Les bienfaits de l’Europe ! Voilà comment décrire succinctement Abandon All, groupe finlandais composé par Juha Nygren et Kari Harjunniemi aux six cordes, d’Ami Havukainen derrière les futs, et Sami Heinonen à la quatre corde. A ce quatuor finlandais s’ajoute la chanteuse française Monia Sommer. Alors Monia Sommer, il faut le souligner est une chanteuse française ça je viens de le dire, mais aussi une autrice reconnue dont j’incite les lecteurs curieux à chercher ses livres sur la toile et se plonger dans son univers féérique, mais bien qu’on pourrait en discuter longtemps, là n’est pas le sujet. Monia est une artiste accomplie en somme. Abandon All s’est formé en 2020 (pas la meilleure année me direz-vous) et a déjà sorti un premier album Far Away très prometteur en 2023 dans lequel tous les espoirs furent permis. Ils reviennent là en 2024 avec un EP, Strong de quatre titres qui envoie du heavy symphonique de premier choix dont la maturité n’est plus à discuter, cet EP risque d’en scotcher plus d’un aux parois. Ça part très fort sans intro et sans fioritures dès The Wolf And The Owl avec des riffs de guitares hurlantes et une batterie bien vénère sur les bords et aux entournures. C’est très rock et d’entrée on distingue le timbre de voix de Monia très particulier et singulier, le genre d’organe marqueur d’un groupe et là c’est le cas ! Les variantes de sa voix sont superbes, et apportent le plus au groupe pour se distinguer du lot. Le combo enchaine sur Strong, le single de cet EP qui part vers le metal symphonique façon Within Temptation, avec un refrain bien trouvé et des riffs qui font penser à ces derniers, l’inspiration est flagrante sans pour autant les singer. La voix de Monia, toujours magnifique, se rapproche de celle de Sharon Den Adel, c’est dire si la comparaison est flatteuse, mais tellement mérité !
La batterie d’Ami alterne les tempo, mais lorsqu’il abuse de la caisse, il donne une dimension stratosphérique au titre. Les intros sont toujours très heavy, et sur Fake You le groupe est plus dense, les guitares étant en accompagnement du chant de Monia tels des chœurs pour renforcer la mélodie, franchement ça décoiffe menu là aussi. Le groupe nous colle au fond du siège, et même si le solo est un peu conventionnel, on pardonne tant le reste est top.
Cet EP se conclut par un instrumental plus atmosphérique, 37500 (rien à voir avec un code postal, qui pour les curieux lecteurs correspond au Sud Touraine, endroit dont le groupe ne réside pas, j’ai vérifié par moi-même), qui parachève bien cet EP. Et pourtant ! Qu’est ce que c’est court ! Surtout quand c’est bon ! 17 minutes quand on compte l’instrumental 37500, mais c’est aussi le charme des EP me direz-vous ? Et donc 17 minutes de musique pour un 17/20, c’est logique, mais dans mon analyse heureusement que le groupe n’a pas balancé 21 ou 22 minutes de musique, j’aurais eu l’air fin avec ma note. En tout cas c’est réussi car à l’écoute de Strong, j’ai hâte d’écouter la suite et le futur LP. En attendant la tentation est telle que l’on appuie volontiers sur repeat, ce qui est gage de qualité et d’un travail sacrément bon !
Tracklisting de Strong :
01. The Wolf And The Owl 02. Stong 03. Fake You 04. 37500