Valeur sûre de la scène hardcore mélodique depuis une grosse décennie maintenant, Being As An Ocean propose déjà son sixième effort sur album, preuve d’une bonne productivité. Le patronyme du groupe est une référence directe à une citation de Ghandi comparant l’Humanité à un océan dans lequel il ne faut pas tout « jeter » à cause de quelques brebis égarées (interprétation personnelle de l’auteur de cette missive). Les valeurs proposées restent celles du hardcore, résilience, confiance dans l’Autre (qui n’est donc pas forcément un Enfer). Le line-up a connu moult changements et je dois avouer que sorti de Joel Quartuccio au chant et Michael McGouth à la guitare encore aux affaires, pas simple de savoir qui a remplacé le bassiste Ralph Sica et le guitariste Tyler Ross, tous deux co-fondateurs du groupe. Les influences sont à chercher du côté des très bons de la scène hardcore mélodique avec Comeback Kid, Touché Amoré ou Bring Me The Horizon. Le spectre est clairement qualitatif. 

Ce nouvel album démarre presque à contre-temps, longue intro, monologue avec un speech prônant résilience et amour de la Vie. C’est plutôt malin avec une ambiance lumineuse créée par de très belles guitares mais le fond reste un brin lugubre. L’inquiétude pointe le bout de son nez et les guitares presque skate-punk n’y changent rien, on oscille dans un clair – obscur intéressant. Rapidement, on retrouve des passages vocaux avec un flow hip-hop peu à mon goût, suivi de jolis refrains clairs presque popisants. Dans une vraie démarche moderne, Being As An Ocean varie énormément les ambiances, ce qui déstabilise quelque peu avant qu’on ne trouve son rythme à l’écoute. Les semi-ballades n’évitent pas certains poncifs (ces refrains pour ados !) mais ça fonctionne bien, il faut bien l’admettre. Il est vrai que les vocaux écorchés participent à la bonne tenue de l’ensemble. 

Très (trop !) varié pour moi, Being As An Ocean est parfois difficile à suivre, part dans tous les sens mais on y trouve une qualité d’ensemble convenable, de bonnes compos, une versatilité assez moderne qui devrait plaire à un public jeune. Sympathique et léger, bref un groupe à l’image de ses origines californiennes. 

Tracklist de Death Can Wait :