Les fans de Nightbringer ont de quoi être aux anges, si je puis m'exprimer ainsi : un nouveau projet parallèle, initié par le seul Naas Alcameth (déjà responsable de l'excellent méfait Akhlys, pour mémoire). Il a néanmoins su s'entourer de personnes avec lesquelles il collabore habituellement : Nox Corvus pour la gratte, Menthor pour les fûts (tous deux déjà chez Nightbringer) et un certain Chthonia en soutien vocal.
Pour ce projet, Naas Alcameth met encore un peu plus d'emphase sur la partie ambient. On remarque à ce titre que l'album prend son temps pour démarrer véritablement : les deux premières plages constituent en fait une longue introduction en deux parties avec un thème mélodique commun (repris également dans l'outro), la première partie étant plus ambient et la seconde introduisant chant, riffs et blasts ; on sent déjà le truc bien chiadé et mûrement réfléchi dans la conception.
L'ombre de Nightbringer ne tarde pas à apparaître, mais je dirais qu'Aoratos en est moins proche qu'Akhlys, les trémolos étant moins haut perchés. Au demeurant, il est difficile de ne pas penser au groupe principal de Naas Alcameth en écoutant cet album. Même si les compos sont plus concises, elles restent extrêmement denses et difficiles à cerner totalement dès la première écoute. Pour dire : le morceau qui m'a le plus marqué, Thresher, qui est pourtant assez direct avec ce thème mélodique central tellement entêtant, ne m'est apparu comme tel qu'au bout de la troisième écoute de l'album ; et pour être tout à fait honnête, ce titre aurait pu figurer sur un album de Nightbringer, lignes mélodiques et arrangements étant tout à fait dans le même esprit. Même une plage purement ambient Prayer Of Abjection, quatre minutes tout de même, ne passe pas inaperçue, tant l'ambiance y est prenante.
Le fait d'avoir opté pour des compositions moins longues, tout aussi denses que chez Nightbringer est un bon calcul et rend l'ensemble plus digeste. Même si j'ai en haute estime ce dernier, se replonger dans un de leurs albums est toujours très exigeant. Gods Without Name peut constituer une excellente alternative dans ce sens.
A part sa ressemblance relative avec le groupe principal de Naas Alcameth, Aoratos ne démérite absolument pas ; et encore, au vu de la qualité des compositions et de leur profondeur, c'est du chipotage (je reste poli). J'ai du mal à imaginer que quelque chose de meilleur sorte cette année dans ce style de black metal.
Tracklist de Gods Without Name :
01. Parallax I 02. Holy Mother Of Terror 03. Of Harvest, Scythe And Sickle Moon 04. Gods Without Name 05. Thresher 06. The Watcher On The Threshold 07. Prayer Of Abjection 08. Dread Spirit Of The Place 09. Parallax II
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