C H R O N I Q U E
Attendu au tournant après un Kill qui marquait du sceau de la terreur la livraison
du Cannibal Corpse nouveau en 2006, le groupe doit absolument continuer dans
sa lignée si il veut asseoir enfin et définitivement son statut de groupe incontournable
du Death Metal, et plus uniquement du Death gore grind. Exit la furie des débuts,
exit le repas a base de cadavres décomposés ayant sautés sur des mines, exit le thème
sanguinolent des pochettes d'albums...ah ba non, en fait la pochette d'Evisceration Plague
est totalement Cannibal Corpse ! Et le titre aussi ! Pourvu que le groupe ai gardé sa
lourdeur nouvelle du cru 2006... Réponse en musique : premier assaut, Priests Of Sodom,
George Fisher fait toujours le métier en attaquant direct par un cri a faire se dresser les poils
d'un chat encore plus haut que fasse à un pitbull enragé. C'est lourd, écrasant, compact, Webster
est toujours le plus fort, et le duo magique Barret/O'Brien défonce toujours les médisants
qui disaient que Cannibal Corpse était fini depuis belles lurettes. Ces prières ont un arrière
goût plutôt sympathique de Make Them Suffer, hymne sans conteste du précédent opus, et là on
se dit que le groupe n'a pas perdu sa verve. Et ça, c'est cool. Parce que l'enchaînement avec
Scalding Hail, il bute. Grosse accélération qui pique dans les gencives, c'est la guerre. Le
rythme effréné des guitares donne une ambiance hystérique a un morceau de 1'47 montre en main
qui décrasse tout (même votre cheminée !). To Decompose ralentit le rythme en son break
pour écraser de tout son poids d'enclume nos pauvres têtes qui y étaient pourtant préparées.
A Cauldron Of Hate y va de son solo d'enfer, en enfer d'ailleurs, qui nous ferait presque cuir
sur place. On enchaine et fonce tête baissée vers Evidence In The Furnace qui nous permet de
parler aussi du dernier musicien dans la place : Paul Mazurkiewicz, batteur et gardien du marteau
pillon américain. Il assure de toute son aise les rythmiques changeantes, les passages rapides et furieux
comme les plus lents et lourds. Il est a l'instar de ses camarades : rien a redire, du travail de
très grands professionnels. Vient ensuite le morceau titre, Evisceration Plague. Là, peu de mots.
On se tait et on admire. Voici en quelque sorte le morceau qui résume tout : lourdeur, folie,
hérésie mélodique, éructations, retours de batteries qui font froid dans le dos, oui, en fait ce
Cannibal là fait peur. On prend alors conscience de la grosse masse noire qui s'affaisse sur nous,
de ce déferlement de morts, de la véritable boucherie que constitue cet Evisceration Plague.
Rarement le groupe n'a parut aussi sur de lui, aussi déterminé à exterminer, tout, quoique ce soit,
qui se dressera sur sa route musicale. Et quand résonnent les blasts de Skewered From Ear To Ear,
avec son petit début de solo nordique, qui se finit en orgie de notes totalement hors de contrôle,
la messe est dite. Cannibal Corpse touche enfin au but, personne après cet album ne pourra le
contester dans son droit de prétendre au titre de grand parmi les plus grands, jouant dans la même
cours que les Morbid Angel, Napalm Death et autres Nile. La first division of Death. Ouaip,
c'est exactement ça.
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