C’est avec un peu de retard que je digère cet album sorti mi-septembre 2018. On devait le recevoir bien en avance, eh ben non, ça ne l’a pas fait. C’est bien dommage parce que ce délai qui privilégie les rédactions n’est pas là que pour flatter l’égo. Il sert aussi à se donner du temps d’écoute pour ne pas passer trop vite sur un album et laisser le temps de donner une appréciation honnête grâce à plusieurs écoutes distantes. En résumé, je me suis accordé ce temps, même si cela veut dire que d’autres rédactions ont sorti leur chronique avant nous. Ca arrive et ce n’est pas si grave.
Les Floridiens du paquebot Deicide (bien plus que 70.000 tonnes de métal à lui tout seul) vient d’appareiller une douzième fois avec cet Overtures Of Blasphemy. Après trente ans de death metal de cinglés sataniques, pas d’accalmie en vue. Les compos sont finement ciselées, le son est impeccable, la forme de chacun est facile à ressentir, vos voisins vont encore apprécier…
Dans le line-up, on retrouve toujours le très controversé Glen Benton (lead vocals, bass) sans qui l’image du groupe ne serait pas ce qu’elle est, Steve Asheim (drums), celui sans qui la musique et le son de Deicide ne seraient pas ce qu’ils sont. En clair, les deux “papis” du groupe, la colonne vertébrale du mollusque (?!) vénéneux… Mais aussi Kevin Quirion (guitars, backing vocals) toujours à bord, et un petit dernier, Mark English (guitars), ex Monstrosity. Mark English remplace Jack Owen (ex Cannibal Corpse), parti retrouver son pote Chris Barnes (ex Cannibal Corpse, lui aussi) chez Six Feet Under après douze ans de bons et loyaux services.
Cet album est orienté différemment du précédent que j’avais adoré In The Minds Of Evil (2013). Plus difficile, moins accrocheur dès le début, il m’a fallu atteindre la troisième chanson Seal The Tomb Below pour retrouver le Deicide que j’aime bien, à fond les ballons, pieds en avant, bras levés, les gaz à fond sur la Harley Davidson ; un goût connu, soit, mais irrésistible. Compliments Of Christ est fidèle à l’image du groupe. All That Is Evil sonne comme un renversement de riff de la chanson précédente. Pas de croix, mais du blast à sa mémé, ça il y en a plus que vraiment nécessaire (comme à d’autres moments dans l’album). Excommunicated, objet d’une vidéo, est dans la veine riff en trémolo à la guitare et jeu de batterie typique (beaucoup de cymbales). Pas ma préférée, désolé.
Je vous propose un saut (entre les deux, ce sont des chansons au style déjà connu) à Defying The Sacred qui est épique (pour du Deicide…). J’aime particulièrement le refrain avec la mélodie (si si !) qui accompagne très bien la voix de Glen Benton.
Consumed By Hatred, ensuite, descend en gamme avec du trémolo qui me saoule un peu. Zappez-la. Enfin une bien speed et marrante ! Je parle de Flesh, Power, Dominion : du blast, des descentes de toms, des solis à la Slayer, un charley “rieur” (ouvertures contrôlées sur fond de blast), Steve Asheim maîtrise son art. On finit en beauté avec Destined To Blasphemy… ah la blasphémie, depuis le temps qu’on en parle…. Bref, une chanson bien lourde avec des bons éléments de speed. Pas un Damage, Inc. mais une chanson pas ridicule pour finir un album.
En résumé, Overtures Of Blasphemy ne fait pas la même chose que le précédent album et se place définitivement dans la première moitié des albums qualitatifs de Deicide. J’aime bien, même si la teneur est moins bonne que sur In The Minds Of Evil… on ne peut réaliser des chefs-d’oeuvre coup sur coup. En tout cas, je recommande à l’achat (pensez-y, si vous aimez, achetez l’album ; sinon ne vous plaignez pas que vos groupes préférés disparaissent).
Tracklist de Overtures Of Blasphemy :
01. One With Satan 02. Crawled From The Shadows 03. Seal The Tomb Below 04. Compliments Of Christ 05. All That Is Evil 06. Excommunicated 07. Anointed In Blood 08. Crucified Soul Of Salvation 09. Defying The Sacred 10. Consumed By Hatred 11. Flesh, Power, Dominion 12. Destined To Blasphemy
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