Rien que la vue de l'artwork du nouvel album de Billy Sherwood, ancien guitariste du mythique groupe Yes, est accrocheuse. Les trois Parques combinées au titre Citizen, qui veut littéralement dire "citoyen", annoncent la couleur d'une sorte de concept-album retraçant l'histoire de la civilisation.
Et on y est directement projeté. Pas d'intro languissante ou mystérieuse, on entre directement dans le vif du sujet. Le son est bon, bien travaillé, le mix est très bien balancé ; bref, on sent qu'il n'en est pas à son coup d'essai.
Un riff de guitare simple mais qui reste, une structure diversifiée, des harmonies complexes, tous les ingrédients sont là pour faire un cocktail progressif comme on les aime. D’ailleurs, ce premier riff de guitare semble être l'un des fils conducteurs de l'album, car on retrouve quelques occurrences de ce dernier, notamment dans Man And The Machine et Age Of The Atom.
L'équilibre entre sons synthétiques et instruments est vraiment bien fait ; il utilise des sons "nouveaux" et ne reste pas, comme certains groupes, cantonné aux sons "de l'époque".
Une touche country avec Just Galileo And Me est surprenante, mais pas désagréable. En effet, ce morceau est "plus simple" harmoniquement parlant que les autres morceaux, mais je trouve que c'est reposant. Parce que toutes ces harmonies complexifiées par le côté progressif, finissent tout de même par se répéter. Certes, cela donne encore plus d'unité à l'album, mais ça a également un côté lassant. Heureusement, grâce à un morceau comme celui-ci ou Escape Velocity - qui est le morceau que j'ai préféré sur tout l'album - qui change du rythme instauré sur les autres morceaux, avec des harmonies surprenantes et vient comme une bouffée d'air frais.
Un autre point un peu dommage, c'est que globalement, les structures de morceaux, bien qu'inhabituelles par rapport à ce qu'on entend dans des styles plus conventionnels, se recoupent entre elles. On a souvent un thème, couplet, refrain un ou deux ponts insérés, puis une partie pratiquement "a cappella" soutenue par des rythmes ou des synthés, pour reprendre sur un refrain et finir sur le thème. Ce qui est un peu dommage, mais c'est compensé par la qualité globale de l'album.
Tous les instruments sont mis en valeur à un moment ou à un autre et l'on sent bien que Billy Sherwood était à la base bassiste, car nombreux sont les passages où la basse est mise en avant et sort des lignes vraiment cool.
Dans l'ensemble donc, un très bon opus, qui malgré ces quelques "répétitions" saura convaincre les amateurs de musique progressive.
Tracklist de Citizen :
01. The Citizen
02. Man And The Machine
03. Just Galileo And Me
04. No Mans Land
05. The Great Depression
06. Empire
07. Age Of The Atom
08. Trail Of Tears
09. Escape Velocity
10. A Theory All Its Own
11. Written In The Centuries
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