Concrete Age. Ce nom vous est probablement totalement inconnu, et c’est bien normal. Evoluant en toute discrétion sous label indépendant, il est difficile de trouver énormément d’informations dessus. Le groupe a été créé par Ilia Morozov en octobre 2011 dans le Caucase du Nord, et relocalisé à Londres depuis 2014. Loin d’être novice, le groupe sort en ce début d’année son huitième album ! On pourra qualifier le style en death / thrash ethnique, le groupe combinant le death / thrash et musique des Balkans, avec l’utilisation de plusieurs instruments ethniques. Etant un grand amateur de metal combinant d’autres styles musicaux (musique classique, jazz, musique orientale, musique folklorique du monde...), je suis toujours ravi de découvrir un "nouveau" groupe du genre. Dixit le groupe lui-même, "Cet album est dédié au thème de la mort et de l’au-delà. Toutes les chansons sont saturées de mélodies balkaniques". Avant de chroniquer l’album, je me suis penché sur les sept précédentes réalisations du combo, et la conclusion est qu’il est totalement incompréhensible que ce groupe soit méconnu à ce point ! Chaque album recèle de titres plus intéressants les uns que les autres. Une véritable mine d’or à découvrir. Mais attardons-nous sur ce Bardo Thodol.

Comme vous pouvez le constater avec la note, il est évident que cet album m’a marqué ! Hex débute directement par des inspirations orientales, suivi par de gros riffs. Le ton est donné. La batterie agit comme un rouleau compresseur avant que le chant haché débarque en fanfare. Clairement, le groupe joue la carte du bon gros thrash. La balance entre mélodies traditionnelles et le metal est absolument parfaite. Pas le temps de respirer que le single Purity est déjà lancé. On imagine aisément des headbangues de dingue en concert sur l’intro du titre. Ca déménage ! Agressif sur le couplet, les instruments traditionnels et le refrain apportent ce souffle mélodique imparable. Rapidité et efficacité : voilà ce que donne Purity. Le pont instrumental traditionnel est à tomber, quelle classe ! Le rythme et l’intensité des titres ne baissent jamais pendant les quarante minutes de bonheur que procure cet album. Vous ressortez lessivé mais heureux. True Believer est certainement le titre le plus agressif de l’album, avec ses voix d’outres tombes, allant de pair avec tous ces instruments. Le mariage continue de fonctionner. Comme le groupe l’avait déjà fait par le passé, il nous gratifie d’un instrumental, Trite Puti, ultra jouissif, très dansant et accrocheur, en plein milieu de l’album, bien vu. Lullaby for a Deadman quant à lui pourrait presque apparaître sur un groupe comme In Extremo ou Tanzwut, tant le refrain sonne comme du folk teuton. Excellent !

Inutile de continuer de faire un titre par titre, mais sachez-le, TOUS les titres sont absolument imparables. Le groupe a su trouver un équilibre idéal entre agressivité et mélodicité. La basse groove bien et on l’entend vibrer sur chaque titre, le batteur martèle ses fûts tout en sachant être bon question feeling, et les solos de guitare sont aux petits oignons. Concernant la voix, le panel est large : heavy, death, thrash. Impossible de trouver le tout linéaire. Et puis ces instruments, très nombreux, sont utilisés sur chaque titre. Pour ceux ayant peur qu’ils prennent le dessus sur le reste, aucune crainte. Il faut prendre tous les instruments ethniques comme un tout au même titre que la basse ou la guitare. Le but du groupe est de les mettre en valeur, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mission est remplie avec mention. Pas grand chose à dire de plus, Concrete Age sort de loin son meilleur opus, un album magistral pour les amateurs de folk metal au sens large. Un des grands albums de cette année à coup sûr.

Tracklist de Bardo Thodol :