Premier album pour le groupe de Washington DC, Day Of Departure ; un album éponyme post rock agréable, bien foutu, propre et donc facile à écouter. Son côté ambient un brin éthéré, teinté parfois metal ou encore prog-folk, est porté par la voix de velours de Michelle Schrotz, une voix un peu anachronique, pop-folk, qui me fait penser à celle de Maggie Reilly. Quoi qu’il en soit une voix qui colle avec le son proposé, qui ne prend que la place qui lui est due, sans empiéter sur la masse volumique des instruments et des incrustations sonores. Un équilibre finalement pas trop surprenant quand on sait que ce « nouveau » groupe est en fait composé de musiciens qui jouent ensemble depuis le début des années 2000 sous le nom de Brave.

Days of Departure est à la fois rock, folk, post rock et metal. Un agrégat parfaitement digeste, tant les tannins de chaque source se fondent bien dans la musicalité des autres. Certes cela manque de piment, d’un truc plus stimulant qui permettrait aux titres ou alors à l’album, de laisser une trace plus visible et mémorable. Car oui, il faut bien l’avouer, Day of Departure, bien que globalement irréprochable, ne devrait pas rester dans toutes les mémoires ; la faute peut-être à ce côté trop lisse. Mais bon, revenons avant tout à la musique. Les dix titres se rangent en trois actes, séparés par des intermèdes instrumentaux, éthérés et plus electros. The Light In Our Eye Grows Dim, The Future Has No Form et The Beyond offrent ainsi des atmosphères qui tranchent fondamentalement avec le reste des titres. Les trois actes, eux, mélangent les ambiances et les styles. Partant d’un rock-folk metallisé et migrant progressivement vers un rock-new wave décevant, Day of Departure finit par être pénalisé par la longueur de ses chansons. Le premier quart d’heure est pas mal. Avec …And We Prepare For Our End et The Edge of Annihilation, The Day Of Departure lance bien son premier album. Post rock et puissant, le premier titre est intéressant ; ses huit minutes sont variées (sans être prog) tout en gardant un tempo assez lent qui image bien le côté fataliste et définitif des paroles du duo de titres. The Edge of Annihilation semble sorti de la même veine, mais s’avère finalement plus combattant. C’est musicalement très propre ; les guitares de Matt Kozar et de Scott Loose apposent un accent hard rock aussi bienvenu qu’agréable alors que la rythmique proposée par la batterie de Trevor Schrotz s’accélère enfin.

Le second acte de l’album est le plus intéressant. Le puissant Pierce The Sky est jouissif. Rythmique guerrière, incrustations vocales et micro-riffs donne un vrai caractère au titre. Celui-ci est bien construit ; une montée en puissance, une vague metal, une plage de repos mais qui reste sous pression de la basse de Ben Kelly, avant un assaut final qui reprend la rythmique guerrière. Parfait, au point que l’on ne peut que regretter que cet esprit soit absent sur les autres titres. Ex Machina est lui post rock, presque new wave par certaines tonalités et par sa rythmique assez spécifique. Batterie, voix et guitares mènent le titre sur tempo soutenu. Pas mal. Life Prevails poursuit cette migration rock. Malgré un son lourd, un tempo doom et un refrain genre « titre de scène », le morceau peine à m’enthousiasmer et laisse présager le son The Cranberries qui va venir. Celui-ci s’installe après la pause sombre et futuriste de The Future Has No Form. Living Matter et Awaken To The Beyond collent en plein au son rock new wave par l’ancien groupe Irlandais. Le résultat est mou. Cela est certes très musical, mais quand même, l’auditeur reste en attente d’un truc qui n’arrivera pas ; ou alors tard, comme sur le final de Living Matter, et trop brièvement comme pour le refrain de Awaken To The Beyond. Une fin un peu décevante pour un disque qui reste dans l’ensemble tout à fait correcte.

Tracklist de Day of Departure: