Avant de parler de Chey ’N’ Shiners et de cet EP à proprement parler, je vais me pencher quelques instants sur le chant, et plus particulièrement sur Cheyenne Janas. Et oui car quand on a dans son écurie une chanteuse ayant déjà eu plusieurs carrières (même si c’est bien loin du style proposé et chroniqué dans les pages de notre webzine), et que cette dernière est une chanteuse hors pair, il est logique de s’y attarder un peu non ? Bon pas que, mais ça permet de remettre le contexte. Cheyenne c’est pour ceux qui ne le savent pas (et je sais que vous serez nombreux, d’où mon intro sur la demoiselle) est une chanteuse connue pour avoir fait l’émission The Voice en 2020, et avoir atteint la demi-finale, excusez du peu ! Elle avait également fait l’émission La France à un Incroyable talent en 2015, c’est dire si la volonté de percer était présente. Et puis un album et un single plus tard, le démon de metal étant assez difficile à perdre, elle est repartie vers des contrées musicales plus propices à nos oreilles metalleuses, et vu le talent de cette chanteuse, c’est un sacré atout pour le groupe Chey ’N’ Shiners que je ne résumerais pas seulement au chant. C’est donc dans nos contrées montagneuses, et plus particulièrement les Alpes, à Chambéry pour être précis que le groupe s’est formé autour de Jerem G à la guitare, Hugo Groovy à la basse, Pierre Gardet à la batterie et comme je l’ai évoqué plus haut Cheyenne Janas au chant, pour nous offrir un hard rock old school et groovy avec des influences Aerosmith ou Extreme, voir bluesy par moment, et il faut déjà noter qu’ils en ont sous la cafetière nos amis.
La première chose que je veux mettre en lumière c’est que pour un premier EP, c’est super chiadé au niveau de la production, un vrai boulot d’orfèvre qui nous laisse imaginer un groupe ayant bien roulé sa bosse plutôt que des néophytes. Dès le premier titre Last Night Was A Better Night tout est placé et juste : un chant parfait, mais fallait-il encore en douter ? Les riffs font de suite penser à Aerosmith, presque trop par moment, mais est-ce péché ? Je ne pense pas, en tout cas la guitare est sacrément présente, et le titre explore même par moment le côté bluesy rock. Chey ’N’ Shiners nous envoie la tartine de phalanges dès le premier titre, et ça ne va pas s’arrêter.
Sur Let’s Dance ça groove plus avec un côté plus speed et une guitare qui vient en appui du chant, des changements de rythmes qui prennent l’auditeur par surprise et un Pierre Gardet qui montre aussi ses crocs derrière ses fûts sur ce titre. Le genre de chanson qui aurait pu avoir sa place sur un album d’Extreme sans problème. Et pourtant à l’écoute de cet EP, force est de constater que le groupe ne se repose pas sur ses lauriers (il manquerait plus que ça), et balance un Kill You ‘Till You Die qui va explorer du côté du punk blues rock, un truc bien nerveux et concis de moins de trois minutes, enfin deux minutes trente quand on enlève l’intro, mais deux minutes trente, plein pot. En revanche je reste quelque peu mitigé sur Somewhere In My Mind, titre au demeurant excellent et parfaitement envoyé, avec un refrain qui déboîte tout. Le seul hic, et je laisse nos estimés lecteurs et auditeurs se faire une opinion, c’est le riff balancé d’entrée qui ressemble beaucoup à Walk This Way. Alors OK, l’influence Aerosmith est très présente, mais là… Bon cela reste un détail, le reste du titre et, comme je l’ai dit topissime, et le solo de guitare tel qu’on pardonne le riff initial. Chey ’N’ Shiners parachève son EP sur une ballade là encore teintée bluesy, Ain’t No Traitor Like You qui met en exergue ici aussi tout le talent de Cheyenne, ce style de chanson étant une ode à sa voix, et pour clôturer cet EP quoi de mieux que ce titre.
Cinq titres, mon dieu que c’est court quand c’est superbe ! Et même si je comprends parfaitement ce choix, les coûts de productions ne sont pas bon marché et il faut faire ces choix. C’est aussi pour cela qu’on trouve de plus en plus d’EP sur le marché, c’est court pour l’auditeur que nous sommes (je l’ai dit ça il me semble), mais ça permet aussi de montrer le travail d’un groupe, et quand dans notre cas présent ce dernier est très bien fait, on passe un excellent moment en leur compagnie, en espérant les retrouver rapidement sur scène, leur musique est faite pour ce format.
Tracklist de Let’s Get Mad :
01. Last Night Was A Better Night 02. Let’s Dance 03. Kill You ’Till You Die 04. Somewhere In My Mind 05. Ain’t No Traitor Like You