Bon, présentement, amies lectrices, amis lecteurs... avec ce type de retour dans le passé, il va falloir balancer le grand jeu. Donc, on ressort les accoutrements des années 80, les pantacourts militaro-chasseurs, les vestes écussonnées, le T-shirt culte, les cothurnes américains ... Un effort sur le physique serait également salutaire. Brise de transpiration, petit coup de laque sur les cheveux gras (ou ce qui en demeure)... reste l’environnement. Alors on pousse tout dans le salon, place nette, installation du fauteuil au centre de l’arène sonore, à l’épicentre de la lame de fond GMA (Grosse Musique Assourdissante), magnitude 10 ... Vous l’avez compris, on va se replonger au cœur des années 80, avec Anthem, un groupe assez peu connu en France, malgré ses dix-sept albums, malgré ses cinquante-trois années de performances. Reconnaissons que la vague nippone n’atteint que très rarement les côtes ouest de notre Europe. Peu de formations auront réussi, même à l’époque, une percée d’admiration ou juste de sympathie. On peut citer l’énorme Loudnessou plus anecdotiquement 44 Magnum et puis voili voilou, rien de foufou. Depuis ces années 80, notre vieille Europe adore le sushi gluant, le judo enlevé, les Mangas coquinoux, les jeux vidéos avilissants, la senteur des jardins nippons, mais elle rechigne toujours avec la musique rock du pays du soleil levant. Tentons un truc avec ce Crimson & Jet Black et essayons de convaincre les adorateurs des Dieux Heavy. En effet, vous trouverez dans cette galette toute l’efficacité du style que nous avons tant aimé. Une rythmique intrépide, des guitares virevoltantes, des compositions musclées et mélodiques. Le tout formant une performance étonnante.
Les morceaux, au galop rapide sont la marque de fabrique de ce Crimson & Jet Black. Preuve, voici Void Ark qui offre une belle ouverture sur les capacités du groupe et démontre ainsi leur remarquable sophistication technique.
Mystic Echoes, au tempo apaisé, sonne un peu plus léger et impressionne par sa performance hautement mélodique.
Mais si vous préférez le Heavy plus sauvage, vous devez écouter le morceau performance Wheels Of Fire, histoire de finir d’aiguiser votre appétit pour l’album.
Touché par ses trois premiers extraits, vous trouverez assurément quelques autres belles pépites. Je vous recommande également Faster, Snake Eyes ... D’une manière globale, le chanteur Yukio Morikawa offre une fois de plus dans cet album, une chouette performance vocale. Les non-adorateurs du style pourraient le trouver agaçant parfois, car œuvrant perpétuellement dans le style Old School, cependant il fait le job, malgré ses soixante années. De la même manière, vous pourriez être conquis par la qualité du jeu du guitariste Akio Shimizu. C’est une révélation dont la performance est proche de la virtuosité. De temps en temps, vous pourrez également percevoir de beaux échantillons de clavier, mais ils ne surchargent en aucun cas la ligne des riff. Ils apparaissent en arrière-plan et donnent au son un léger vêtement atmosphérique de bon goût.
A conseiller aux Metalloux
de ceux qui sont Heavy fans pointilleux
qui se remuent les cheveux
pour faire tomber les poux.
Tracklist de Crimson & Jet Black :
01. Snake Eyes 02. Wheels Of Fire 03. Howling Days 04. Roaring Vortex 05. Blood Brothers 06. Master Of Disaster 07. Void Ark 08. Faster 09. Burn Down The Wall 10. Mystic Echoes 11. Danger Flight