Je découvre, comme vous, je suppose, ce groupe originaire de Strasbourg et composé de Cyrielle Duval (chant, guitare), Anthony Osché (guitare, basse et piano) et Jelly Cardarelli à la batterie. Jelly était derrière les fûts de l’album Life d’Adagio (et batteur de Disconnected) et ça n’est pas la seule connexion avec Adagio, car cinq des sept morceaux ont été composés par, ou avec Stéphan Forté (My Difference, Release Me, Unchain, Mother Earth, Disorder). Stéphan est considéré par Cyrielle comme un véritable mentor, en plus d’être son prof de guitare (et celui d’Anthony). Si vous vous demandez ce que le nom Black Hellebore veut dire, sachez que c’est le nom d’une fleur, l’Hellébore noir (masculin), plus connu sous le nom de rose de Noël et réputée pour soigner la folie et son utilisation en magie noire.

Ce premier album bénéficie d’une production monstrueuse gérée par Cyrielle en personne, alors que Jelly (qui possède un studio d’enregistrement) a assuré mixage et mastering. L’album est assez court (36mn), alternant heavy, metal sympho, chant cristallin et growl dans une série de morceaux aux refrains souvent très accrocheurs qui m’ont fait penser un peu à Kobra & The Lotus. Le chant de Cyrielle est superbe, quel que soit le style.

J’ai de suite accroché au premier titre, My Difference, dont vous pouvez découvrir grâce au clip suivant:

C’est puissant, le chant de Cyrielle déborde d’énergie, c’est vraiment très accrocheur et on est curieux d’entendre la suite. La suite, c’est Release Me, un morceau à deux vitesses, un couplet typé ballade, très sympho, surchargé de claviers, alors que son intro et son refrain sont plus riffés. Je trouve que ça casse un peu la dynamique, même si c’est très bien chanté, c’est moins à mon goût. Unchain prend un peu tout le monde à contre pied, avec une intro ultra indus et électro. Le reste est plutôt une grosse power ballade accompagné de sons électro sur fond de claviers et de gros riffs saturés. J’aime encore beaucoup les effets de chant sur le break, mais moins ces sons synthétiques de percussion, même si je reconnais que ça sonne moderne (oui, je sais, je suis un vieux chnock). Mother Earth est une vraie ballade, très orchestrée, où Cyrielle fait parler ses talents de chanteuse et c’est vrai qu’elle maîtrise totalement le sujet. Je suis moins fan de ce genre de grosse ballade un poil mielleuse, ultra symphonique. On y trouve quand même un chouette solo de guitare et de savantes harmonies vocales sur le final.

Ouf, je retrouve le sourire avec Open Up Your Mind, car Cyrielle se transforme en sorcière/growleuse, pour livrer ce qui me semble le morceau le plus abouti de l’album. Le refrain est une tuerie difficile à se sortir du goliwogh. Tiens essayez donc pour voir.  
 

Alors, il tue pas sa race ce refrain ? Vous aurez aussi remarqué l’excellent solo de guitare d’Anthony et les harmonies vocales de Cyrielle qui accompagne… Cyrielle.

Après être passée par le MAI de Nancy (non sans avoir obtenu, avant, son diplôme d’ingénieur agronome) et eu Stéphan Forté comme prof de guitare, Cyrielle nous prouve qu’à la guitare elle se balade tout aussi bien qu’au chant, avec un morceau instrumental, Diffraction plutôt sympa. Vous pouvez retrouver pas mal de tutos guitare de Cyrielle sur YouTube.

L’album se termine en beauté avec une version metal de la belle et la bête. Le chant clair et cristallin de la belle contrastant avec les growls d’Anthony. Le riff est puissant, le solo de guitare magnifique.  

On fait l’ascenseur émotionnel avec les écarts de style de ce premier album ambitieux. Et même si je ne suis pas fan de metal symphonique, je suis obligé d’admettre qu’on prend son pied à son écoute. L’énergie qu’il dégage est palpable, l’association du chant de Cyrielle et de la guitare d’Anthony est un pari plus que réussi. Cette débauche d’énergie laisse à penser qu’on devrait avoir une suite rapidement.

Tracklist de Disorder :

01. My Difference
02. Release Me
03. Unchain
04. Mother Earth
05. Open up your mind
06. Diffraction
07. Disorder