Je ne ferai pas l’affront à nos illustres lecteurs de présenter le célébrissime groupe Bon Jovi qu’on ne présente plus depuis très longtemps. Celui qui a sa place à la droite des plus grands de la scène metal américaine et même mondiale, membre du Rock N Roll Hall Of Fame et d’un nombre substantiel de Grammy Awards, le groupe qui a trusté les ondes mondiales avec ses tubes, MTV avec ses clips, remplis un nombre incalculable de stades et salles partout dans le monde sur plus de quarante ans d’une carrière exceptionnelle de longévité, c’est tout ça Bon Jovi pour les quelques-uns qui auraient roupillés dans une grotte en ermites (Zeppelinienne ?) depuis plus de quarante ans. Je ne reviendrai pas non plus sur la longue carrière du groupe, ses tubes, et ses 16 albums sans compter le petit dernier Forever dont nous allons faire un brin de causette sous peu, Bon Jovi ce n’est plus ni moins qu’un mastodonte du hard rock FM, enfin du rock en général, faisons la courte. Moi, personnellement je n’attendais rien du groupe, et c’est juste pour toutes les raisons évoquées ci-dessus que j’ai prêté une oreille attentive au dernier rejeton Forever qui vient de pointer le bout de son tarbouif. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a tenu ses promesses cet album, surtout quand on ne s’attend à rien ! Je l’aurais presque compris si le groupe sortait un album par an, dans le genre OK, un skeud tous les ans ça sent la panne d’inspiration et ça se comprend. Sauf que là ça fait quatre ans entre celui-ci et le précédent, 2020 qui n’était déjà pas très folichon il faut le reconnaitre. Parce que oui, Bon Jovi surfe sur son prestige depuis un moment sans produire de galette complète, et ça depuis 2013 tiens tiens… En gros depuis le départ de Ritchie Sambora ni plus ni moins. Ce dernier ayant tiré sa révérence cette année là, le remplaçant Phil X fait le job, mais n’est pas le compositeur hors pair qu’est Ritchie. Ceci étant dit, il reste quoi de Forever ? Et bien pas grand-chose qui vous fera vibrer, si ce n’est Living Proof où on retrouve une partie sympa de guitare talkbox, sauf que c’est moins bon que ce que faisait Ritchie, un refrain plutôt sympa et un titre un peu rock dans le fond, on se raccroche à ce qu’on à dans les oreilles, même si ça n’envoie pas du gros son.
Le reste est d’une mièvrerie à faire pleurer, même le premier single Legendary est mou du genou et apporte que dalle à l’édifice, et je vous passe les We Made It Look Easy ou encore The People’s House d’une gentillesse coupable, dont on imagine bien le groupe ne pas vouloir froisser la frange la plus pop de sa fan base.
Et que dire des ballades de cet opus ? Si Bon Jovi par le passé a su nous faire tirer des larmes sur des ballades monumentales telles Bed Of Roses ou Always en son temps, l’une des marques de fabrique du groupe est bien entendu ces fameuses ballades. Ici on recense trois ! Kiss The Bride avec une section de cordes, banale à souhait, triste mais dans le sens de la déception, là les larmes sont très loin, I Wrote You A Song, aussi pauvre que la précédente à ceci près, l’ami Jon Bon Jovi était clairement en manque d’inspiration pour pondre un truc pareil. Une petite dernière avec My First Guitar, et son refrain à mourir de rire « I’m in Love with my First Guitar », ok stop n’en jetez plus la coupe est pleine. Et pour ceux qui trouvent que j’ai la dent dure, faite comme moi et enchainez I Wrote You A Song et Bed Of Roses, le contraste est saisissant, on dirait deux groupes différents.
Vous l’aurez compris, moi ce disque ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, loin de là, et je le dis. Y’a vraiment pas grand-chose à garder dans toute cette guimauve musicale où tout est joué pour faire plaisir au plus grand nombre. En même temps, je pense que Bon Jovi n’en a rien à cirer de mon avis, parce qu’avec ce disque, même s’il n’est pas bon et c’est le moins qu’on puisse dire, il vont encore remplir des stades et des grandes salles à tarabasse, l’immense majorité des fans vont pardonner ce nouvel écart musical, de toute façon si on vient voir le groupe sur scène aujourd’hui c’est pour entendre les vieux trucs qui nous font vibrer non ? Le problème avec cet album, tout comme les précédents depuis une dizaine d’année, un seul être vous manque et c’est tout un pan du groupe qui est décharné. C’est bien simple : Bon Jovi sans Ritchie Sambora, ça part en cacahuètes, et moi pour le coup, je passe mon chemin.
Tracklist de Forever :
01. Legendary 02. We Made It Look Easy 03. Living Proof 04. Waves 05. Seeds 06. Kiss The Bride 07. The People’s House 08. Walls Of Jéricho 09. I Wrote You A Song 10. Living In Paradise 11. My First Guitar 12. Hollow Man 13. That Was Then This Is Now