Artiste/Groupe:

Celeste

CD:

Assassine(s)

Date de sortie:

Janvier 2022

Label:

Nuclear Blast

Style:

Célestin

Chroniqueur:

Mythos

Note:

15.5/20

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J’ai toujours eu un rapport assez paradoxal avec Celeste : une phase de fascination, enchainant un Nihiliste(s) ou un Misanthrope(s) d’une traite, sans coup férir ; puis une grosse période d’accalmie, où je laisse les albums de côté, beaucoup moins touché par leur style.

Ces périodes n’ont pas de sens ou de dynamiques particulières, elles sont purement et simplement de l’ordre de l’aléatoire. Et cette année, je ne sais toujours pas où me situer. Je l’avoue. Cela étant dit, je vais quand même tenter le coup de la chronique, au risque, peut-être, de passer à côté ou de sur-interpréter certaines choses dans ce nouvel opus, titré comme à leur habitude, au féminin (pluriel) : Assassine(s).

Première sensation, assez évidente au premier abord, c’est le lissage du style. Vous le savez sans doute, Celeste ne s’embête pas avec les étiquettes. On peut donc lire qu’ils jouent à la fois du Black Metal, du Sludge, du Post-Hardcore, et sans doute tout cela en même temps. Encore un paradoxe difficile à résoudre : signature efficace et singulière ? ou flou définitionnel laissant l’auditeur se perdre au fil des cavalcades (souvent) hallucinées ? Assassine(s) résout pour moi cette question avec facilité, puisque le lissage permet une appropriation plus rapide de l’opus, sans se prendre la tête à chercher des références dans un, ou un autre des styles précités. Celeste fait du Celeste. On va se contenter de ça, et c’est déjà très bien.

Le chant est tout à fait audible, ce qui fait que les paroles sont bien mises en valeur, par rapport aux premiers opus notamment. Cependant, le paradoxe revient vite chez moi. Oui c’est plus audible, mais est-ce que ce n’était pas la noirceur et la lourdeur d’un Morte(s) Nee(s) qui me fascinait justement ?

Je sais, je me perds, je vous perds, on est perdus. L’indécision, encore. Alors que normalement il me suffit d’un riff, d’une atmosphère pour être absorbé par le tourbillon de la musique et des ambiances, Assassine(s) me complique sévèrement la tâche. C’est sans doute une bonne chose, une bonne remise en question sur le chroniqueur et sa chronique, en dilettante, claquant son soliloque au clavier.

Alors que dire de plus ? Assassine(s) vise sans doute plus juste que le précédent opus, plus précis, plus minutieux, moins dispersé. Une bonne entrée en matière dans l’univers de Celeste, avant de se replonger dans les premières pépites des années 2008-2009. Nul genre ne domine, seul l’objectif est atteint, celui de poursuivre l’écoute d’une traite, avec facilité et sans ambages. Une autre manière d’aborder la musique des Lyonnais, mais la pochette, toujours magnifique dans son travail photographique, vous rappelle que Celeste reste Celeste, que la noirceur est toujours là, à corps perdu, aux grains sur la peau, à la chaire troublée… C’est d’ailleurs la dernière piste, Le Cœur Noir Charbon qui a fini par me cueillir là où il fallait, avec le chant le plus « blackisant » de l’album, et son rythme alterné entre batterie mitraillette et mid-tempo. Je ne doute plus. Merci.

Tracklist de Assassine(s) :

01. Des Torrents De Coups
02. De Tes Yeux Bleus Perlés
03. Nonchalantes De Beauté
04. Draguée Tout Au Fond
05. (A)
06.  Il A Tant Rêvé D’elles
07. Elle Se Répète Froidement
08. Le Cœur Noir Charbon

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