Sixième album de Cats In Space, groupe outre Manche dont l’écho reste assez modéré dans l’hexagone pour rester dans du politiquement correct. Groupe encensé au Royaume Uni, les critiques ne sont qu’une suite de superlatifs et autres éloges puisqu’ils ne voient en eux rien moins que les successeurs de Queen, et rien que ça pour un anglais doit vous foutre une sacrée pression tant ce groupe est resté dans les cœurs des britanniques. Il est vrai que leur projet musical ressemble par moment à ces derniers, et les Anglais sont toujours orphelins de Freddie Mercury, aucun successeur vocal ne s’est encore manifesté, au grand dam de nos voisins anglo-saxons. Pourtant ne les considérer que comme une pale copie de Queen est trop réducteur tant le talent de Cats In Space est grand, et leur musique sacrément bien chiadée. Donc pour tous les lecteurs de cette missive qui seraient tentés de découvrir ce groupe, pour toux ceux dont ce nom n’évoque rien, je ne saurais que les conseiller de foncer sur cet opus qui sera évoqué dans ces quelques lignes.
Pour illustrer Cats In Space, il faut reprendre la DeLorean et imaginer le groupe dans cette « time machine » pour reprendre le titre de l’album en 1984 et arriver jusqu’à nous en 2024. C’est comme s’ils avaient juste 40 ans de retard. C’est donc l’alchimie entre Damian Edwards au chant, Greg Hart à la guitare, Andy Stewart aux claviers, Steevi Bacon à la batterie, Jeff Brown à la basse, et Dean Howard à l’autre guitare qui va nous faire voyager entre Arena Rock, Hard FM ou encore hard rock teinté eighties pour tous les aficionados du genre. Pour comprendre leur univers il suffit d’aller faire un tour sur le site internet superbement réussi, et voir tout le merch que le groupe propose. Rien n’est laissé au hasard, ils bossent sur tous les fronts et méritent les louanges faits sur eux. Essayez de résister à leur merch, moi je n’ai pas pu. Enfin, il est grand temps de prendre nous aussi une time machine pour plonger dans cet opus. Dès les premières notes de Time Machine l’influence de Queen et Journey est très présente avec une belle mélodie, un refrain qui risque de vous rester bien ancré dans la cervelle et des riffs acérés et on a un titre plaisant du début à la fin. Ça enchaîne avec My Father’s Eyes, morceau qui monte progressivement avec la présence d’un solo magnifique et une voix qui envoie du lourd.
Si sur Crashing Down la présence de claviers risque de voir ce morceau qualifié de daté pour certains avec également une grosse partie de cuivres et la présence des chœurs qui envoient du who-ho à tout bout de champ (de chant ?), c’est au final et surtout un moment d’une justesse presque magique et une fois de plus accompagné par un solo de guitare qui emporte tout sur son passage. La ballade Forever And Ever est portée par le chant et le clavier, même si la présence des who-ho ici aussi est dispensable. Si le titre est sympa, il peut laisser paraitre un léger sentiment de trainer en longueur. Le groupe enchaine le gros rythme, gros tempo et riffs efficaces sur Run For Your Life. C’est très hard FM avec ce refrain soutenu par les claviers, mais là aussi c’est super entrainant sans pour autant tout arracher. Ici aussi le solo assure un max avec des effets wha-wha. On retrouve la patte du groupe avec This Velvet Rush, sorte de ballade très queenienne avec de belles envolées lyriques, oui même si e m’emballe un peu, le chant est parfaitement juste et plaisant. C’est un très beau titre même si ce n’est pas metal pour deux sous.
Sur Yesterday’s Sensation on retrouve un morceau rock assez sympa qui m’a de suite fait penser à Barclay James Harvest avec ce son progressif et ses claviers omniprésents. Les amateurs de ces derniers seront ravis tant la comparaison est frappante, mais également très flatteuse. Ça repart sur une ballade avec When Love Collides, le groupe en est friand, il faut le reconnaitre, mais cela va bien avec le projet global. C’est une fois encore basé sur un chant / clavier, alors oui, ceux qui ne supportent pas ces chansons vont en être pour leur grade, l’album en regorge, mais elles sont toutes parfaitement exécutées et font mouche à chaque fois. Celle-ci monte progressivement jusqu’au final, c’est vraiment sympa. Et que dire de cette reprise de Music de John Miles en version rock progressive à la sauce Cats In Space qui parachève l’envoutement que cet album procure tel une apothéose. La voici en cadeau :
On a beau se dire que ce n’est pas metal, pas bourrin, pas ceci, pas cela, c’est juste réalisé à la perfection. Chaque titre donne cette envie d’en vouloir encore. Le groupe a trouvé son univers, sa patte, son public et chaque nouvelles oreilles qui se penchent sur leur musique ne sont que fans en devenir.
Tracklist de Time Machine :
01. Time Machine 02. My Father’s Eyes 03. Crashing Down 04. Occam’s Razor (Not The End Of The World) 05. Forever & Ever 06. Ivory Anthem 07. Run For Your Life 08. The Velvet Rush 09. Yesterday’s Sensation 10. Immortal 11. When Love Collides 12. No Regrets 13. Music 14. How Does It Feel 15. This Velvet Rush (Ghost Mix)