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Amplifier
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C H R O N I Q U ELes Mancuniens de Amplifier reviennent sur le devant de la scène. Ils ont en effet sorti au début de ce mois leur cinquième album intitulé Mystoria, un album intéressant sans pour autant être révolutionnaire. Avec toujours le chanteur guitariste Sel Balamir à la baguette, ce dernier opus offre d’autres variations mélodiques et musicales à l’auditeur que les deux précédents disques du groupe. Allant d’un rock stoner lourd à un rock pop britannique plus léger, ce Mystoria est à la fois moins intimiste que le Echo Street de 2013 et moins électro-psyché que le que le Octopus de 2011. En un mot plus rock et un poil moins canalisé. Overdose de wah-wah Les Anglais, même si ils s’essaient à différents temps et différents sons, ne se lassent pas de nous rappeler leurs origines psychédéliques. Et quel meilleur outil qu’une bonne vieille pédale wah-wah pour souligner ses racines. Dans ce disque, Amplifier nous fait une démonstration de l’utilisation de celle-ci. Elle est dans tous les coups, au point de nous faire avoir une indigestion de sons distordus et manipulés L’album s’ouvre sur un très bon trio. Magic Carpet est un titre d’entrée très ambitieux. Il nous donne pourtant une image un peu faussée de ce qui va suivre. Plus heavy, plus rock et toujours teinté psyché, ce titre 100% instrumental nous fait penser aux atmosphères proposés par Monkey3 et Mastodon. Il introduit parfaitement Black Rainbow et ses doubles influences mélodiques britanniques et des sons puissants étasuniens. Ce mélange est d’ailleurs très intéressant quand il est, comme dans ce titre, bien dosé. Cette triplette d’ouverture se clôt avec le premier single de l’album : Named After Rocky. Le titre est plus stoner et fortement teinté country. Arythmique, il bénéficie des variations de voix de Sel Balamir et des gros riffs de l’ex-guitariste de Oceansize, Steve Durose. Après un Cat’s Cradle très Blur qui ne m’a guère convaincu, Bride propose un rock progressif britannique plus reconnaissable. Dans ce titre, autant que le plus « indouisant » OMG qui arrive un peu plus tard sur l’album, on peut voir la ressemblance avec le travail des KingBathmat et du Genesis des seventies. Entre ces deux titres on retrouve l’autre bijou de l’album : Open Up. Ce titre à la croisée des chemins de QOTSA, de Muse et de Depeche Mode m’a totalement convaincu. Plus doom et guidé par le fond rythmique de Matt Brobin à la batterie et de Alexander "Magnum" Redhead à la basse, le titre nous propose une atmosphère plus sombre en ligne avec les paroles d’un amour contrarié du titre (Eh bien, je suis juste votre prisonnier - Qui est piégé à l'intérieur de ces murs fous…). Le stoner rock très QOTSA et Soundgarden de The Meaning of If souffre de sa position tardive et d’être placé à la suite de deux titres de plus de six minutes. Mais heureusement le titre est court et enchaine rapidement avec le morceau plus intimiste Crystal Mountain. La guitare de Steve Durose se fait plus simple et du coup le tout semble moins sur-joué. Cette sobriété fait du bien et aurait peut-être mérité d’apparaître plus tôt dans l’album. Les quarante-cinq minutes de Mystoria se terminent avec un Crystal Anthem fait de rock distordu, puissant et un peu brouillon qui pourtant s’enchaine parfaitement avec le titre qui le précède. Bref un bon album de rock progressif même s'il contient quelques petites faiblesses ici et là. Que dire d’autre si ce n’est que, si cet article vous a convaincu, vous aurez la chance de pouvoir voir Amplifier sur scène le 6 octobre prochain à la Peniche à Lille et le 18 au Batofar à Paris.
Tracklist de Mystoria 01. Magic Carpet Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||