Behemoth

Artiste/Groupe

Behemoth

Album

Evangelion

Date de sortie

Juillet 2009

Style

Death/Black Metal

Chroniqueur

florentv

Note florentv

16/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Behemoth. Ou l'un des groupes les plus brutaux du moment. Depuis quelques années la bande à Nergal s'est imposée en pilier de la scène extrême avec des albums comme Demigod ou encore Thelema6.66. Bref du blast, du riff ultra-rapide, des beuglements agressifs sont au service d'une musique rageuse et intelligente. Car là où la plupart des groupes se contente de la musique, Behemoth emballe de tout dans un jolie papier cadeau plein de références philosophiques, religieuses (ou anti-religieuses) et culturelles. Une musique et des concepts complexes, rendent les albums de Behemoth plutôt difficiles d'accès.

Et ce n'est pas le petit nouveau Evangelion qui dira le contraire. Rien que la pochette nécessite quelques prise de tête avant d'être comprise (si tenté que l'on puisse la comprendre), pour plus d'explication essayez de déchiffrer les explications du père Nergal dans l'interview du groupe. Et la première écoute est à peu près du même acabit. Début chaotique avec "Daimonos", qui entame l'album avec des cris mélangés, le tout dans une ambiance bordélique avec des violons et autres instruments plus ou moins reconnaissables. Le premier riff sonne vraiment Behemoth, aucun doute le groupe n'a pas fait un revirement vers le metalcore. Toujours remplie de blast, toujours brutale, la musique de Behemoth est un tank. La voix de Nergal est encore meilleure qu'avant, on sent la haine pure qui jaillit à chaque mot. "Shemhamforash" (à tes souhaits) reste dans le pur Behemoth, et bien que sans surprise, castagne sévère. Le "single" (premier morceau présenté par le groupe) qu'est "Ov Fire And The Void" est à mes yeux le meilleur morceau de l'album. D'abord plutôt lent, le morceau monte en puissance jusqu'à un solo magnifique avant de terminer sur un mid-tempo poignant.Génial. "Transmigrating Beyong Realms Ov Amenti" barbare à souhait, démontre l'énorme potentiel d'Inferno, le batteur du groupe, dont les blasts sont largement au-dessus de la concurrence. Encore du pur Behemoth, 3 minutes et demi de violence crue. Arrive ensuite "He Who Breeds Pestilence", débutant par une intro inquiétante avant de plonger dans un tourbillon de blast. Le morceau s'articule ensuite autour du riff d'intro qui revient comme un fil rouge entre les différents passages. Encore un gros titre de l'album. "Alas, The Lord Is Upon Me" est le titre inattendu de l'album. Plus de la moitié du morceau est lent et se termine dans un joyeux bordel sonore. Étrange. "Defiling Morality Ov Black God" semble être un exutoire pour le groupe tant la violence du morceau est totale. Blast du début à la fin, un Nergal plein de haine, et des riffs massifs. Un morceau béton qui en clouera plus d'un. Enfin "Lucifer" et ces 8 minutes termine l'album. Et pour une fin c'est plutôt réussi. Un morceau s'inspirant de Mayhem (les riffs rappellent fortement "Chimera"), mais évidement mis à la sauce Behemoth. Quelques passages symphoniques s'insèrent dans le morceau. D'abord plutôt rebutant, "Lucifer" semble de plus en plus à sa place dans l'album au fil des écoutes.

Evangelion trouvera sa place dans la discographie de Behemoth. Les quelques nouveautés qui se retrouvent dans l'album (notamment les parties plus lentes) permettent au groupe de se renouveler. Behemoth a choisi le chemin de l'efficacité au risque de ne pas assez innové (seul point faible de la galette). Au final un bon album auquel il manque juste l'étincelle de génie qui pourrait le rendre très bon.