L I V E R E P O R T

Pour les trente-cinq ans de St Vitus, nous sommes gratifiés d’une tournée européenne des pionniers du doom, accompagnés par les anglais de Orange Goblin. A noter qu’il ne s’agit pas là d’une première partie, mais bien d’un co-headline. La flèche d’or est archi-blindée, on en a presque du mal à circuler.

Paris attend Orange Goblin avec impatience et est remonté à bloc dès que Ben Ward et ses gars arrivent sur scène. Selon eux, à chaque fois qu’ils viennent à Paris, le public est toujours meilleur que la dernière fois. Ça fait plaisir.
Le set de Orange Goblin, qui durera une bonne heure, est composé au début de morceaux plutôt anciens du groupe, tels que Scorpionica qui ouvre le bal, ou Saruman’s wish qui nous rappelle les débuts du groupe. Mais mises à part ces deux chansons, ajoutées au très bon Quincy the pigboy joué en avant-dernière position, tout le reste des titres de ce soir font partie des trois derniers albums du groupe, à savoir Healing through fire, A Eulogy for the Damned et le tout neuf Back from the Abyss. Pas un mot sur Thieving from the House of God, pas un mot sur Coup de Grace, et c’est la partie la plus récente de la discographie qui est la plus mise en avant.

A mon sens, sur toute cette période, Orange Goblin a choisi de se tourner vers un stoner plus moderne à la limite du cliché, et je trouve que cet état de fait fait perdre beaucoup de la spontanéité et de la qualité du groupe.
Je ne sais pas si je suis seul à penser ça, mais l’ensemble du public est en train d’apprécier le concert à plein régime, j’ai donc probablement tort.

Setlist Orange Goblin:

01. Scorpionica
02. Acid Trial
03. Saruman's Wish
04. Sabbath Hex
05. Heavy Lies the Crown
06. Blue Snow
07. Cities of Frost
08. Into the Arms of Morpheus
09. The Devil's Whip
10. The Fog
11. They Come Back (Harvest of Skulls)
12. Quincy the Pigboy
13. Red Tide Rising

Trêve de plaisanteries, place à St Vitus !
Après un set aussi énérgique, on peut se demander comment le style bien plus posé de St Vitus peut gagner le public. Eh bien les Américains, qu’on peut sans crainte qualifier de légendes vivantes, vont nous démontrer comment !
Le concert démarre avec des morceaux âgés de vingt-quatre ans, tirés de V : Living Backwards et I Bleed Black. Voilà qui donne le ton, avec Dave Chandler qui essaie de nous effrayer avec ses grimaces.
Par ailleurs, il s’occupe vraiment de l’ensemble de la communication, fait des blagues, notamment sur l’alcool, en dédiant Dying Inside aux foies des buveurs. Moment assez gênant s’il en est, quand on sait les problèmes d’alcool du bonhomme.
L’ambiance dégagée par St Vitus est extrêmement particulière, entre une musique vraiment lourde et des musiciens qui s’éclatent visiblement. (A part Mark Adams, qui tire un peu la tronche toute la soirée). La salle bondée est aussi en proie à une chaleur de plus en plus insoutenable au fil du concert, et certains spectateurs préfèrent partir avant la fin, à leur grand dam.
Le dynamisme des membres, le groove de la musique et la puissance des riffs sont la base du succès des Américains.

St Vitus joue en partant de la fin son terrible Born Too Late. Les classiques se trouvant plutôt au début de l’album, il est donc stratégique de le jouer à l’envers, pour garder les morceaux de l’acabit de Born Too Late pour la fin. On est aussi ravis d’entendre deux morceaux provenant du dernier album à la suite : Blessed Night et Let Them Fall. Lillie F -65 étant une vraie réussite, ces chansons sont parfaitement intégrées avec le reste du show.
C’est justement Born Too Late qui clôt la setlist de façon magistrale, la partie du public qui n’a pas abandonné est en liesse, c’est une superbe fin.

Lorsque St Vitus revient pour jouer son ultime cartouche, c’est devant nettement moins de monde, les spectateurs ayant en partie préféré profiter de l’obscurité pour s’enfuir. Il n’empêche que ce St Vitus achève tout ce qui bouge encore. Ce morceau, véritable emblème du groupe, est lourd de symbole, après trente-cinq ans de route et tant d’albums de qualité.
Au moment de se séparer, c’est épuisés que l’on sort de la salle et c’est avec un sourire rêveur que l’on leur souhaite encore trente-cinq ans d’existence !

Setlist St Vitus:

01. Living Backwards
02. I Bleed Black
03. Blessed Night
04. Let Them Fall
05. White Stallions
06. The Troll
07. The War Starter
08. The Lost Feeling
09. H.A.A.G.
10. Dying Inside
11. Clear Windowpane
12. Born Too Late

Rappel:
13. Saint Vitus

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