Artiste/Groupe:

Ascension Of The Watchers

CD:

Apocrypha

Date de sortie:

Octobre 2020

Label:

Dissonance Productions

Style:

Pop-Rock Électro éthéré

Chroniqueur:

ced12

Note:

14.5/20

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Dans le genre plan marketing réussi, la sortie du deuxième album (douze ans après) de Ascension Of The Watchers pourrait devenir une référence. Au moment de sa sortie, Burton C. Bell annonce son départ de Fear Factory et ce bien dans la tradition de Fear Factory qui aura alimenté la chronique des différents conflits entre ses membres. Rapide rappel de ce soap opera version Metal : après un démarrage fracassant au milieu des années 90 qui les avait érigés au rang des nouvelles stars de la scène aux côtés des Machine Head, Sepultura, Pantera, Fear Factory avait explosé en règle avec départs fracassants, comeback. N'étant pas certain moi-même de n'avoir pas raté une saison ou deux dans la série, je passe sur les dernières news en date avec le final d'un long procès entre Christian Olde Wolbers et Raymond Herrera, bassiste et batteur de la période Demanufacture / Obsolete contre Dino Cazares et Burton C. Bell pour la détention du nom du groupe. Depuis le procès analogue de Pink Floyd dans les années 80, on a beau savoir que seuls les avocats sortent gagnants de ces règlements de comptes, ces problématiques reviennent. Un pote me rappelle régulièrement que cela est du business et je l’oublie parfois dans quelques élans de naïveté (même si dans ce cas, on atteint des sommets de cynisme, "it's not personal, just business !"). Le chanteur et le gratteux ont tout de même eu gain de cause, mais il semblerait - attention, rebondissement - que Dino Cazares ait racheté la part de Burton C. Bell. Sauf qu’au vu de la réaction outrée de ce dernier, on devine que cela ne fut pas réalisé avec son consentement. De fait, Fear Factory (enfin, Dino Cazares) mixe actuellement son nouvel album, avec des lignes de Burton au chant, mais avec des perspectives d'avenir bien assombries. Bref, un joyeux bordel. C’est dommage d’autant plus que FF revenait bien artistiquement depuis quatre, cinq ans.

Le point Fear Factory ainsi présenté, ce nouvel album de AOTW sort au même moment et le chanteur, dont on a appris par nos estimés confrères du site Hardforce qu'il faisait partie de la jeune horde pogottant derrière Kurt Cobain sur le clip de Smells Like Teen Spirit (anecdote plus légère dans un contexte pesant autour du chanteur), déclare s'impliquer à fond sur ce qui fut à l'origine un side-project avec John Bechdel (Ministry et aussi un passage chez FF). Il me convient de préciser qu'on est là très loin de l'univers FF ou Ministry mais dans une pop-rock éthérée très dark ambiante. Fan de décibels, vous ne vous y retrouverez pas. On retrouve ce côté industriel mais adapté à la sauce rock. Pour tout dire, ce Apocrypha me fait penser au Paradise Lost période One Second - Host. Assez sombre, mélancolique, on sent que l'ami Burton C. Bell est torturé (son passé grunge aurait pu nous servir d'indice) et ce groupe lui sert de catharsis. Côté vocaux, on sent de-ci de-là quelques imperfections mais on le sait, il s’est un peu « pété » la voix, notre héros (malheureux) de cette chronique.

Plan marketing volontaire ou pas, ce nouvel album d'AOTW tombe à point nommé pour son chanteur qui trouve ici une belle opportunité de se relancer. Reste aux auditeurs de bien savoir où ils vont et ne pas se laisser surprendre par le CV de ses prestigieux membres. On surveillera par ailleurs le devenir de FF mais l'image du groupe, déjà bien plombée par une gestion du personnel chaotique, va encore en prendre un coup. Un sacré gâchis tout de même.

Tracklist de Apocrypha :

01. Ghost Heart
02. The End Is Always The Beginning
03. Apocrypha
04. A Wolf Interlude
05. Honoree
06. Stormcrow
07. Cygnus Aeon
08. Key To The Cosmos
09. Bells Of Perdition
10. Wanderers
11. Sign Your Name

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