Limoges est une bourgade connue surtout pour sa porcelaine et son basket (entre autres, je m’excuse par avance auprès des limousins de ces raccourcis trop facile) , mais c’est aussi le berceau de 7 Weeks, groupe de stoner-grunge-rock qui sévit depuis plus d’une quinzaine d’années pour nous offrir du bon son. Le groupe toujours composé de Julien Bernard au chant et basse, Jeremy Cantin-Gaucher aux futs et de Gérald Gimenez à la guitares, propose une formation trio après avoir été longtemps un quatuor.
Trois ans après Sisyphus qui n’a pas pu être défendu sur scène comme il se doit à cause du p*tain de Covid, le trio revient sur un son plus mat et brut produit par Pascal Mondaz qui a su redonner ses lettres de noblesse au meilleur du stoner-grunge. Fade Into Blurred Lines arrive avec une pochette magnifique ou un Don Quichotte métallique se perd sur une plage, juste superbe et inspirante.
Je vais être honnête je ne connaissais absolument pas le groupe avant d’écouter ce Fade Into Blurred Lines, mais comme on dit « faute avouée faute à moitié pardonnée ». Et la punition je l’ai prise dans la face tout de suite, dès la première écoute j’ai compris que j’étais passé à côté de quelque chose d’énorme avec 7 Weeks. Le bon côté c’est que je vais pouvoir me rattraper (c’est déjà en cours) sur la discographie du combo.
D’entrée ça balance du gros son avec Gorgo, le premier single du groupe. Après une intro tout en douceur, ça envoie direct du lourd avec une musique bien saturée de guitares à souhait sur la voix légèrement rocailleuse de Julien pour un titre superbement ficelé. Le genre de truc qui remet tout de suite l’église au centre du village.

Ça continue avec Up the Pressure dans la même lignée que le titre précédent, pour poursuivre sur un Shimmering blue déconcertant qui mérite qu’on s’y arrête quelques instants. Je ne parlerais pas de ballade pour ne pas faire offense au groupe, mais 7 Weeks propose un titre très intimiste et inspirant, tout en douceur qui met en avant le talent vocal de Julien. Shimmering Blue est le troisième single de cet album et à mes yeux le morceau le plus abouti, le plus percutant et réussi de cet opus.  On retrouve un peu plus loin Mute qui reprend peu ou prou les codes de Shimmering blue, mais avec un son de guitare mat et distordu à souhait qui nous rappelle les grandes heures des songwriters écorchés des nineties. On reste sur les même ambiances avec  titre calme et plus posé, bien réussi certes, mais légèrement en retrait de son prédécesseur qui en même temps frôle le titre parfait. Je sais je me répète, mais quand c’est très bon il faut le souligner. Et pour rester dans cette ambiance calme et grunge j’en profite pour lâcher quelques mots sur Travellers qui clot ce Fade into Burred Lines puisque ce titre reste aussi dans les mêmes ambiances. Notre trio ne s’en remet pas uniquement à ce type de compos, et offre aussi tout un panel de chansons telles Blackhole your heart ou Wax Doll qui reprennent les ingrédients des deux premiers morceaux pour des chansons tout en énergie et, comme les titres évoqués précédemment, bougrement efficace.

Fade Into Burred Lines est un album complet qui alterne plusieurs ambiances, 7 Weeks réussi neuf titres vraiment tous bien aboutis. Un album qui devrait devenir une référence pour ce groupe. On ne voit pas les 39 minutes passer et on en redemande ! Et profitons de cette chronique pour dire qu’ils tournent en ce moment un peu partout en France, ce serait vraiment dommage de passer à côté.

Tracklisting de Fade Into Blurred Lines

01. Gorgo
02. Up The Pressure
03. Shimmering Blue
04. Blackhole Your Heart
05. Castaway
06. Wax Doll
07. Mute
08. Windmills
09. Travellers