Black Eye est un nouveau disque (c’est également le nom du projet) estampillé Frontiers Music écrit pour le talentueux chanteur anglais David Readman (Pink Cream 69, Adagio, Voodoo Circle...). C’est le guitariste Aldo Lonobile (Secret Sphere, Archon Angel...) qui s’est vu confié la mission de livrer cet opus, très power metal dans l’esprit. Il a également produit la bête et s’est adjoint les services de quelques collaborateurs, tous italiens comme lui, pour l’enregistrer. Vous trouverez donc aux côtés du vocaliste et du guitariste sus-cités un certain Luca Princiotta (guitariste de Doro), le bassiste Andrea Arcangeli (DGM, Noveria et quelques autres) et le batteur David Folchitto (ex-Fleshgod Apocalypse, Stormlord).
Gros riff de guitare, batterie massive avec double pédale de sortie, chanteur décidé à démontrer que sa voix est toujours bien puissante... voilà ce que l’on trouve sur The Hurricane, un morceau d’ouverture carré, un peu passe-partout, mais relativement efficace. Bonne nouvelle, la galette a de meilleures choses (comprendre des compos un peu plus mémorables) à offrir par la suite... mais attention, il y aura aussi quelques déconvenues. En effet, dès le deuxième morceau, l’énervé Space Travel (qui monte d’un cran sur l’échelle du power musclé), un bémol se fait sentir... et il réapparaitra malheureusement à plusieurs occasions : Readman (vocaliste pourtant très capable) en fait un peu trop, gueule parfois plus qu’il ne chante et, à certains moments, semble quasiment à deux doigts de la rupture (des cordes). Si le morceau reste enlevé et puissant, la mélodie n’est pas assez forte pour marquer et la prestation trop forcée de Readman finit par (me) fatiguer.
Break The Chains balance un heavy metal très européen qui fera plaisir aux fans de Primal Fear (son riff, sa double grosse caisse sont typiques du genre). Classique, très 80s évidemment, mais pas désagréable (même si là encore, Readman montre quelques fois un peu trop haut pour un résultat que je ne trouve pas toujours très "joli"). Quand Black Eye travaille davantage ses mélodies et ses ambiances, l’album marque des points. J’apprécie notamment le thème entêtant de Darkest Night qui a un petit côté (très légèrement) symphonique. Cette compo fait partie de celles que je retiens le plus une fois l’écoute terminée. Midnight Sunset sort les guitares sèches, une atmosphère plus bluesy, un peu de clavier et Readman adopte un chant plus nuancé, c’est appréciable... Quelques compos plus typiquement power sont pas mal non plus mais imparfaites (Under Enemy’s Fire sonne un peu comme du Silent Force, je trouve... mais là aussi, le vocaliste en fait un chouilla trop au moment d’un refrain pas si mémorable que ça en plus).
Je suis un peu déçu par ce premier essai de Black Eye. Et pourtant, je n’en attendais pas grand-chose. Je suis juste passé comme ça, parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté le chanteur mobilisé pour l’occasion et je me suis dit "allez, pourquoi pas...". Ce disque est un peu frustrant parce qu’on sent bien son potentiel (les musiciens ne sont pas des manchots, Lonobile décoche quelques bons riffs classiques et efficaces, il y a du solo costaud, de la batterie qui tabasse, Readman a toujours une sacrée voix et des capacités indéniables) mais l’ensemble ne se révèle pas assez singulier ou marquant. Ce power metal est trop classique ou déjà entendu pour émouvoir et si quelques compos sortent du lot, une bonne moitié n’a pas de mélodies assez fortes pour qu’on la retienne et - surtout - il y a ce souci de vocaliste pas toujours assez canalisé qui a tendance à prendre trop d’espace (et un peu la tête au passage). Pour les inconditionnels du genre ou de David Readman seulement.
Tracklist de Black Eye :
01. The Hurricane 02. Space Travel 03. Break The Chains 04. No Turning Back 05. Darkest Night 06. Midnight Sunset 07. Under Enemy’s Fire 08. The Landing 09. Don’t Trust Anyone 10. When You’re Gone 11. Time Stand Still