Brunhilde est une célèbre guerrière de la mythologie nordique. Très connue dans les traditions scandinaves, on la retrouve souvent dans les morceaux des groupes de folk metal allemands. On citera pour appuyer notre propos l’excellent titre à son nom d’un Saltatio Mortis. Il me faut cependant alerter l’estimé lecteur immédiatement. Si le groupe Brunhilde est bien allemand, il n’a rien à voir avec la scène folk. (mais alors vraiment rien à voir). Nous sommes ici devant un groupe œuvrant dans un croisement punk, metal et même parfois new wave. Nous sommes donc loin de la première impression que je m’étais faite à la lecture de leur patronyme. Leçon du jour : ne pas trop se baser sur les étiquettes ! Bon je vais quand même me mettre en mode rabat-joie : un nom de groupe c’est quand même un point de repère pour qui ne connaît pas une formation. Je sais c’est regrettable, on ne devrait pas se baser que sur ça, mais vu la profusion de musique proposée, il faut bien s’adapter et orienter au mieux un auditoire déjà fortement sollicité ! 

Les présentations n’étant pas complètes, je poursuis mon descriptif. Originaire de Fürth, banlieue de Nuremberg, le groupe s’articule autour du binôme Carolin Loy et du guitariste Kurt Bauereiss. La référence à Brunhilde via le nom du groupe semble justifiée non par les thématiques scandinaves mais par la personnalité extravertie, sauvage de la chanteuse, personnage assez décomplexée comme le montrent les vidéos du groupe. CQFD. Cela permet aussi de bien montrer qui est l’âme / la force motrice du groupe. Ceci fait, le groupe est une vraie tornade musicale avec une grosse dose d’énergie. Avec une production assurée par un certain Charlie Bauerfeind (Blind Guardian, Helloween et j’en passe, je pourrais citer à l’aise toute la scène allemande) et enregistrée à la « maison » dans le studio du groupe, Brunhilde se fait déjà remarquer avec une attitude rock n’ roll. Cette dernière est encore accentuée par le fait de nommer ce nouveau disque 27, référence a priori directe au fameux club du même nom … Mais le groupe, conscient que ce sujet a déjà été traité maintes fois a élargi son sujet et a choisi de raconter des histoires sur des anonymes étant décédés à ce même âge. J’ai bien dit « élargi » son sujet car la référence à un certain James Douglas sur la reprise de The End, titre emblématique des Doors, est présente. Question reprise, on retrouve aussi une version bien speedée de The House Of Rising Sun, archi dynamique. 

Si cette chronique traite de ce 27, je vais me permettre d’associer ce dernier disque et le précédent paru en 2021 To Cut A Long Story Short. Ces deux albums ont été produits pendant la période des différents confinements et ne sont finalement distants que d’une petite année. On retrouve ce qui est la marque de fabrique du groupe avec un chant assez original de Carolin Loy avec une voix bien rock qui peut rappeler celle d’une Courtney Love, ce qui me permet une référence indirecte au club des 27. Le disque, et plus globalement la musique de Brunhilde décontenance un peu, tout à tour très rock puis presque metal. Reste un registre rock écorché sympathique, vivant et suffisamment varié pour accrocher son auditeur, idéal pour les fans d’Halestorm. Si tout cela reste assez balisé avec un côté 90’s certes plaisant mais avec une légère impression de déjà-vu, Brunhilde m’a bien plu. Une bonne écoute estivale, assez fraîche et qui rappelle si besoin en était l’excellente vivacité de la scène allemande. 

Tracklist de 27 :

01. Excerpts From Psalm 27
02. Son Of A Gun
03. The Winner Takes It All
04. Girls With 1000 Scars
05. Apartment 213
06. Snafu
07. Cut My Rockin’ Brain
08. Eye For An Eye And Tit For That
09. Friendly Fire
10. Are The Kids All Right ?
11. The End (The Doors cover)
12. The Book Of Revelation
13. House Of The Rising Sun (The Animals cover)