Artiste/Groupe:

Antagonism

CD:

First In, First Out

Date de sortie:

Mars 2023

Label:

Ellie Publishing

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

16/20

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Ça y est, ils sont de retour et j’en suis très content. Qui ça ? Antagonism, voyons, vous ne savez pas lire l’intitulé de la chronique ? Et c’est qui, du coup ? C’est un petit groupe de thrash franco-français qui nous vient tout droit du sud et qui, après un génialissime premier EP, avait sorti un premier album tout à fait recommandable (que j’ai, je le confesse, un peu sur-noté en ces lieux). Manque de bol pour eux, l’album est sorti pile au moment où le covid a frappé, ce qui reste assez amusant vu son titre (World On Disease, ce qui signifie en gros Monde Malade), ce qui les a pas mal empêché de bien le promouvoir.

Espérons donc que cette fois, ce sera différent. Parce que ouais, nos joyeux lurons -très sympathiques au demeurant- reviennent enfin avec une nouvelle cargaison. Dix titres pour trente-neuf minutes de pur thrash pied au plancher, pas de fioriture, pas de chichi. J’insiste : pas de chichi du tout. Suffit de lancer la lecture de l’album pour le constater, d’ailleurs : A Life For A Dollar commence directement pleine balle, à toutes berzingues, un bon petit missile thrash basique mais franchement réjouissant, très Metallica dans l’idée. J’ai du mal à voir comment on peut mieux lancer les hostilités, parce que c’est bien d’hostilités dont il est question ici. Et si en plus on pousse jusqu’au deuxième titre, un des singles de l’album, on comprend vite qu’on est pas trop là pour faire des ballades ou des morceaux de prog à rallonge. Ici, c’est bagarre, c’est riffs, c’est thrash, c’est tout ce que j’aime !

 

 

Avec ces deux morceaux, les grandes qualités du groupe sautent aux yeux et aux oreilles : les p’tits gars ont un sacré niveau, ça joue sacrément bien -ces grattes, bon sang- et ils officient dans le thrash old-school bien troussé (j’ai cité Metallica, mais quelques passages de l’album m’ont aussi fait pensé à Annihilator, reconnaissez qu’il y a plus désagréable), qui nous évoque pleins de trucs sans jamais tomber dans le bête pompage éhonté. On note aussi que le petit problème que je trouvais à l’album précédent a été corrigé puisque les titres et l’album sont moins longs (on passe de 56 à 39 minutes, un format que je trouve plus adapté au genre). Évidemment, certaines personnes nous diront également que le petit défaut du groupe se remarque aussi : le chant. Personnellement, ça ne me dérange pas. Je veux dire, on parle de thrash, là, évidemment que ça ne chantera pas comme Dio ou Rob Halford ! D’autant plus que Dylan, qui n’est effectivement pas le meilleur des chanteurs, me rappelle des types comme Dave Mustaine, Chuck Billy ou le James Hetfield de la vieille époque. On a vu pire, non ? Je lui reprocherai par contre son accent bien franchouillard, qui peut prêter à sourire par moments (ce "Feuque Dem Ol" sur la toutefois jouissive City Of Love me fait rire à chaque fois).

Une fois passé ce petit défaut, il est franchement difficile de reprocher quoi que ce soit d’autre à cet album et au groupe. Les titres sont assez courts, s’enchaînent sans débander, ça riffe comme pas permis, ça solotte bien comme il faut et j’ai un peu de mal à garder ma tête sur mes épaules tant j’ai envie de la secouer. Tiens, prenez des morceaux comme 215 ou Dysphobia, par exemple : ça fonce à toute vitesse, avec l’énergie et les riffs qui vont bien. Nan, mieux, prenez City Of Love, probablement mon titre préféré : comment résister à ce riff, à cette rythmique con comme la lune mais ô combien salvatrice... et ce break ! Et cette vibe old-school presque punk, presque Venom-ienne ! Et ce "BLURGH" ! Et ces cœurs qui lorgnent presque du côté du crossover (truc à creuser d’ailleurs, mettez-en plus sur les futures compos) ! Comment le petit thrasheux que je suis est censé résister ? Et Biohazard, alors, mon deuxième titre préféré, qui se fait plus mid-tempo, un peu à la manière du très bon Crimes Against Humanity de Sacred Reich ? Comment je peux ne pas péter des plombs en écoutant ça ?

Mais, plus encore que sur le premier album, Antagonism ne se contente pas ici de suivre le guide du bon petit thrasheux à l’ancienne. Dès le troisième titre, on tombe sur une petite intro plus "moderne" qu’à l’accoutumée, plus teintée Trivium que Slayer, en gros. Ça n’est qu’une intro, bien sûr, mais c’est pas désagréable de voir le groupe tenter des trucs, surtout quand ça fonctionne. Et cette petite narration un peu Manowar sur l’intro de L’Oracle ? Alors ouais, ça fait un peu bizarre et l’accent bien franchouillard casse un peu le côté épique du truc mais... quand c’est Manowar qui le fait, ça fait un peu nanar aussi des fois, non ? Autre tentative, bien plus réussie cette fois : Valley of the Monolith, titre bien plus mélodique, qui lorgne du côté de Maiden, aussi bien dans ses mélodies de guitare que dans son refrain. On s’attendrait presque à entendre Bruce !

 

 

First In, First Out est donc, à mon sens, un très chouette album, plus encore que World On Disease. Si j’aurai, je pense, toujours une préférence pour l’EP Thrashocalypse, j’ai franchement adoré cette quarantaine de minutes plus variées qu’elles n’y paraissent et je sais déjà que je vais bien faire tourner le disque. Enfin, le disque... sachez que les formats physiques seront disponibles d’ici fin mai / début juin. En attendant, je ne peux que vous encourager à découvrir le groupe, que ce soit en écoutant leurs albums ou en allant les voir, puisqu’ils tournent avec Crisix, Dust Bolt et Insanity Alert dans les semaines qui viennent. Personnellement, je m’en voudrais de manquer ça !

Tracklist de First In, First Out :

01. A Life For A Dollar
02. First In First Out
03. Whoever Sows Justice...
04. ...Harvests Misfortune
05. Biohazard
06. City Of Love
07. 215
08. Valley Of The Monolith
09. L’Oracle
10. Dysphobia

 

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