C H R O N I Q U E

Une fois n'est pas coutume, mon goût fort peu prononcé pour l'actualité (musicale ici et metal en l'ocurrence) me joue des tours.
Je me delectais déjà à l'idée de ravager mes tympans avec cette nouvelle galette d'un de mes groupes préférés Arch Enemy quand j'ai eu la déconvenue de découvrir non pas des inédits mais des morceaux dont les noms ne m'étaient pas inconnus.

En effet, ce sont, à l'exception de l'introduction "The root of all evil", des morceaux des 3 premiers albums Black Earth (1996), Stigmata (1998), Burning Bridges (1999) qui composent cette compilation. Je parle de compilation, et pas de best-of, car certains des très bons morceaux desdits albums ne sont pas présents (Sinister Mephisto, Black Earth), mais vous allez me dire qu'il faut bien arrêter son choix à un moment donné et là je vous répondrais que vous prêchez un sofa! ... Un convertible, un convertible... sinon ça ne veut plus rien dire!

Trêve de blah-blah, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps: Il ne s'agit pas d'une simple liste de vieux titres mis bout à bout, les morceaux ont été reenregistrés avec le line-up actuel. Quelle valeur ajoutée allons nous y trouver? J'ai envie de dire "bonne question" !
J'ai cru lire dans une interview de Michael Amott, la tête pensante du groupe, que ce dernier souhaitait reenregistrer les morceaux originaux afin d'asseoir le line-up actuel.
Pour ma part, si elle se résume à cela, je trouve la démarche maladroite mais la crois sincère.

• Maladroite car il n'est aucunement besoin d'asseoir le line-up actuel: Tout d'abord, Sharlee D'Angelo (basse) et Daniel Erlandson (batterie) étaient déjà sur Burning Bridges et je ne crois pas que leur place soit en danger. Ensuite, je ne vois pas qui pourrait contester la présence d'Angela Gossow au chant, car outre une plastique à tomber, la demoiselle a une voix extraordinaire et une présence scénique énorme. Enfin, à moins que la séparation ne se soit passé en mauvais termes (et ça fait 10 ans déjà), cela peut être interprêté comme un dénigrement du travail de Johan Liiva (qui finalement est réellement le seul membre emblématique de l'époque), Martin Bengtsson et Peter Wildoer.
• Sincère car le reenregistrement n'a pas été fait à la note et comporte quelques arrangements nouveaux, certains morceaux sont parfois même plus longs que les originaux.
  Qui plus est, j'accorderais plus facilement le bénéfice du doute à un Michael Amott - le travail que cela demande d'enregistrer 13 morceaux (même totalement maitrisés) n'est pas négligeable; qu'à un Alexis Laiho qui enregistre 2 reprises pour compléter un album de Children of Bodom de composé exclusivement de reprises déjà connues... surtout qu'Arch Enemy délaisse rarement ses fans plus d'un an en sortant des EP régulièrement.

Pour conclure, je vais quand même vous parler un peu de la musique...
Je ne ferai pas de détours, l'album s'adresse aux fans du line-up actuel, qui n'ont pas eu l'occasion d'entendre ces titres en live depuis 2001 ou qui rêvent de les entendre en version album avec la voix d'enfer d'Angela Gossow.
Tout d'abord, le son plus actuel est un gain non négligeable pour la plupart des morceaux mais pas pour tous, certains ayant un son original plus que correct, la plus value est moindre.
Ensuite, la voix de Johan Liiva - qui ne supporte certes pas la comparaison avec celle d'Angela Gossow sur la globalité de la discographie d' Arch Enemy; avait tout de même un style particulier donnant un certain cachet aux morceaux (The Immortal).
Enfin, il y a l'une de mes chansons préférées Bury Me An Angel que je trouve sans comparaison (meilleure) dans sa version originale, la précédente remarque s'applique et surtout le solo de guitare est bien plus poignant.