Bewitcher n’étant point encore connu de notre illustre webzine, commençons par le commencement. Originaire de Portland, Oregon (Etat resté célèbre pour avoir abrité les décors du premier Rambo), Bewitcher est un trio. Cela va étonner car le résultat fait ma foi pas mal de bruit. Pour le style, on peut trouver black / speed / heavy voir d’autres étiquettes encore ce qui démontre la difficulté de positionner les Américains. Après l’écoute de ce Cursed By The Kingdom, je tenterai une synthèse en parlant de heavy avec des influences très dark allant jusqu’à Venom. On le verra cependant, les dynamiques, surtout sur la guitare, font occasionnellement penser à du Iron Maiden mais il serait plus juste de mentionner une réelle dimension speed à la Venom à laquelle s’ajoute un chant bien agressif, sans aller toutefois jusqu’au death sur cet aspect. Nous sommes plus proches d’un Judas Priest que d’un Maiden pour être plus précis. Au final, vous l’aurez remarqué, ce sont des groupes typés 80’s que je vous ai cités avec un réel côté old-school qui ravira les fans de cette décennie.

Etant né au début de la dite décennie et n’écoutant pas de heavy outre mesure, je ne suis pas franchement le parfait chroniqueur pour ce disque mais je vais quand même tenter ma chance. Je me rends compte que j’ai oublié de vous présenter les noms du trio et là accrochez-vous, la dimension occulte du combo va vous plaire. Unholy Weaver Of Shadows & Incantations est en charge du chant et des guitares et Infernal Magus Of Nocturnal Alchemy se charge de la basse. Aux affaires depuis 2013 (avec déjà deux disques à ce jour), le duo a débauché Aris Wales (qui a priori n’a pas encore droit à son nom de scène, ça viendra peut-être) à la batterie en 2019. Les patronymes des deux leaders valent le détour et ont le mérite de bien orienter les auditeurs sur le registre pratiqué et les thèmes abordés. L’artwork, signé Paolo Girardi, est superbe avec un côté dark fantastic là encore très cohérent.

Bon, parlons musique maintenant, nous sommes un peu là pour ça. Je commence par le très positif. La durée du disque est idéale à mon sens, dix titres (dont une intro) pour trente-six minutes, ça fonctionne très bien pour ce style de musique très direct. Le titre Ashe lance gentiment et presque en douceur ce disque avant que le riff de Death Returns … ne sonne le début de la bataille. Ensuite, ça ne se calmera pas et pour un non-grand fan de heavy que je suis, et bien, cela passe vraiment bien. La valeur ajoutée de ce disque, c’est très clairement la guitare. Celle-ci régale et envoie nombre de bons riffs, tantôt Maideniens (l’intro de Satanic Magick Attack), tantôt plus pêchus (Mystifier) toujours au top et dynamiques. La deuxième moitié de l’album tend plus vers du speed avec une agressivité encore accrue. Et les solos sont super réussis gardant toujours une belle énergie. Le chant est bien agressif mais juste ce qu’il faut pour ce style. La dimension black lue de-ci de-là ne me semble pas présente (en dehors de l’imagerie) et musicalement, c’est l’aspect heavy qui prédomine à mon sens.

Le verdict est plutôt simple. Fans de heavy (agressif) et plus globalement de bons sons bien typés 80’s, Bewitcher est pour vous. Ce disque passe très bien grâce à un format très efficace et une dynamique générale hyper cohérente tant musicalement que qualitativement ce qui fait que cela s’écoute d’une traite. Au final, Bewitcher parvient à mixer des influences black / thrash / speed à son heavy pour un résultat intéressant.

Tracklist de Cursed By The Kingdom :

01. Ashe
02. Death Returns …
03. Satanic Magick Attack
04. Electric Phantoms
05. Mystifier (White Night City)
06. Cursed By The Kingdom
07. Valley Of The Ravens
08. Metal Burner
09. The Widow ‘s Blade
10. Sign Of The Wolf