C H R O N I Q U E
Vingt-deux ans de carrière, dix albums (en comptant le nouvel opus qui nous occupe, intitulé Conjuring The Dead), les Autrichiens de Belphegor ont toujours porté bien haut la bannière du Black/Death Metal. Le line-up se compose de Helmuth (vocaux, guitare), Serpenth (basse), Marthyn (batterie) et Schoft (guitare).
Conjuring The Dead été enregistré aux Mana Studios (Floride) sous la direction d’Erik Rutan (ex-Morbid Angel, Hate Eternal), qui a concocté un son précis, équilibré et puissant. Le superbe artwork est signé Seth Siro Anton (Septicflesh), qui a également réalisé celui de Pestapokalypse IV (2006), ainsi que ceux d'albums de nombreux autres groupes tels, outre naturellement Septicflesh et Chaostar, Nile, Paradise Lost, Moonspell ou Soilwork.
Même si la base est naturellement toujours Death/Black, ce qui saute aux oreilles c'est toutefois une orientation plus death, avec notamment une présence plus marquée des growls. Le titre qui ouvre l'album, Gasmask Terror, est speed, brutal, et met en avant un côté bien direct. Très bon titre mais j'avoue ne pas souhaiter que ce soit ainsi durant tout l'album car Belphegor c'est aussi la construction de compos mid-tempo, voire lente, avec des ambiances suffocantes sur lit de mélodies sombres à souhait. Pas de souci à ce niveau (mais je ne m'inquiétais pas !), le titre éponyme vient prouver à quel point Belphegor aime varier les plaisirs puisqu'il incarne parfaitement ce que j'indiquais juste avant, avec petite partie acoustique et choeurs en supplément. La vidéo, bien glauque, enfonce d'ailleurs le clou ! In Death représente une troisième facette sur cet album, rapide, bien heavy, avec des ralentissements bien amenés et un petit côté thrash et un bon solo. Bref, un Heavy/Thrash/Death légèrement saupoudré de black qui fait mouche ! Quant à Rex Tremendae Majestatis, il mêle le speed et les ambiances étouffantes à la limite du Doom... une quatrième tuerie !
A ce stade de l'écoute, ce sont donc quatre compositions bien différentes et toujours prenantes... et la suite ne démentira en rien ce qui précède.
Black Winged Torment est un monument de brutalité et de rapidité, il précède un bien agréable The Eyes, instrumental acoustique qui permet de se reposer les oreilles... avant que paraisse Legions Of Destruction, qui voit Attila Csihar (Mayhem) et Glen Benton (Deicide) venir participer à la fête, au sein d'une variété de tempi, de vocaux et d'ambiances particulièrement intéressante ! Flesh, Bones And Blood est décliné sur un mode où la lourdeur et les tempi modérés sont rois. Bien plus varié rythmiquement, pourvu de hurlements déchirants, Lucifer, Take Her! précède un Pactum In Aeternum pourvu de moments acoustiques, de passages parlés, d'une atmosphère malsaine du meilleur effet, digne d'un bon film d'horreur !
J'apprécie Belphegor car ce groupe a toujours su créer des ambiances et des riffs accrocheurs et très convaincants. Conjuring The Dead ne déroge pas à la règle, avec cette diversité bienvenue qui permet de ne jamais se déconnecter de l'écoute et qui invite à y revenir rapidement. Au final, c'est une réussite de plus de la part de la formation autrichienne !
Tracklist de Conjuring The Dead :
01. Gasmask Terror 02. Conjuring The Dead 03. In Death 04. Rex Tremendae Majestatis 05. Black Winged Torment 06. The Eyes 07. Legions Of Destruction 08. Flesh, Bones And Blood 09. Lucifer, Take Her! 10. Pactum In Aeternum
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