C H R O N I Q U E

Borislav MITIC est né en Serbie et vit au Canada, à Montreal plus précisément. Il a commencé la guitare à l'âge de 11 ans, tentant de copier ses "héros" de l'époque, Michael SCHENKER, Ritchie BLACKMORE et Jimi HENDRIX. A 18 ans, il avait atteint un niveau professionnel, et commençait à écrire des compositions instrumentales, fortement influencées par le classique ainsi que par le style de guitaristes tel que Ygnwie MALMSTEEN.

Il nous livre son troisième album, composé de 10 titres instrumentaux, pour un peu plus de 54 minutes de musique.

Le précédent album datait de 1999, ce qui constitue une durée assez longue entre les deux albums. Mais MITIC n'est pas resté inactif, et a participé à plusieurs albums avec de grands noms de la scène rock et hard-rock.

A l'écoute de ce nouvel album, on reconnaît tout de suite l'influence néo-classique prépondérante dans les différentes compositions. On reconnait très bien le style flamboyant néo-classique de MALMSTEEN. Pas le MALMSTEEN qui nous pond de la mer... depuis quelques années. Non, celui qui révolutionna pour partie la guitare instrumentale et nous livra quelques albums qui restent de pures merveilles à mon goût ("Rising forces", "Eclipse", "The seventh sign", "Magnum opus", etc.).

On reconnaît d'ailleurs de nombreuses influences dans cet album. Certains titres rappellent beaucoup DREAM THEATER, tel "Secret of life" qui m'a semblé très inspiré par certaines progressions instrumentales que l'on retrouve sur l'album "Awake".

De même, certaines pistes sonnent très SATRIANI, comme la piste 3 "Hidden", qui m'a beaucoup rappelé également l'album "Suspended animation" de John PETRUCCI. J'ai eu l'impression de retrouver le même mordant de la guitare et le même "dialogue" de l'instrument, entre la mélodie développée avec des sons assez tranchés d'un côté, et de l'autre des développements de gammes beaucoup plus fluides et liés.

Mais quelles que soient les influences ou les inspirations qu'on croit déceler, comme sur le final de la piste 5 "Promises", cela reste un style original et qui est propre à MITIC. C'est d'ailleurs là que cet album est génial, c'est qu'il est parvenu à faire du neuf dans un style pourtant largement balisé.

Et puis des titres comme "Within all existence" (la piste 4) font vraiment du bien : une mélodie, une guitare à cent à l'heure, des montées et des descentes de gammes tellement dingues que je ne m'étais jamais rendu compte qu'il y avait autant de notes sur un manche de guitare !!!

La seule chose qu'on peut regretter, c'est l'absence de mélodie immédiatement mémorisable. Quel amateur de SATRIANI ne s'est jamais surpris à siffloter la mélodie de "Not of this earth" ou de "Always with me, always with you". C'est un peu ce qui manque sur cet album.

En revanche, il ne tombe jamais dans le travers de la technique pour la technique. C'est à dire que les compositions sont effectivement ultra-techniques avec des notes par paquets de cent. Mais elles restent toutes agencées dans une progression et une unité réelle et accessible, qui évite à cet album de tomber dans l'écueil hélas trop souvent habituel de ce registre : une démonstration technique sans âme. Ce n'est pas le cas ici. C'est évidement une démonstration technique, mais qui sert vraiment les compositions, même s'il manque tout de même à mon goût des mélodies plus accrochantes.

Au final, un très bon album, j'irais même jusqu'à dire "enfin un bon album" de shred d'inspiration néo-classique, car les grands noms du passé, ces derniers temps, ne nous délivrent plus qu'une petite production routinière bien terne à mon goût. Alors ça fait du bien d'entrendre des trucs originaux, biens faits et qui ont la pêche, et il faut en profiter !