Artiste/Groupe:

Cattle Decapitation

CD:

Terrasite

Date de sortie:

Mai 2023

Label:

Metal Blade Records

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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Mine de rien cela fait maintenant vingt-cinq ans que Cattle Decapitation nous broie régulièrement le museau à grand coup de Death-Grind et surtout à nous mettre face à nos paradoxes et nos échecs qui nous envoient droit dans le mur. Là ou Death Atlas ne nous contait pas « fleurette » mais la fin de notre monde à cause de l’impact néfaste de l’homme sur son environnement (qui peut être vu comme une « prédiction » de la crise sanitaire de 2020…), Terrasite prend la suite direct et complète le premier tableau avec comme idée première que le cafard peut survivre à une guerre nucléaire et nous présente cette humanité 2.0 par le biais d’une pochette bien explicite. (Nouvelle prédiction ?!…)

Musicalement, le groupe est au sommet de son art. Le quatuor instrumentiste que sont Josh Elmore et Belisario Dimuzio aux guitares, Olivier Pinard (le bien nommé…) à la basse, et David McGraw à la batterie affiche une virtuosité sans faille. D’autant qu’elle est couplée à une intensité juste folle, bon ok Cattle Decapitation n’a jamais fait dans le bal musette, mais sincèrement il y avait longtemps qu’un album ne m’avait pas demandé autant d’effort pour l’appréhender. Entre les coups de butoirs à répétitions de Scourge Of The Offspring, les accélérations tonitruantes de The Storm Upstairs, ou encore le martèlement de Solastagia, il est difficile de ne pas s’incliner devant ce flot de puissance qui dévaste tout.

Je ne peux pas non plus taire la performance de Travis Ryan au chant, on connait déjà son talent et surtout ses capacités hors normes, mais je trouve que sur ce disque il prend par moment des risques qu’il ne s’autorisait pas forcément jusque-là. On connait ses techniques de chanteur de l’extrême, mais il peut être également un extrêmement bon chanteur. (Cela va souvent de pair dans ce sens-là…) Sur le titre …And The World Will Go On Without You, Ryan ouvre son champ des possibles, et rend ce titre à la fois plus aéré (tout est relatif hein…) et épique à souhait.

Au final, le titre qui fait la synthèse de ces deux effets cumulés, c’est Just Another Body. Un excellent morceau à tendance progressive qui avoisine les dix minutes. Le groupe nous démontre qu’il est aussi à l’aise dans son aspect direct et bas du front, que dans des contrées plus mélodiques et ambiancées. Un titre parfait en guise de conclusion, et qui pour tout amateur de musiques extrêmes, peut être un album qui s’en rapproche.

Alors oui, cet album peut souffrir de la comparaison par rapport à d’autres albums du groupe, non pas par sa qualité qui, elle, est une fois de plus exceptionnelle, mais par rapport à ce qu’il pose pour le futur du groupe. Au bout de vingt cinq années de carrière un groupe a besoin d’évoluer, et Terrasite peut prétendre à ouvrir de nouvelles choses pour le quintet, sans pour autant se dénaturer. Cet album a bien des qualités, mais reste un sacré pavé à digérer, c’est le seul bémol qui m’empêchera de lui mettre un coup de cœur…

Tracklist de Terrasite :

01. Terrasitic Adaptation
02. We Eat Our Young
03. Scourge Of The Offspring
04. The Insignificants
05. The Storm Upstairs
06. …And The World Will Go On Without You
07. A Photic Doom
08. Dead End Residents
09. Solastalgia
10. Just Another Body

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