Circus Maximus

Artiste/Groupe

Circus Maximus

CD

Nine

Date de sortie

Juin 2012

Label

Frontiers Records

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

En voilà un album attendu par les fans de metal progressif ! Les Circus Maximus avaient attiré l'attention dès leur premier méfait, judicieusement intitulé The 1st Chapter, et ce malgré le manque manifeste de personnalité de celui-ci. En effet, la musique proposée par les Norvégiens était bien faite et montrait des qualités (aussi bien techniques que mélodiques) évidentes, mais elle n'arrivait pas prendre ses distances par rapport aux influences principales du groupe (Dream Theater et Symphony X). Cependant, leur deuxième effort, Isolate, montra une formation en pleine progression. L'album fut plus abouti, mature et percutant que le précédent. Une tournée en première partie de Symphony X et une longue pause (cinq ans !) plus tard, et nous voici enfin en présence de ce Nine avec une question en tête : Circus Maximus confirme-il les espoirs placés en lui ?

On dira ce qu'on voudra de Nine, certains l'adoreront, d'autres seront déçus, mais on ne pourra pas reprocher à ses auteurs de stagner, et ça c'est déjà une bonne nouvelle. Premier constat, assez frappant : alors que des groupes comme Dream Theater ou Symphony X n'ont eu cesse d'assombrir et durcir leur propos au fil des années 2000, Circus Maximus adopte la démarche inverse et tend vers plus de mélodie. Les tempos rapides sont bien moins présents et l'album se veut globalement moins heavy que ses prédecesseurs. Ne soyez pas trop inquiets, bon nombre de riffs et passages sont encore très metal. Le brevage concocté par le groupe est un mélange harmonieux de heavy, de prog, et de mélodies parfois proches de la pop... où l'émotion tient une place prépondérante (ce qui n'est pas toujours le cas dans ce style musical) et prime sur la technique, pourtant sidérante, des musiciens. Doit-on revenir sur l'extraordinaire dextérité du guitariste Mats Haugen ? Son jeu, ses riffs et soli sont, encore une fois, remarquables. Et le chanteur, Michael Eriksen, est-il toujours aussi bon ? Oui. Son timbre de voix est plus qu'agréable et l'utilisation qu'il fait de son organe est irréprochable. On notera qu'il monte moins souvent dans les aigus qu'avant. Certains le déploreront peut-être, pour ma part, je n'y vois aucun inconvénient. Passons rapidement sur les prouesses de ces messieurs, ce sont tous d'excellents musiciens et leur travail est, encore une fois, impeccable. Quant à la production, elle est soignée et globalement irréprochable. Voilà pour l'emballage... Quid du contenu ?

Comme je vous le disais plus haut, Nine privilégie les ambiances et les mélodies à un metal démonstratif. La courte intro (Forging) met en place une atmosphère sombre et le premier vrai morceau de l'album, Architect Of Fortune, ne détonne pas. Plus lente, lourde et longue que les chansons d'ouverture des albums précédents, cette compo de plus de dix minutes a le mérite de surprendre et montre un Circus Maximus arrivé à maturité et en pleine possession de ses moyens. Changeante, mélodique, et parsemée de moments de grâce (comme la magnifique mélodie qui précède le break acoustique en milieu de parcours), cette entrée en matière marque des points. Afin que l'auditeur puisse se remettre d'un tel pavé, le groupe propose ensuite une succession de six titres plus courts (entre quatre et cinq minutes) aux ambiances variées. Namaste donne dans le couplet heavy/prog suivi d'un refrain à l'envolée lyrique imparable. Game Of Life, Reach Within et I Am explorent la facette mélodique à tendance FM développée par le groupe depuis ses débuts. Ce milieu d'album est donc marqué par du tempo assez tranquille (à l'exception de I Am qui accélère un peu la cadence) et des mélodies flirtant avec la pop. Est-ce grave ? Bien sûr que non. Tout cela est tellement bien ficelé, accrocheur, et parsemé de breaks ou soli ravageurs que je ne saurais bouder une musique d'une telle qualité. Used, costaud et rapide, est un titre qui rappelle le Circus Maximus plus heavy des premières heures. The One mélange avec succès des rythmiques heavy et des mélodies plus hard FM. Quant à la fin de l'album, elle se veut plus complexe avec Burn After Reading et ses neuf minutes de metal prog à l'atmosphère envoûtante, et Last Goodbye, morceau de dix minutes sur lequel le groupe laisse éclater toute sa sensibilité. Sur ces deux derniers titres, les ambiances et sonorités varient, de l'acoustique à l'électrique, de la pop au metal bien lourd et aux rythmiques tranchantes comme l'acier. C'est riche, beau et technique mais jamais froid. 

Toujours intéressant, jamais rasoir, Nine est un disque qu'on a envie d'écouter encore et encore. Certes, il est moins metal, démonstratif ou véloce que ses prédécesseurs mais il n'en n'est pas moins riche et réussi. Au risque de tomber sans retenue dans le gros cliché, je serais tenté de dire qu'il s'agit sans doute de l'album de la maturité pour Circus Maximus (je vous avais prévenu). Les Norvégiens ont fait très fort et proposent un opus travaillé qui leur permet de se démarquer de la concurrence. Ce Nine est en effet, à bien des égards, plus enchanteur que les dernières productions de Dream Theater ou Vanden Plas. Mélodie, virtuosité, metal, pop et prog se sont rarement aussi bien mariés. Bravo ! 

 

Tracklist de Nine :

01. Forging
02. Architect Of Fortune
03. Namaste
04. Game Of Life
05. Reach Within
06. I Am
07. Used
08. The One
09. Burn After Reading
10. Last Goodbye

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