Alexi Laiho (de son vrai nom Markku Uula Aleksi Laiho) nous a quitté en décembre 2020. A quarante-et-un ans. P..... ça fait jeune !! Il faut croire qu’il devait inconsciemment le « savoir » tant ce jeune prodige a tout fait à vive allure. Figurez-vous qu’il a fondé (avec son ami batteur Jaska Raatikainen) l’ancêtre de Children Of Bodom dénommé Inearthed à l’âge de quatorze ans. Et qu’à l’âge de vingt-et-un ans, il avait déjà pondu quatre disques devenus des références dans leur genre. Franchement, le parcours d’Alexi Laiho est bluffant de précocité et même si la qualité artistique a, de l’avis quasi-général, sensiblement baissé ensuite, l’impact de ce musicien reste considérable et l’émotion à l’annonce de son décès est bien légitime. Décidément, quelques mois après Eddie, le monde de la guitare (et plus généralement de la musique) a lui aussi payé un lourd tribut à cette année 2020 si difficile.

A la fin des années 90, alors que côté scandinave, notamment en Suède et encore plus précisément du côté de Göteborg, un son nouveau arrivait avec cette fameuse scène de death mélodique (In Flames, Dark Tranquillity, At The Gates, etc.) qui a tant marqué, la Finlande n’était pas en reste et Children Of Bodom peut être vu comme la réponse finlandaise à la scène suédoise. Quelle émulation artistique avec le recul. Children Of Bodom offre une approche un peu différente avec un impact réel des synthés et une réelle influence power metal le tout avec de sacrées mélodies. Le débat fait rage chez les fans entre les trois premiers disques : lequel est le meilleur ? Something Wild a ses adeptes. Pour ma part, ce Follow The Reaper, et particulièrement son triptyque en ouverture, a ma préférence. Oh, ce débat reste amusant car tout cela est de la très belle orfèvrerie. Percutant, mélodique, dotés d’excellents riffs tantôt méchamment agressifs, tantôt mélodiques et avec un chant bien influencé death (le Amon Amarth années 2010 s’en souviendra), le démarrage de ce disque reste impressionnant. Les parties instrumentales où guitares et claviers (la contribution de Janne Wirman ne doit en aucun cas être sous-estimée) s’imbriquent à merveille et sont de purs régals. Celle de Bodom After Midnight est à mon sens le must artistique de Children Of Bodom. On pense parfois à un Dream Theater sous stéroïdes. Quel pied ! Il y en a d’autres sur ce disques, Hate Me! est monstrueuse et ce disque tient bien la distance. Il convient de relativiser un peu ce dernier point car la formule du groupe a un peu tendance à se répéter. Aussi, je trouve que le disque est très dense et cela peut en gêner certains (ah on n'est pas chez David Gilmour ici !). Il y a beaucoup de notes, de parties différentes et le tout est assez « épais » à absorber. Mais quel brio, quelle énergie, que d’idées !!

Ce Follow The Reaper, autrement appelé l’album bleu par les fans, est bel et bien mon préféré de Children Of Bodom, le sommet artistique du groupe car un peu plus accessible que les deux précédents. Ces gars (aux alentours de leurs vingt ans) ont enchainé Something Wild, Hatebreeder et Follow The Reaper en trois années et cela reste a posteriori une performance impressionnante qui mérite le respect (dont le groupe a toujours bénéficié). Le groupe tournera un peu en boucle par la suite mais qu’importe, ces albums demeurent et méritent qu’on y revienne. Et je ne mentionne même pas le nombre de groupes inspirés par ce combo. Que serait le Metal sans les Scandinaves ?! Un disque impérial.

Tracklist de Follow The Reaper :

01. Follow The Reaper
02. Bodom Avec Midnight
03. Children Of Decadence
04. Everytime I Die
05. Mask Of Sanity
06. Taste Of My Scythe
07. Hate Me!
08. Northern Comfort
09. Kissing The Shadows