Artiste/Groupe:

Beardfish

CD:

+4626-COMFORTZONE

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

Inside Out Music

Style:

Rock Progressif

Chroniqueur:

Philippec

Note:

18/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Avec un line-up stable depuis 2003 composé de Rikard Sjöblom (chant, guitares, claviers), David Zackrisson (guitares), Magnus Östgren (batterie) et Robert Hansen (basse), le groupe suédois Beardfish est une valeur sûre de la musique progressive, nous faisant voyager à travers ses sonorités vintage empruntées aux seventies. Mené par Rikard Sjöblom, principal auteur et composteur, on peut dire aussi que les poissons barbus sont très prolifiques. En comptant Från En Plats Du Ej Kan Se, leur premier album sorti en 2003, ils nous ont pondu huit albums en douze ans : The Sane Day (2006), Sleeping in Traffic: Part One (2007), Sleeping in Traffic: Part Two (2008), Destined Solitaire (2009), Mammoth (2011), The Void (2012) et le petit dernier +4626-COMFORTZONE, sorti au début de cette année.

Comme beaucoup, j'avais été surpris par leur virage metallique pris sur The Void, qui est tout de même un très bon album. Et donc, pour ce petit dernier, je ne m'attendais pas à ce que les Suédois reviennent en arrière... et bien ils l'ont fait, un peu. +4626-COMFORTZONE, titre de l'album, dont le nombre devant est l'indicatif de la ville d'attache du groupe, symbolise bien le thème que Rikard Sjöblom a voulu faire passer, soit le retour ou l'enfermement dans une zone de confort (famille, lieu de naissance, travail...) par peur de l'inconnu et du dépaysement. La musique proposée est toujours un rock progressif riche en ambiances diverses influencé seventies, donc les fans du groupe ne rentreront pas dans une "zone inconnue", et les néophytes, eux, n'auront pas de problème d'initiation car chaque compo contient plusieurs parties mélodiques (chantées ou musicales) mémorisables en une seule écoute, à tel point que certaines vous resteront gravées dans la tête bien longtemps après leur écoute... 
Cette partie de la chronique a été écrite il y a près de neuf mois. Vu ce temps de gestation, vous allez sûrement penser "pourquoi autant de temps est passé si cet album est si facile à mémoriser" ? Que s'est-il passé ?

Peut-être que la richesse d'ambiance proposée sur cet album et la beauté de certains titres m'ont laissé sans voix ? Ou alors, pour masquer un mal-être, je me suis peut-être (inconsciemment) laissé enfermé dans une zone de confort, et +4626-COMFORTZONE serait devenu mon refuge ?

Il est vrai que le le talent d'auteur-compositeur de Rikard Sjöblom est tellement bluffant qu'il peut troubler l'auditeur. Ses compos sont faites souvent de plusieurs ambiances et mélodies différentes (mais complémentaires) qui s'entremèlent. Ceci est flagrant sur les longues pièces (Hold On, If We Must Be Apart (A Love Story continued), Ode To The Rock’n’Roller, Comfort Zone). Cet homme qui joue de plusieurs instruments en maitrise un à la perfection : sa voix ! Oui sa voix, celle-ci, polyphorme, est posé sur les lignes musicales comme n'importe quel instrument, Rikard joue avec elle comme si elle était une guitare, rythmiquement, harmoniquement, certaines de ses vocalises font penser à des soli. Sa tessiture vocale sur les titres plus hard comme Daughter - Whore, King où certaines parties de If We Must Be Apart (A Love Story continued), fait penser à celle de Ian Gillan à l'époque du Gillan Band. Puis, outre sa voix, Rikard, pour retranscrire cet univers musical, est entouré au sein de Beardfish de musiciens de talent. Côté guitares, David est au meilleur de sa forme, ses soli sur Daughter - Whore , Ode To The Rock’n’Roller le prouvent. Et vu le nombre de changements de rythmes, breaks et contre-temps, la section rythmique, composée de Magnus et Robert, est héroïque. Je coupe car il est dur d'expliquer la musique de Beardfish sans faire une dissertation... Et surtout sans l'écouter.

Par contre, je vais tout même répondre à la deuxième partie de ma question. Comme cela peut arriver à beaucoup de personnes, l'harmonie de son univers est souvent semée d'embûches (disputes, perte d'être cher, mal-être au travail...) donnant lieu à un laisser aller et une perte de moral. C'est ce qui m'est arrivé en partie et j'avoue que +4626-COMFORTZONE, ces neuf derniers mois, a été pour moi le meilleur des anxyolitiques (surtout The One Inside Part 1, 2 et 3). Certes, j'en suis devenu addict au point de délaisser mon hobby de chroniqueur (au grand dam de mes collègues du site) mais chacune de ces écoutes m'a été bénéfique et réparatrice. Au point de penser que l'achat de cet album devrait être remboursé par la sécurité sociale ! Et en parlant d'achat , je vous conseille de prendre la version deluxe de +4626-COMFORTZONE, celle-ci contient un deuxième CD d'inédits et de titres en version démo non finalisées. Ce qui rajoute au premier CD une bonne heure supplémentaire d'écoute.

Voilà j'arrive au bout. Je tiens à présenter mes excuses auprès du label pour ce retard regrettable, mais mieux vaut tard que jamais (hein, Blaster!). En +4626-COMFORTZONE, j'ai trouvé un album de chevet qui maintenant m'accompagne au gré de mes humeurs (bonnes comme mauvaises). Et Beardfish, aux dires de beaucoup de critiques, signe là son meilleur album. Pour moi, il est émotionnellement l'album le plus marquant et aussi le plus abordable du groupe, pouvant convenir à n'importe quel auditeur ouvert aux voyages musicaux. Un gros coup de coeur !

 

Tracklist +4626-COMFORTZONE:

01. The One Inside Part One – Noise In The Background 
02. Hold On 
03. Comfort Zone 
04. Can You See Me Now
05. King 
06. The One Inside Part Two – My Companion Through Life 
07. Daughter - Whore 
08. If We Must Be Apart (A Love Story continued) 
09. Ode To The Rock’n’Roller 
10. The One Inside Part Three - Relief