Artiste/Groupe:

Avantasia

CD:

A Paranormal Evening With The Moonflower Society

Date de sortie:

Octobre 2022

Label:

Nuclear Blast

Style:

Opera Metal

Chroniqueur:

florentc

Note:

15.5/20

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Le père Sammet est de retour ! Trois années après un Moonglow de fort belle facture, il nous revient avec le neuvième album de son projet Avantasia (qui est devenu au fil des ans son groupe principal vu qu’Edguy, à mon grand désarroi, semble au point mort...), longuement intitulé A Paranormal Evening With The Moonflower Society. La pochette, visuellement très réussie (une habitude chez Avantasia) rappelle fortement le précédent. On peut donc s’attendre à une certaine continuité. En tout cas, continuité il y a en ce qui concerne les invités du jour. Kiske, Lande, Martin, Catley, Tate, Atkins... La famille des tournées Avantasia en somme ! S’ajoutent deux nouveaux noms bien connus de tous : Ralf Scheepers et Floor Jansen. Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit mot sur la qualité des clips dévoilés pour les singles. C’est beau, bien fait, bref, un travail chiadé comme on a pas forcément l’habitude d’en voir. Classieux !

Etant une personne rigoureuse, commençons par le commencement. Comme il en a pris l’habitude, Sammet commence son album par un titre où il demeure le seul chanteur principal. De l’eau au moulin aux détracteurs pensant qu’il est un brin mégalo avec un gros égo ? Possible. En tout cas avec cette façon de faire, on sent qu’il tient à faire comprendre qu’il s’agit bien de SON projet avant tout. Les copains c’est sympa, mais on ne va pas aller jusqu’ à leur faire chanter la première note. Welcome to the Shadows ouvre donc le bal de cette soirée paranormale. Ambiance sombre et mystérieuse, à la limite de l’angoisse, avant que tout explose. C’est bon, on tient là le prochain levée de rideau lors des concert, et à coup sûr ça fera un malheur. Le titre étonne par son ambiance et sa noirceur dans ses couplets, contrastant avec le refrain épique et fédérateur, du pur classique Avantasia de ce côté-là. Les chœurs en arrière sont également bien sympathiques et apportent une touche mystique et symphonique à l’ensemble. Sammet a beau être le seul chanteur principal, nous sommes en plein opera metal ici (un peu comme l’était Mystery Of A Blood Red Rose, qui ouvrait Ghostlights). Le premier single à avoir été dévoilé n’est autre que le prochain titre, The Wicked Rule the Night. Et là je dis un grand OUI. L’ami Ralf Scheepers est monstrueux dans son interprétation, le refrain est explosif et hargneux. Ce titre aurait carrément pu figurer sur Hellfire Club d’Edguy. Et de ma part c’est un sacré compliment, cet album faisant parti de mes préférés du groupe (et du genre). La nostalgie, quand elle est bien faite, fonctionne à merveille. Les souvenirs qui remontent, cette ambiance... à croire que ce titre dormait depuis plus de quinze ans ! 

