Artiste/Groupe:

Atlantis Chronicles

CD:

Nera

Date de sortie:

Avril 2022

Label:

Indépendants/ Metal Est Productions / Agence Singularités

Style:

Death progessif / Metalcore technique

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

13/20

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Atlantis Chronicles revient avec un nouvel album Nera, le bon souvenir de Barton’s Odyssey m’a immédiatement donné envie de regoûter aux profondeurs aussi bien conceptuelles que musicales d’un groupe qui avait su me séduire par sa technicité, son sens de la mélodie mais également par une motivation de tous les instants. En 2016, j’avais évoqué une comparaison avec mes très chers bordelais de Gorod, car concrètement ils n’avaient rien à leur envier. Autant vous dire que lorsque j’ai vu arriver Nera, et son joli packaging, illustrée par une belle œuvre en couverture réalisée par Rikibetziki, je n’ai pas tardé à virer la cellophane du CD et ni une ni deux dans le mange-disque !

Une information qui a son importance pour la suite, le line-up a fortement évolué. Même si la base est toujours là, avec Alex Houngbo à la guitare et au chant, Simon Chartier à la basse et Sydney Taieb à la batterie, deux petits nouveaux ont rejoint les rangs. Ce qui a forcément un impact sur le rendu du groupe avec Julien Harp au chant, et Julien Rosenthal à la seconde guitare.
L’album ouvre avec Full Fathom Five, dès l’introduction toute en douceur, je retrouve le sens de la mélodie, petite montée en puissance, la technicité qui fait le savoir-faire Atlantis Chronicles, un petit clic sur la disto et c’est parti pour un premier blast qui arrache tout. Le chant vient se greffer, et je remarque tout de suite un effort sur la mélodie. Je retrouve très rapidement l’ensemble des éléments qui m’ont fait apprécier leur précédent album.

Sur l’ensemble de l’album, les qualités qui ont pu faire de ce groupe un potentiel challenger pour monter sur le toit du Death Metal technique et progressif français sont toujours présentes. Un sens du riff remarquable, de belles accélérations qui peuvent se mouvoir en rythmique atypiques bref, je navigue en terrain connu et c’est très agréable. Le groupe est aussi technique que mélodique, aussi brut de décoffrage qu’accrocheur, ce premier titre me laisse entrevoir du très bon.

Sauf, que, je ne m’attendais vraiment pas à l’évolution de leurs compostions. Le groupe a incorporé à sa musique pas mal d’éléments qui lorgnent vers le Metalcore. Et d’un seul coup, ce qui faisait la spécificité des compositions d’un groupe ambitieux, excitant, voilà qu’ils se tournent vers le style de Metal qui se mord la queue depuis des années ! Afin de donner un nouveau souffle à sa direction artistique ? Chez moi c’est le drame et l’incompréhension. Alors certes, ce n’est pas un encore complétement un album de Metalcore, mais la voie est toute tracée. Le titre A New Extension est la synthèse des deux tendances, il y a des riffs d’une qualité incroyable, le couplet et le pont en particulier, avec contretemps et contrepied. Et il y a des passages insipides comme sur le refrain ou sur « l’envolée lyrique », qui à mon sens rendent fades une composition qui a un potentiel incroyable.

Vous l’aurez compris, en six années, le groupe aura décidé de revoir sa copie, et s’offre une ouverture vers un nouvel horizon musical. Je suis le premier à défendre les prises de risques, la remise en question de son savoir-faire, mais cette évolution ne me convient pas. Nera est dans son ensemble un bon album, voir même très bon par moment, mais il y a aussi des passages qui me hérissent totalement le poil. Il est assez clair pour moi que je vais avoir beaucoup de mal à surfer sur la vague de cet album… Dommage…


Tracklist de Nera :

01. Full Fathom Five
02. The Drowned And The Saved
03. A New Extinction
04. We All Saw It Coming
05. Obsolete Bodies
06. Ruins And Memories
07. The Great Escape
08. The Great Inscape
09. The End Is Near
10. Fatherless Nights Ahead

 

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