Les Arcana Kings nous viennent du Canada et, si de ce côté-ci de l’Atlantique le nom du groupe ne nous évoque pas grand-chose, ils sont de vrais stars dans leur pays, surtout connus des amateurs de football (américains) qui suivent la CFL puisque leur équipe fétiche, les Roughriders de Saskatchewan utilise un des titres de cet album (Here We Go) pour faire leur entrée dans l’arène. L’autre raison qui fait que le nom Arcana Kings ne nous dit rien tient aussi au fait que le groupe vient de changer de nom puisqu’avant ils opéraient sous le nom de The Johnny McCuaig Band, du nom de leur leader/chanteur. C’est sous ce nom qu’ils ont tourné dans le monde entier et se sont construits une grosse réputation scénique, notamment aux USA, et reçu un certain nombre de récompenses. Ce Lions As Ravens est leur premier album.
Décrire le style du groupe n’est pas aisé car c’est un groupe à multiples facettes. En effet, quand on découvre le premier morceau, Drowning, on  se dit que oui, ça sonne, c’est moderne, le chanteur, Johnny, possède une bonne voix comme pas mal de groupes de modern metal et il semble nous faire partager un certain mal-être à travers ses paroles. Je note au passage une petite suite d’accords qui fait penser à Live or Let Die des Wings. Encore un album thérapeutique pour groupe à problèmes psychologiques ? 

En fait pas du tout. Car dans le second morceau, Friend of Mind, on découvre une autre facette du groupe avec l’apparition d’une cornemuse. Oui, vous entendez bien ! Une cornemuse qui se fait très présente sur une bonne moitié des morceaux. Du coup changement d’ambiance, on passe à quelque chose de beaucoup plus festif, plus enjoué, du hard rock celtique. Here We Go, ce fameux hymne pour rentrer dans les stades en remet une couche. Ça groove sec côté section rythmique et il y a de bons passages de guitare en tapping, les mecs assurent. Et comme en plus ça riffe sec du côtés des six cordes, on ne peut s’empêcher de penser à ce célèbre morceau d’AC/DC et du regretté Bon Scott dans lequel la cornemuse est aussi à l’honneur. Ça se marrie super bien en fait. Ce morceau est irrésistible, difficile de ne pas réagir, taper des mains, des pieds, l’effet cornemuse fonctionne, on comprend le choix pour l’entrée d’une équipe dans un stade. Ça file la niaque. C’est aussi Johnny McQuaig qui joue de la cornemuse et autour de lui on trouve James Picton (guitare), Allan Morrison (guitare), Kevin Kyle (basse) et Martin Zinger (batterie). 

Tout au long de cet album, on va alterner ces deux ambiances en ajoutant une pointe plus punk sur certains morceaux (Fight, Modern Man), plus pop sur d’autres (Mother). La cornemuse, elle, continue de surprendre sur des morceaux comme Headful of Devil plus folk ou southern rock ou Run Runaway qui ferait presque penser au Dropkick Murphy’s et à une ambiance de pub irlandais, de chanson traditionnelle à boire. Même dans les morceaux à cornemuse, les riffs et les solos restent clairement metal, la cornemuse ajoute son côté celtique franchement sympa. Le mariage metal/cornemuse est à son apogée sur Unbreakable, le morceau est clairement moderne et puissant, la cornemuse y assure pourtant l’intro, le break, le solo et du même coup, une vraie originalité dans le son.  

Au final, un album très plaisant, une bonne voix, des hits en puissance qui vous accrochent l’encéphale. Bref, une belle surprise avec un groupe au son particulièrement original, que demander de mieux ? Un album un peu plus long la prochaine fois peut-être ? Enfin, origines celtiques ou pas, tout ça vous file une grosse envie de sortir le kilt et d’aller vous offrir un pinte au pub irlandais le plus proche.

Tracklist de Lions As Ravens :

01. Drowning
02. Friend Of Mine
03. Here We Go
04. Unbreakable
05. Mother
06. Headful Of Devil
07. Fight
08. Modern Man
09. Run Runaway