C H R O N I Q U E

La vie réserve parfois de belles surprises. Au moment où vous ne vous attendiez à rien, un petit moment de bonheur vous tombe dessus. J’ai souvent eu l’occasion de le vivre avec la musique.  Récemment, je faisais ma liste de chroniques sur le forum des portes du metal, rubrique sortie du mois de juin. Et là je vois Day Six, groupe de metal progressif qui attend sagement qu’une âme charitable veuille bien s’intéresser à lui. Faisant partie de cette catégorie de personnes, je décide de le prendre sous mon aile.

Car pour moi, le metal progressif se prononce Dream Theater. Adorant sans borne ce groupe, je me dis qu’après tout, les Hollandais de Day Six font de même. Un rapide coup d’œil sur myspace m’apprend qu’ils aiment aussi Porcupine Tree. Des hommes de goût. Mais pour les besoins de la chronique et ne pas leur faire d’ombre, je vais évacuer ces deux références. Pourquoi ? Parce que Day Six se suffit à lui-même et The Grand Design est un superbe album.

Sept ans entre les deux premiers opus, c’est beaucoup. Cela leur a certainement permis de peaufiner leurs compositions. Tant mieux, car elles sont excellentes. Day Six évite le piège bien connu du metal progressif de la technique à outrance, l’accent est d’abord mis sur les ambiances qu’elles soient sombres, mélancoliques ou  énervées. Chaque morceau a son identité propre.

Difficile de décrire une telle œuvre. A deux exceptions près, tous les morceaux font plus de sept minutes. La durée importante n’empêche pas l’ambiance de retomber, l’enchainement Fergus Falls, A Soul’s Documentary traine un peu. Mais que dire devant des morceaux comme Massive Glacial Wall avec sa reprise bien heavy en milieu de morceau pour une fin tout en violon, Lost Identity lorgnant du côté du free jazz, Seventh Sign d’abord calme avant de finir en orgie de guitares, Inside, pavé de seize minutes multipliant les rythmiques et les couleurs musicales. Tous les musiciens ont droit de cité et n’en abusent pas. Cela donne au final un album bien équilibré, qui s’écoute sans broncher, autour d’un concept la communication entre humains et extra-terrestres.

Côté chant, le guitariste Robbie Van Stiphout assure parfaitement ses lignes, sans trop en faire. La production assurée Jochem Jacobs (Textures) est sobre, sans fioriture. Il faut espérer désormais que Day Six puisse faire une vraie tournée pour promouvoir The Grand Design.

Assurément, mon premier coup de cœur. N’hésitez pas à leur donner une chance, quand on perçoit la quantité de travail que cela représente, c’est la moindre des choses.

Tracklist de The Grand Design :

01. Massive Glacial Wall
02. Lost Identity
03. Castel Gandolfo
04. Inside
05. Fergus Falls
06. A Soul's Documentary
07. Age Of Technology
08. 7th Sign
09. In The End