Artiste/Groupe:

Big Scenic Nowhere

CD:

The Long Morrow

Date de sortie:

Janvier 2022

Label:

Heavy Psych Sounds Record

Style:

Desert rock

Chroniqueur:

dominique

Note:

16/20

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Big Scenic Nowhere, c’est un peu l’enfant issu d’une relation extraconjugale de Soundgarden et des Queens of the Stone Age. Fier représentant de la scène stoner californienne, le groupe s’est formé en 2019, sous l’impulsion de Gary Arce (Yawning Man) et Bob Balch (Fu Manchu). Deux EP et un LP (Vision Beyond Horizon sorti en 2020), le groupe vient de sortir un chouette album nommé The Long Morrow. Oscillant entre un desert rock psyché-progressif et un stoner groove (et donc très californien), l’album s’écoute à la fraiche avec beaucoup de facilité. Une bonne production et des musiciens de qualité en font la sortie la plus intéressante et stimulante de ce début d’année.

The Long Morrow est relativement court (trente-sept minutes); composé de cinq titres, il est construit comme beaucoup de disques depuis le revival du vinyle, soit quatre titres « normaux » et un titre d’une vingtaine de minutes, occupant une face entière du disque (en l’occurrence la face B). L’album, tout comme le EP Lavender Blues sorti également en 2020, est en fait issu de jam-sessions. Le EP et ce LP sont la matérialisation d’un travail d’improvisation réalisé en amis. En plus de Gary Arce et Bob Balch (tous deux guitaristes), Bill Stinson (également de Yawning Man) à la batterie et le multi instrumentaliste, chanteur et producteur Tony Reed (Mos Generator) se sont regroupés entre 2019 et 2020, avant de repartir et de travailler ses propres parties chacun chez soi. Un processus créatif intéressant qui demande définitivement un certain niveau de connivence entre les membres pour fonctionner aussi bien.

Les quatre titres de la première face, s’ils ont une trame commune, proposent chacun leur texture propre. Defector (Of Future Days) est psychédélique et atonique, Murder Klipp jouissivement groove, Lavender Bleu étonnement doux et très anglais (même si on sent bien l’influence QotSA en fond…) et court LeDü tout simplement rock et efficace. Les dix-huit minutes d’écoute sont positivement rapides, variées et ultra rythmique. Les lignes musicales se chevauchent, se complémentent sans qu’aucun des instruments ne prennent véritablement le lead. Si l’on excepte deux courts solos de guitare (sur Defektor et Lavender), où celle-ci prend légèrement le devant, cette cohésion musicale est une force incroyable qui aide à l’adoption rapide des titres et au désir de les réécouter rapidement.

Mais la « master piece » de The Long Morrow, c’est sans conteste le titre éponyme, qui prend toute la seconde face. Pour ces presque vingt minutes, le quatuor Californien a été renforcé par Per Wiberg (ex-Opeth) au synthé et Reeves Gabrels (ex-compère de David Bowie dans le projet Tin Machine, et membre actuel de The Cure) à la guitare. Commencé par un groove torride, le titre va progressivement migrer vers une stoner rock psychédélique, par la grâce des solos de guitare et de synthé. Le titre prend carrément du muscle vers les cinq minutes, avec une patine rock-metal qui lui sied à merveille mais également avec des faux-airs de Pink Floyd sur la seconde moitié du morceau. L’ajout des synthés apporte quelque chose de spécial. A la fois musicale et veloutée, cette couche de fond permet de libérer les trois guitares ; celles-ci jouent en se passant le lead, sans jamais s’entrechoquer et toujours soutenues par une base rythmique basse-batterie irréprochable. Franchement ce The Long Morrow est un titre à écouter et réécouter pour en saisir toute la complexité.

Une bonne surprise donc que The Long Morrow et certainement un groupe avec Big Scenic Nowhere à suivre de près tant les musiciens ont eu l’air de prendre du plaisir.

Tracklist de The Long Morrow :

01. Defector (of Future Days)
02. Murder Klipp
03. Lavender Bleu
04. LeDü
05. The Long Morrow

 

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