Artiste/Groupe:

Biff Byford

CD:

School Of Hard Knocks

Date de sortie:

Février 2020

Label:

Silver Lining Music

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

15/20

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C’est le premier album solo d’une voix légendaire du hard rock. Ca peut sembler curieux, mais effectivement, alors qu’avec son groupe de toujours, Saxon, il sort une énième compilation live The Eagle Has Landed Live 40, sensée commémorer quarante ans de bons et loyaux services, le chanteur, âgé aujourd’hui de 69 ans, sort lui son album solo appelé School of Hard Knocks. Le titre que l’on pourrait traduire “L’école des coups durs” est un reflet de la vie de Biff, originaire du Yorkshire, au nord de l’Angleterre, industriel et pauvre, qui n’a pas été des plus faciles, surtout dans sa jeunesse (père alcoolique, mère qui disparait alors alors qu’il n’a que onze ans, lui même père à quinze ans, travail à la mine, …). En 2019, nouveau coup dur, Saxon annule la fin de sa tournée, Biff a fait une crise cardiaque et doit subir en urgence un triple pontage coronarien. Mais le voilà aujourd'hui rétabli, puisque outre cet album, il prépare pour avril un retour sur scène en solo, avec un concept original. En effet, une moitié du show sera un talk-show avec Biff, animé par Don Jamieson (une sorte de Nagui américain) et l’autre moitié, un concert de Biff et son band. Alors son band, justement : sur cet album solo, Biff s’est entouré de beau monde puisqu'on retrouve Fredrik Åkesson (Opeth) aux guitares, Christian Lundqvist (The Poodles) à la batterie et Gus Macricostas à la basse. Ça c’est pour le noyau dur mais il y a aussi une ribambelle d’invités, à commencer par son bassiste de Saxon, Nibbs Carter (basse sur The Pit And The Pendulum et Worlds Collide et co-compositeur de Pedal To The Metal), son pote Phil Campbell (1er solo de School Of Hard Knocks), un autre pote, Nick Barker, batteur d’un nombre de groupes impressionnant (batterie sur The Pit And The Pendulum et Worlds Collide), un autre batteur, celui de Rhapsody Of Fire, Alex Holzwarth (sur Pedal To The Metal) et enfin Dave Kemp (Wayward Sons) au saxo (sur Me And You). Les compos sont presque toutes de Biff. Parfois elles sont co-signées par Fredrik Åkesson, parfois par Nibbs Carter et même son guitariste de Saxon depuis l’origine, Paul Quinn (Me And You). L’album comprend aussi une reprise de Wishbone Ash (Throw Down The Sword) et une autre d’une chanson traditionnelle du Yorkshire (Scarborough Fair). Je trouve l’artwork, le dessin naif de la couverture et les illustrations intérieures très réussis, ils sont l’œuvre d’un artiste anglais, John David Hanley.

Voilà pour les présentations, passons maintenant au son de ce School Of Hard Knocks. L’album attaque avec l’intro de Welcome To The Show, qui monte crescendo en puissance. Le morceau est assez hard rock classique, assez proche du son de Saxon. Biff pousse bien dans les aigus, le solo de guitare est excellent. La chanson éponyme est aussi un pur hymne Saxon-esque, puissant et bien kiffé, Biff y décrit son enfance compliquée. Inquisitor est un texte de Edgar Allan Poe lu par Biff et accompagné à la guitare par Fredrik, c’est court mais chargé d’émotion. The Pit And The Pendulum est un morceau plutôt d’influence moyenâgeuse dans les paroles et dans le break. C’est aussi le morceau le plus long de l’album avec plus de sept minutes. Le morceau épique par excellence. On retrouve du très Saxon pour Worlds Collide, avec un gros riff caractéristique. Scarborough Fair est une adaptation chant/guitare acoustique (dans un premier temps) d’une chanson traditionnelle de la région de Biff, le Yorkshire. Ça sonne très médiéval, Biff-le-barde y fait une belle performance vocale. Basse et batterie se joignent au morceau, Fredrik en profite pour placer un solo de guitare des plus inspirés. C’est un très beau morceau. Pedal To The Metal (“pied au plancher”) redémarre à donf, avec un morceau dans un style Saxon qui dépote. C’est un peu le feeling aussi pour Hearts Of Steel, qui sonne un peu Saxon récent et un peu déjà vu aussi, même si ça reste bon. La reprise de Wishbone Ash qui suit et que je ne connaissais pas du tout, est aussi très médiévale dans l’âme. C’est un morceau long, d’une autre époque, que Biff et ses acolytes arrangent plutôt agréablement. Les doubles voix sont très agréables, les solos de double guitares bien sympas aussi, ça reste une bonne grosse ballade des années 70. Me And You est aussi une ballade mais je la trouve bien sympa, ambiance plus folk, assez légère, bien sympa et le petit solo de saxo vient ajouter une petite touche acidulée pas désagréable. Elle finit sur un fou rire de l’ami Biff. Black and White cloture cet album avec brio, c’est un bon morceau mid-tempo, doté d’un très bon chant et d’un bon solo de guitare et, qui plus est, n’est pas typé Saxon.

Voilà donc, un premier album solo de la part d’un chanteur mythique qui n’a plus rien à prouver à personne. L’homme aurait pu se cantonner à faire son taf dans Saxon, comme il le fait depuis plus de quarante ans, mais non, il voulait imprimer sa patte dans des compositions personnelles. Il avait déjà fait des infidélités à Saxon avec des projets parallèles comme The Hybrid de The Scintilla Project et j’avais trouvé ça très bon. Même si j’ai bien aimé cet album solo, je trouve qu’au final, Biff n’a pas pris beaucoup de risques et s’est relativement peu éloigné de son paysage musical habituel de Saxon. J’ai beaucoup de respect pour l’artiste et j'aime Saxon, mais c’est juste un peu dommage.

 

Tracklist de School Of Hard Knocks :

01. Welcome To The Show 
02. School Of Hard Knocks
03. Inquisitor
04. The Pit And The Pendulum
05. Worlds Collide
06. Scarborough Fair
07. Pedal To The Metal
08. Hearts Of Steel
09. Throw Down The Sword
10. Me And You
11. Black And White

 

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