption qui suit se veut un peu plus méchant rythmiquement mais la mélodie et le chant restent bien gentillets. Là encore, ça fait penser à du Within Temptation nouvelle formule. Bien fichu ceci dit, ça sent le prochain single en puissance. La touche moderne avec les sonorités et arrangements électro est bien présente sur ces premiers morceaux, tout comme sur To Live Is To Die ou Let’s Dance plus loin, des titres là aussi assez "pop rock compatibles". Voilà donc le Delain nouvelle formule.
Et pourtant, passé ce constat, ce Apocalypse & Chill n’est pas désagréable à l’écoute, loin de là (tout comme le dernier Within Temptation d’ailleurs), si l’on n’est pas réfractaire à un style qui flirte de plus en plus avec le rock moderne. Ni si déstabilisant finalement car le groupe ne s’est pas totalement transformé. On reconnaît bien sa patte, surtout dans la seconde partie de l’album, avec les envolées symphoniques, la voix de Charlotte bien sûr, les mélodies et les refrains, toujours riches et bien travaillés, ce qui leur confère un pouvoir attractif important dès la première écoute. On est en effet vite pris de l’envie de les réécouter, signe qui ne trompe pas.
Voilà donc une première partie d’album un peu surprenante mais qui a ses qualités. Et la seconde partie est encore meilleure.

Après un Let’s Dance avec lequel j’ai eu un peu de mal aux premières écoutes mais qui passe de mieux en mieux, on a un Creatures dont j’aime beaucoup le contraste entre rythmique bien appuyée et chant tout en douceur. La ballade Ghost House Heart, toute simple et assez courte (moins de trois minutes), offre une très belle respiration avant d'attaquer les choses très sérieuses.
On connaissait déjà Masters Of Destiny puisqu’il faisait partie du EP Hunter’s Moon paru l’année dernière. Excellent titre, bien dans l’esprit des albums précédents. Voilà un morceau comme je les aime, ça claque, la mélodie est magnifique et les orchestrations énormes.

Au rayon des excellentes surprises, Legions Of The Lost qui suit nous dévoile la face la plus épique du groupe. Pour moi, le meilleur morceau de ce nouveau cru, avec encore une fois des orchestrations énormes. On notera enfin l’instrumental Combustion qui termine l’album, très inhabituel pour le groupe (on ne le reconnait pas) mais qui n’est pas inintéressant. Timo Somers se fait carrément plaisir sur ce titre, on sent qu’effectivement il a dû prendre une part active à la composition des titres de ce nouvel opus. Au passage, le fait d’être repassé à une seule guitare n’a pas amoindri le rôle de cet instrument sur l’ensemble de l’album, bien au contraire. 
Si on ajoute à cela un The Greatest Escape assez sobre mais bien sympathique, on obtient une fin d’album particulièrement réjouissante.
Sachez enfin qu’il y a trois titres supplémentaires sur l'édition digipack du disque. Il s’agit des versions orchestrales de Masters Of Destiny, Burning Bridges et Vengeance. Je n'ai jamais été trop fan de cet exercice mais pour ceux qui apprécient, c'est toujours sympa, d'autant que les morceaux sont méconnaissables dans ces versions.

Le groupe l’annonçait avant sa sortie : cet album allait surprendre les auditeurs. Ils avaient raison, c’est le cas.  
On a l’impression, avec le recul, que le DVD A Decade Of Delain marquait la fin d’une période pour Delain et qu’une nouvelle ère s’ouvre aujourd’hui avec ce nouvel album. Les dix premières années sont passées et on tourne une page. Le nouveau Delain se veut un peu plus rock, un peu plus easy-listening et du coup, un peu moins metal. Mais comme le talent de composition du groupe est intact, ce n’est pas si important. On verra à l’avenir si ce choix se confirme et s’il est le bon. Pour le moment, Delain nous sert un album qui reste globalement bien foutu et agréable à écouter. En tout état de cause, on ne pourra pas reprocher au groupe de se répéter car il livre là un album varié.

Tracklist de Apocalypse & Chill :

01. One Second
02. We Had Everything
03. Chemical Redemption
04. Burning Bridges
05. Vengeance
06. To Live Is To Die
07. Let's Dance
08. Creatures
09. Ghost House Heart
10. Masters Of Destiny
11. Legions Of The Lost
12. The Greatest Escape
13. Combustion

14. 
Masters Of Destiny - orchestra
15. 
Burning Bridges - orchestra
16. 
Vengeance - orchestra

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