Vous voulez continuer dans la madeleine de Proust ? Monsieur Sammet a encore de quoi vous gâter. Prenons l’exemple de The Inmost Light avec l’inoxydable Michael Kiske. Le duo fonctionne à merveille. Je revis mes premières années de passion pour le Power Metal où je découvrais tous ces groupes. Et ça n’a pas pris une ride ! Alors oui, la prise de risque tutoie le néant, mais la madeleine est très bonne. Ce duo, la double grosse caisse, ce rythme bien speed et entraînant, j’en redemande. Je pourrais également citer The Moonflower Society, cette fois-ci avec Bob Catley. Fermez les yeux, et vous vous retrouverez plongés dans les eightirs, dont le clavier a été sorti des cartons de Magnum. Parlons un peu de la petite "nouvelle"  Floor Jansen. Elle a le droit à deux titres pour ses débuts, c’est pas mal ! Je vais m’attarder un peu sur Kill the Pain Away. Oui, c’est une réussite. Encore une. Le refrain a clairement été emprunté à Nightwish (tiens donc), mais période Anette Olzon ! Une nouvelle fois des chœurs épiques viennent agrémenter ce titre, qui risque aussi de bien fonctionner sur scène. Reste à savoir si elle pourra reprendre son rôle, vu l’emploi du temps chargé de son groupe, ou si elle sera remplacée et par qui. Bref, on verra. J’aimerais parler de tous les participants, alors impossible de passer à côté de Jorn Lande. Sa voix me fascine toujours autant. Une de celles que je préfère écouter, un coffre incroyable et un gros charisme ! Et une nouvelle fois, Sammet lui a concocté un petit brûlot de power metal avec un refrain imparable, et ce cri rageur à la fin, me rappelant la claque que j’avais pris avec le premier Masterplan. Reste que ma préférence de l’album va à Rhyme and Reason. Et c’est Eric Martin qui y a droit. Un titre qui une nouvelle fois rappelle les belles années Edguy (je l’aurais bien casé sur Theater Of Salvation lui) Encore un titre, court, concis, qui va droit à l’essentiel, ultra efficace. Et oui, pour cette cuvée, Sammet nous propose que des titres allant de trois à cinq minutes. Tous ? Non, un irréductible long de dix minutes ayant décidé de se placer en toute fin d’album pour faire la malin. Cornemuses, puis sonorités arabisantes rappelant (très) fortement l’intro de March Of Mephisto de KamelotArabesque est le titre choral par excellence. Sammet, Lande et Kiske s’en donnent à cœur joie (et toujours ces chœurs épiques), l’ambiance change du reste de l’album, c’est une parfaite conclusion. Bien vu. Des "Welcome to the Freakshow" résonnent sur la fin du titre, les mêmes paroles qui introduisaient Mysteria sur Hellfire Club. Clin d’œil voulu ou pas, je ne sais pas. Reste que je le prends en tant que tel. 

Alors nous avons donc l’album parfait ? Et bien non. Car trois titres ne sont pas au niveau du reste. Et comme souvent il s’agit de ballades ou presque. Misplaced Among the Angels, malgré l’excellente performance (évidemment) de Floor, ne décolle jamais réellement. Elle est sympathique, mais je ne lui trouve aucun charme en particulier. On retient la mélodie, mais sans réel plaisir. Et le suraigu de Sammet... j’ai peur en concert. Même constat pour Paper Plane et Scars. Malheureusement ce sont les seuls titres où Ronnie Atkins (Paper Plane) et Geoff tate (Scars) poussent la chansonnette. C’est un peu dommage de les avoir cantonné à des rôles secondaires sur des titres anecdotiques au vu de ce qu’ils sont capables de faire. Mais tout est question de goût, certains les trouveront certainement excellents, mais pour ma part ces trois titres sortent du lot en manquant de relief. Malgré tout, après les différentes écoutes, les mélodies restaient bien en tête. Peut-être qu’à l’avenir je changerai d’avis. Quoi qu’il en soit, le sentiment global à l’issu de plusieurs écoutes est vraiment positif ! On a l’impression que Tobias Sammet a voulu contenter tout le monde et notamment les fans de la première heure, avec un certain nombre de titres qui enchanteront les amateurs de Power mélodique des années 2000 ! Un mot également sur le casting. J’aurais aimé plus de risques et de nouveautés. On a l’impression que désormais Sammet navigue en famille en père peinard. Il paraît loin le temps où il nous dégotait des Alice Cooper ou des Klaus Meine ! Allez, une grosse surprise pour le prochain ? 

 

Tracklist de A Paranormal Evening With The Moonflower Society :

01. Welcome To The Shadows
02. The Wicked Rule The Night
03. Kill The Pain Away
04. The Inmost Light
05. Misplaced Among The Angels
06. I Tame The Storm
07. Paper Plane
08. The Moonflower Society
09. Rhyme And Reason
10. Scars
11. Arabesque

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