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Agnostic Front
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C H R O N I Q U EÀ moins d'avoir vécu sur une autre planète ces vingt dernières années, vous avez forcément entendu parler d'Agnostic Front. Plus de vingt ans désormais que le combo, pionnier du NYHC (New-York Hardcore pour les intimes), sévit et nous dessert son Punk/Hardcore, et c'est aujourd'hui avec My Life, My Way que nos enragés reviennent taper du poing sur la table, quelques mois après leurs potes de Madball (dont le chanteur, Freddy Cricien, est le frère cadet de Roger Miret, chanteur d'Agnostic Front !) La recette d'Agnostic Front, on la connaît. Et à vrai dire, c'est ce qui fait défaut ici. Vingt-sept ans déjà que le cultissime Victim In Pain est sorti (et a marqué l'émergence d'un genre nouveau), et depuis les new-yorkais n'ont pas, ou peu, changé de style, même si Cause for Alarm sonnait déjà plus Métal. Mais après tout, est-ce qu'on reprochait aux Rolling Stones de ne pas changer ? Ne faisons pas la fine bouche : malgré un certain manque d'innovation, ce My Life, My Way (qui est également le nom d'un morceau de Biohazard, comme quoi le monde du HxC new-yorkais est petit) ne fait pas pâle figure dans la discographie d'Agnostic Front, loin de là. L'album se veut, comme son prédécesseur Warriors, riche et varié, alterne les tempos et les constructions. On a affaire tantôt à des morceaux "lents" (bon, c'est du hardcore, donc il faut relativiser hein), comme Us Against the World (notons par ailleurs que les choeurs sont toujours très présents), tantôt à des morceaux beaucoup plus speed ne dépassant guère les deux minutes (That's Life). Et puis bon, ne crachons pas dans la soupe. Pourquoi vouloir évoluer, changer de style, si c'est musicalement excellent ? Ici c'est une fois de plus réussi, My Life, My Way nous balance du bon hardcore dans la tronche, les riffs de Vinnie Stigma sont incisifs, tranchants comme des lames de rasoir, de quoi faire mosher un oppossum, la rythmique en béton armé cale le tout bien comme il faut, et la force d'Agnostic Front réside une fois de plus dans ses textes. Car, comme il en a l'habitude, Roger Miret crache dans son micro une verve sans merci à l'égard de la société et du monde dans lequel il vit. Car n'oublions pas que c'est là le but premier d'Agnostic Front (et du NYHC en général) : revendiquer, encore et toujours, revendiquer et crier haut et fort ce qui ne va pas dans ce monde pourri jusqu'à la moëlle. Bref, pas la peine d'en dire plus, My Life, My Way montre (était-il nécessaire de le faire ?) qu'Agnostic Front est un maître du hardcore. Le combo new-yorkais nous livre là un excellent album, j'irai même jusqu'à dire qu'il tient une place de maître dans leur discographie ! On pourra peut-être leur reprocher un certain manque d'originalité, mais ce serait faire la fine bouche. My Life, My Way envoie du lourd, et c'est tant mieux ! Allez, on va mosher un coup, et on y retourne !
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