C H R O N I Q U E
Deuxième album en douze années d'activité, Phoebus était attendu. Plus que cela même. Cortez a marqué les esprit avec Initial il y a huit ans et nous a fait patienter avec deux splits. Mais ce n'était pas suffisant, vu la claque qu'ils nous avaient infligée.
Le premier contact avec Phoebus se fait sur Temps-Mort et il laisse un drôle de goût. Le premier riff est puissant mais à des années lumières de la folie ryhtmique que produisait le groupe sur Initial. Mais comme Cortez sait le faire, on est surpris. Surpris par une attente, un temps mort insoutenable constitué d'une séquence hypnotique qui annonce quelque chose mais qui s'étire de manière interminable jusqu'à l'explosion... Cortez est toujours là, et ce premier contact un peu ambigu laisse immédiatement place à la rage et la nervosité du groupe. Cortez se refuse toujours les morceaux faciles et vient une nouvelle fois vous mettre les neurones à rude épreuve. Phoebus est un magma instable, en restructuration constante et on traverse cet univers étrange sans boussoule pour nous guider. Les suisses n'ont pas oublié comment vous rendre accro à leur musique et fabriquent toujours ces boucles caractéristiques qui vous envoûtent des heures durant. Phoebus regorge de plans à la fois attentistes et évolutifs durant lesquels on tourne en rond vers une destination précise. Cortez est maître dans la construction de rythmiques circulaires qui triturent votre ressenti de tempo et vous baladent dans un labyrinthe claustrophobique. Le groupe a su garder sa puissance sonore, les cordes sont toujours aussi lourdes et incisives, le chant toujours aussi nerveux et enragé. Au fur et à mesure que l'on découvre la bête, on s'égare dans des boucles tantôt saturées de notes (Transhumance, Idylle), tantôt arrondie et presque (j'ai bien dit presque) accueillante (Un Lendemain Sans Chaîne), pour se clore sur un ultime plan binaire de plus d'une minute à la la fin de Borrelia.
La dernière cartouche de Phoebus est à l'image de l'album : addictive. Cortez compose ses morceaux d'une manière tellement précise que même les passages les plus simples deviennent complétement indispensables. Et juste parce que j'aime raler, je vais apporter un bémol à tout ça : pour le prochain, essayez de ne pas nous rendre fous pendant huit ans!
Tracklist de Phoebus :
01. Temps-Mort 02. Transhumance 03. Au Delà Des Flots 04. Arrogants Que Nous Sommes 05. Un Lendemain Sans Chaîne 06. L'Autre Estime 07. Sulfure 08. Nos Souvenirs Errants 09. Idylle 10. Borrelia
Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !
|